Nov 162020
 

Depuis l’acte ignoble d’un jeune terroriste islamiste, les vannes sont ouvertes, d’où coulent à gros bouillons des flots de bêtise et de haine, comme s’il était engagé un concours parmi les politiciens de droite à qui dirait le plus n’importe quoi. Nouvel exemple.

Il a été Premier ministre de 2007 à 2012 : quel dommage qu’il n’ait pas alors vaincu l’islamisme, comme il le promettait ensuite dans ce livre sorti pendant la campagne présidentielle de 2017… On connaît la suite : François Fillon n’a pas été élu, plombé par l’affaire qui a finalement abouti, en juin 2020, à sa condamnation pour détournements de fonds publics, complicité et recel à cinq ans d’emprisonnement, dont deux ferme, 375 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de dix ans (il est toujours libre et a fait appel). « En retrait de la vie politique » depuis plus de trois ans, le baron de la Sarthe n’a pu s’empêcher de s’exprimer après l’ignoble décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty : « L’ancien Premier ministre François Fillon s’est prononcé pour le bannissement du voile de tout l’espace public, « pas dans la rue mais dans les établissements scolaires, universitaires, lors des sorties scolaires ». Il a également estimé que l’enseignement de l’arabe n’était pas une priorité de l’école publique. » Allons bon. Pour l’arabe, Fi(ll)on préfère sans doute que son enseignement se déroule dans les mosquées plutôt que de le dispenser de façon laïque à l’école – on n’est pas à une contradiction près ! Mais le voile ? D’abord, il s’agit d’un foulard, mais voyons de près ce qu’en dit aujourd’hui l’auteur de la circulaire l’interdisant à l’école en 2004, alors qu’il était ministre de l’Éducation nationale : « Je pense qu’il faut bannir le voile de tout l’espace public. Pas dans la rue, mais dans les établissements scolaires, universitaires, lors des sorties scolaires et même dans tous les établissements recevant du public. » Qu’est-ce ? « Les établissements recevant du public (ERP) sont des bâtiments dans lesquels des personnes extérieures sont admises. Peu importe que l’accès soit payant ou gratuit, libre, restreint ou sur invitation », répond le site officiel de l’administration français, service-public.fr. Donc les femmes auraient le droit de porter un foulard dans la rue, mais devraient l’ôter dès lors qu’elles entrent dans une boutique quelconque ! Nul doute que cette interdiction – liberticide et contraire à la laïcité, qui n’interdit pas le port de symboles religieux dans l’espace public – empêcherait grandement la survenue d’attentats… Contre les terroristes, empêcher les musulmanes françaises de cacher leur cheveux : cette déclaration du Grand officier de la Légion d’honneur et Grand-croix de l’Ordre national du mérite (deux décorations obtenues en qualité de Premier ministre) valait bien à son auteur un Bonnet d’âne et une place d’honneur – puisqu’il aime ça – dans le Grand n’importe quoi de la droite post-attentat.

Partagez cet article
Nov 142020
 

Depuis l’acte ignoble d’un jeune terroriste islamiste, les vannes sont ouvertes, d’où coulent à gros bouillons des flots de bêtise et de haine, comme s’il était engagé un concours parmi les politiciens de droite à qui dirait le plus n’importe quoi. Troisième et quatrième exemples.

Nicolas Dupont-Aignan est candidat à la présidentielle 2022.
© Bertrand Guay, AFP

Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle de 2017 ayant obtenu 4,7% des voix au premier tour, avant de se rallier à Marine Le Pen au second, est toujours là : il a même annoncé sa candidature pour 2022. Comme la présidente du Rassemblement national, celui de Debout la France n’a de cesse de surfer sur la xénophobie, à laquelle les djihadistes déroulent obligeamment le tapis rouge. Il prend ainsi directement prétexte de l’attentat à la feuille de boucher (abusivement rebaptisée « hachoir », alors qu’il s’agit plutôt, techniquement, d’un tranchoir), commis par un abruti criminel de 18 ans qui ignorait que Charlie Hebdo avait déménagé depuis la tuerie de 2015, pour justifier sa candidature : « Nos dirigeants ne comprennent pas que les islamistes nous ont déclaré la guerre. Je serai candidat, parce que cette démission de nos autorités depuis des années n’est plus possible, il n’y a aucune raison de subir ça. » Votez Dupont-Aignan contre l’islamisme et « la démission de nos autorités ». Bon. Cela, c’était le 26 septembre dernier. Mais ce qui nous intéresse ici date de la fin octobre, en réaction à la décapitation de l’enseignant d’histoire-géographie Samuel Paty : « Il faut mettre dans la Constitution la laïcité parce qu’en fait, la question majeure, c’est la laïcité. Est-ce qu’on respecte la laïcité française, c’est-à-dire que la loi de la République s’impose aux religions ? », a analysé NDA. Sa proposition est certes symbolique, mais pourquoi pas ? Les symboles peuvent aussi être importants. Mais patatras ! Article 1 de la Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». C’est bien la peine d’être énarque et député de l’Essonne depuis 23 ans si c’est pour ignorer l’article premier de la Constitution ! Franchement ?

