Cet homme, Emmanuel Macron, avec son armée de robots playmobil, vit dans un univers parallèle où le régime des retraites ne serait pas aujourd’hui excédentaire, avec peut-être ensuite quelques milliards manquants, selon certaines prévisions hypothétiques parce qu’il est impossible de prédire ne serait-ce que le moyen terme (pandémies, dérèglement et réchauffement climatique, guerres…). Milliards qu’on distribue par ailleurs et par centaines aux entreprises et à l’oligarchie. Trimez, les pauvres.
« Il faut sauver le système par répartition. » Il n’ont que cette phrase à la bouche et nous devrions les remercier, et avec nous nos enfants, d’agir en sauveurs de ce système qu’il est vital de préserver. Mais l’opinion et le petit monde médiatique ont une mémoire de poisson rouge : est-il plausible que la volonté de sauver à tout prix la répartition vienne de ceux-là même qui, jusqu’en novembre 2020 et l’abandon de ce projet, il y a quelques mois à peine, voulaient supprimer ledit système pour lui substituer la retraite à points ? Que personne ne le leur objecte jamais ne laisse pas que d’étonner, comme l’eût écrit Marivaux.
La Macronie se moque ouvertement du monde et les médias mainstream ne remplissent pas leur tâche démocratique d’éclairer l’opinion par les faits. Combien de policiers harcelés suite à la diffusion de vidéos en intervention ? Nous avons cherché et trouvé… un cas. Et on en fait une loi ?
« Tout en garantissant la liberté d’informer » : mais Ferme ta gueule!
Regardez ce reportage extrait du 20h de TF1 du 17 novembre dernier, à partir de 22 minutes et 20 secondes. On y apprend le calvaire vécu par un policier : « Filmée en intervention, l’image de son visage a été partagée plus de 100 000 fois, son identité et son adresse rendus publics ». Menaces de mort, de « s’occuper de [ses] enfants », de « violer [sa] femme » tant et si bien que cette dernière, « terrorisée », est partie avec les enfants se réfugier chez son père pendant six mois ! Le reportage ne précise pas ce que la vidéo à l’origine de ce harcèlement ignoble, inacceptable quoi qu’il en soit, montrait de l’intervention du policier. Notons au passage que, sans la loi Sécurité globale, ce type de cyberharcèlement est déjà lourdement puni par le droit français : deux ans de prison et 30 000 € d’amende. Et que la peine s’aggrave, article 433-3 du Code pénal, pour protéger une personne dépositaire de l’autorité publique (la liste est longue) : « Est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende la menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens proférée à l’encontre d’une personne investie d’un mandat électif public, d’un magistrat, d’un juré, d’un avocat, d’un officier public ou ministériel, d’un militaire de la gendarmerie nationale, d’un fonctionnaire de la police nationale, des douanes, de l’inspection du travail, de l’administration pénitentiaire ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique, d’un sapeur-pompier professionnel ou volontaire, d’un gardien assermenté d’immeubles ou de groupes d’immeubles ou d’un agent exerçant pour le compte d’un bailleur des fonctions de gardiennage ou de surveillance des immeubles à usage d’habitation ». Pour autant, la Macronie a cru bon d’inclure dans la loi susmentionnée un tristement célèbre article 24 qui prévoit, « sans préjudice du droit d’informer », de pénaliser d’un an de prison et 45 000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier ou d’un gendarme en intervention quand ladite diffusion poursuit l’objectif de porter « atteinte à son intégrité physique ou psychique ». Ce texte a été voté hier soir à l’Assemblée nationale par 146 votes contre 24. Et puisqu’il est censé « protéger les policiers et les gendarmes souvent jetés en pâture sur les réseaux sociaux », selon la justification tweetée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, alors que nous venons de voir que le droit les protège déjà d’abondance, c’est donc que ce phénomène doit avoir une certaine ampleur. Nous avons par conséquent cherché des exemples. Le premier, celui du 20h de TF1 détaillé plus haut, nous n’avons pas eu trop de mal à le dégotter, bien que le message qui le relayait sur Twitter ne mentionnait pas sa date de diffusion, vite retrouvée. Devinez l’émetteur dudit message ? Le compte officiel de La République en marche.
Il est évidemment logique que les macronistes dégainent des exemples pour justifier leur texte. Or là, en réalité, ils n’en ont qu’un. Darmanin lui-même n’en donne pas d’autre. Il mentionne seulement, à plusieurs reprises ainsi que le précise 20 minutes, l’attentat de Magnanville : « Je rappelle d’ailleurs que les attentats, c’est aussi ceux de Magnanville où un policier et sa compagne qui était policière ont été égorgés dans leur domicile, devant leur enfant de quelques années, par quelqu’un qui a eu leur adresse personnelle et qui a commis un attentat », a ainsi déclaré Gérald Darmanin en guise d’exemple justifiant l’intérêt protecteur, pour les forces de l’ordre, de la loi sur la « sécurité globale ». Or de quoi s’est-il s’agi concernant ce drame ? « Gérald Darmanin dit vrai en indiquant que Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider ont été assassinés par un terroriste disposant de leur adresse personnelle. Mais l’enquête s’oriente plutôt sur la piste d’une fuite de cette information cruciale au sein de la police. »Strictement rien à voir avec la diffusion de vidéos sur les réseaux, donc : et Darmanin n’a trouvé que ça ! Il sait pertinemment du reste qu’il n’existe aucun rapport entre Magnanville et ce fichu article 24, puisqu’il s’est fendu devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale d’un piteux « on ne sait pas si ce sont les images des réseaux sociaux qui ont fait naître cet attentat, m’enfin… » Évidemment qu’on ne le sait pas, puisqu’il n’existe strictement aucun élément en ce sens ! Alors pour en avoir le cœur net, nous avons longuement cherché la trace d’autres cas, que n’auraient pas manqué de partager les hérauts de #JeSoutiensLaPolice et autres macrono-fascistoïdes, a fortiori la fachosphère proprement dite. Et ? Rien. Ou presque : un « jeune influenceur auteur de vidéos humoristiques » qui s’était moqué d’un policier de Clermont-Ferrand a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, 210 heures de travaux d’intérêt général et 1 500 € de dommages et intérêts au policier harcelé.
Ugo Bernalicis, député France insoumise et membre du Parti de gauche
Voilà donc que cette majorité fait voter un texte (inutile) pour protéger les forces de l’ordre d’un danger théorique dont la survenue n’est pas documentée. Il y a donc bien une autre raison, énoncée par le député France insoumise Ugo Bernalicis : « L’article 24 de la proposition de loi relative à la sécurité globale est celui qui retient le plus l’attention médiatique, car il vise à dissuader de filmer et photographier les policiers. Il n’était pas prévu dans la version initiale du texte proposé par Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, députés LREM. C’est un ajout sur commande de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Cette proposition est à la base faite par Alliance police, corporation policière radicalisée, qui ne supporte pas que les journalistes et les manifestants puissent filmer et diffuser les violences policières de plus en plus nombreuses, notamment sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Le 26 mai 2020, Eric Ciotti avait déposé une proposition de loi allant dans ce sens. Elle avait suscité un tollé dans les médias. En revanche, le député Ciotti avait eu les honneurs dans un tract d’Alliance. Puis c’est maintenant au tour de LREM de le mettre cette fois-ci à l’ordre du jour. » Le choses sont claires : l’extrême droitisation de la Macronie est