Xavier Bertrand dans le Grand Jury dimanche 18 octobre 2020
Verdict du Grand Jury : élève Bertrand recalé !

« Le patron ex-LR des Hauts-de-France, qui veut se présenter à la présidentielle 2022, a estimé que la «meilleure façon» de prévenir un affrontement communautaire en France à court terme était «d’inscrire dans la Constitution ce qu’est notamment la laïcité», rapporte Libération en décembre 2019. Tu quoque*, Xavius Bertranus ? Ce poids lourd de la droite ignore donc lui aussi l’article premier de la Constitution. Parce que celui-ci ne fait pas qu’énoncer que la France est une République (notamment) laïque, il précise : « Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. » Qu’ajouter encore, dès lors, pour satisfaire Xavier Bertrand ? Réponse de Libération : « Sans expliciter ce qu’il voudrait voir mieux défini, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a tout de même évoqué «la question de l’égalité hommes-femmes, la dignité des femmes». Et ça tombe bien, car le même article 1 déjà en vigueur dit aussi : «La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales». Nous sommes donc alors en décembre 2019, mais Bertrand est indécrottable : « Si le droit ne protège pas, alors on aménage le droit », martèle-t-il le 18 octobre dernier, réclamant un référendum pour, on vous le donne en mille, « une modification de la Constitution sur certains points ». Concrètement ? « Xavier Bertrand veut notamment « créer de nouvelles sanctions judicaires pour ceux qui s’en prennent à la laïcité et aux valeurs de la République ». Il estime qu’il faut des lois beaucoup plus dures. Il souhaite « consacrer le principe de laïcité avec la même importance que l’égalité, la liberté et la fraternité ». Ainsi, en cas d’atteinte à la laïcité par des personnes étrangères, la sanction serait « l’expulsion immédiate ». Ah les djihadistes n’ont qu’à bien se tenir ! Soyons un peu sérieux. Et puisque le président de la région des Hauts-de-France fit partie des gouvernements Sarkozy, rappelons-lui l’œuvre de son maître d’alors en matière de lutte contre le terrorisme : « Mediapart a recueilli les témoignages de plusieurs membres de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), autrement-dit des renseignements français, résumait Politique.net en 2016. Tous affirment que la réforme du renseignement, portée par Sarkozy en 2008, est à l’origine des ratés de ces dernières années. (…) « On reproche à Sarkozy la perte de 60% de notre capacité de renseignement dans les banlieues [le rôle dévolu auparavant aux Renseignements généraux], résume un ancien de la DST. En gros, tout ce qui nous manque aujourd’hui, toutes ces failles que les médias pointent après chaque attentat, cela vient de là ! » Parce que lutter contre l’islamisme, ce n’est pas réclamer des référendums et exécuter des moulinets avec les bras, c’est travailler sur le terrain. Et quand on a failli à ce point, on devrait se taire.

*Tu quoque, mi fili : « toi aussi, mon fils », apostrophe prétendument lancée en 44 avant notre ère par Jules César à Brutus, au nombre des djihadistes conjurés qui l’ont assassiné de 22 coups de feuille de boucher couteau.

Partagez cet article
Sep 272020
 

Le milieu scolaire et universitaire est le nouveau numéro un des foyers de contamination. Mais heureusement, à croire Jean-Michel Blanquer, le virus ne déjeune pas à midi.

bobards

Jean-Michel Blanquer superstar ! Nouveau Bonnet d’âne attribué au ministre de l’Éducation nationale, le troisième déjà depuis mai dernier. Accrochez-vous, déclaration de très haut niveau : une cantine scolaire, « ce n’est pas la même chose qu’un bar. […] C’est à l’heure de midi, ce n’est pas le soir et par ailleurs, il y a évidemment des personnes pour s’occuper du fait que les enfants respectent les gestes barrières. » Sérieusement, Jean-Mimi, cette histoire de midi et de soir ? Quel est le rapport avec le virus ? Nous en restons pantois : que peut-il bien se passer dans le crâne d’œuf de Blanquer pour livrer un argument aussi dénué de sens ?

Quant aux « gestes barrières », ils n’empêchent pas les enfants et adolescents d’être entassés à la cantine. « On ne se contamine pas plus en allant à l’école qu’en vivant d’autres aspects de la vie sociale, affirme aussi le ministre. Je dirai que c’est même probablement moins car c’est un lieu où on respecte plus les gestes barrières que d’autres lieux. » Raté : le dernier point épidémiologique de Santé publique France, en date du 24 septembre, nous apprend justement l’inverse. Le milieu scolaire et universitaire est celui où l’on trouve désormais le plus grand nombre de foyers de contamination (clusters), avec 32%, détrônant les entreprises, dix points derrière.

Partagez cet article
Sep 012020
 
Image

Deuxième Bonnet d’âne pour notre distingué ministre de l’Éducation nationale : à l’heure des vérifications généralisées – et ô combien bienvenues – par les journalistes de la véracité des propos tenus en public, il ne faut plus mentir, Jean-Michel Blanquer ! Les masques, « fourniture scolaire comme une autre » selon lui, ne seraient distribués gratuitement nulle part dans le monde. Ce qui justifierait que les macronistes refusent toujours, inébranlablement et désormais contre la classe politique française dans son entier (les Insoumis ayant été précurseurs), de les mettre gratuitement à la disposition de la population. Eh bien c’est faux. C’est Checknews, de Libération, qui s’y colle :  ils sont bel et bien gratuits dans deux pays européens, la Grèce et l’Italie, où 11 millions de maques seront distribués chaque jour.

A l’heure du retour sur les bancs de près de 12 millions d’élèves français, marquée par une improvisation permanente qui n’a d’égale qu’une criante impréparation, bonne rentrée scolaire à tous !

Image
Partagez cet article
Juil 152020
 

C’est aujourd’hui la Saint-Donald ! Alors plumedepresse se met à l’heure américaine pour souhaiter sa fête au président Trump, qui vient de dépasser les 20 000 mensonges dûment recensés.

C’est aujourd’hui la Saint-Donald. Nous profitons de cette circonstance pour attribuer à Donald Trump, le président des États-Unis d’Amérique, un Ferme ta gueule! d’honneur, doublé d’un Bonnet d’âne de platine, alors qu’il a désormais dépassé les 20 000 mensonges ou allégations trompeuses et inexactes (misleading claims), selon le décompte du Washington post, qui passe au crible toutes les communications du forcené de la Maison blanche. Il en est même à 20 055 à l’heure où ces lignes sont écrites. La base de données des mensonges présidentiels, exhaustive donc et très ergonomique, est consultable par thématique (immigration, économie…), ordre chronologique, par jour ou par mois, mais aussi en tapant un mot précis (Covid par exemple, pour s’apercevoir qu’il a imputé à Obama le manque de tests contre un coronavirus qui… n’existait pas durant le mandat de son prédécesseur !), ou encore par le palmarès des mensonges les plus souvent répétés.

Un festival de délires

Ainsi, il a répété à 360 reprises, le record, qu’il a bâti l’économie la plus florissante de l’histoire des États-Unis et du monde. Sans se pencher sur la dimension internationale de cette affirmation, le fact checker (vérificateur de faits) du Washington post lui objecte les présidences d’Einsenhower, Johnson et Clinton, qui ont connu une conjoncture économique encore plus performante que durant les trois premières années du mandat de Trump (avant la dégringolade liée au Covid 19). Deuxième mensonge le plus souvent propagé, 261 fois, que le mur entre USA et Mexique avançait très vite et en était à 182 miles (1 mile égale environ 1,6 km). En réalité, si l’on ne compte pas les zones où il y avait déjà une barrière entre les deux pays, Trump a fait construire… 3 miles !

Qui dit mur dit Covid, on y revient, puisque Trump prétend que son mur avec le Mexique (ses 3 miles donc !) a arrêté la Covid. Ce à quoi le Post lui rétorque posément que le virus est arrivé sur le territoire américain par l’intermédiaire de voyageurs venant de Chine et d’Europe. En outre, Trump fait cette déclaration depuis San Diego (Californie) et affirme que la situation est catastrophique de l’autre côté du mur, en l’occurrence à Tijuana. Intraitable, le fact checker lui objecte que cette ville a un taux d’infection largement inférieur à celui de San Diego, et même de Washington ! « Nous avons le taux de mortalité le plus bas du monde », prétend-il encore concernant la Covid 19. En réalité, avec presque 40 morts pour 100 000 habitants, les USA affichent le pire bilan de tous les pays du monde, seulement devancés par… la Grande-Bretagne de Boris Johnson.

On l’a compris, Trump dit n’importe quoi, à tout propos et tout le temps. L’ignorer revient à se boucher volontairement les yeux et les oreilles, ou à posséder le QI d’une huître. Concluons donc avec une pensée compatissante pour ses abrutis d’électeurs.

Partagez cet article
Juin 142020
 

Le Conseil d’État met le holà à la dérive autoritaire de la Macronie.

« Dérive autoritaire du pouvoir », comme accuse régulièrement La France insoumise ? Une nouvelle pièce est versée au dossier, à charge, d’une Macronie violant les libertés fondamentales. L’interdiction de manifester sur la voie publique, prise dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire par l’article 3 du décret du 31 mai 2020, qui proscrit les rassemblements, réunions ou activités réunissant plus de dix personnes dans l’espace public, était-elle fondée et légitime ?

Le Conseil d’État a répondu hier, le 13 juin : « Le juge des référés relève que le Haut Conseil de la santé publique ne préconise, dans ses recommandations du 24 avril 2020, aucune restriction à la circulation dans l’espace public tant que les « mesures barrières » sont respectées (distanciation d’un mètre ou port du masque notamment), et qu’une reprise de l’épidémie n’est pas constatée. Alors que la liberté de manifester est une liberté fondamentale, le juge des référés en déduit que, sauf circonstances particulières, l’interdiction des manifestations sur la voie publique n’est justifiée par les risques sanitaires que lorsque les «mesures barrières » ne peuvent être respectées ou que l’événement risque de réunir plus de 5000 personnes. »

Voilà donc le gouvernement pris sur le fait d’attenter à une liberté fondamentale sans justification valable. Selon la formule célèbre du Canard enchaîné, Pan sur le bec de la Macronie ! « Selon l’avocat Paul Mathonnet, qui a déposé la requête au nom de cinq organisations syndicales (CGT, Solidaires, Fédération syndicale unitaire, Syndicat de la magistrature et Syndicat des avocats de France) [excusez du peu !, NdA], cette interdiction « porte une atteinte manifestement illégale à plusieurs libertés fondamentales : la liberté de manifester et le droit d’expression collective des idées et des opinions, la liberté de réunion et la liberté syndicale », résume Le Monde. Le Conseil d’État vient donc de lui donner raison, infligeant ainsi un nouveau camouflet majeur au gouvernement. Le pire étant que, pas plus tard que mercredi dernier, la fine équipe avait présenté une proposition de loi pour prolonger cette interdiction de manifester « manifestement illégale »… jusqu’au 10 novembre prochain ! Notons donc que, si nous ne sommes effectivement pas dans une dictature, c’est bien parce que les institutions républicaines empêchent le gouvernement de nous y conduire tout droit !

Conclusion gouleyante de l’avocat de la Ligue des droits de l’Homme, Maître Patrice Spinosi, cité par Franceinfo : « Lorsque le gouvernement abuse de l’état d’urgence sanitaire et interdit toutes contestations sociales, [le juge] vient rappeler au gouvernement que ce n’est pas possible. Quand on en arrive à avoir un ministre de l’Intérieur qui déclare publiquement que certes, les manifestations sont interdites, mais que des sanctions ne seront pas prononcées en cas de manifestations parce que l’émotion doit l’emporter sur le droit, on voit bien le malaise dans lequel est le gouvernement face à cette interdiction générale qu’il a lui même édictée. »

Imagine-t-on que ce type est ministre de l’Intérieur ? Son stupéfiant « L’émotion doit l’emporter sur le droit » vient juste après l’inénarrable expression « soupçons avérés » – qu’il a été contraint de retirer piteusement, non sans avoir osé prétendre, bougre d’âne, qu’il s’agissait d’une expression « volontairement choisie » – et confirme une incompétence sidérante à ce niveau. Christophe Castaner, grotesque personnage à la nullité abyssale, a mérité haut la main une place d’honneur dans notre rubrique Bonnet d’âne.

Pour conclure d’une blague du dimanche, nous vous livrons une astuce infaillible : comment savoir à coup sûr quand Castaner est en train de dire une bêtise ? Facile : à chaque fois que vous voyez ses lèvres bouger.

Partagez cet article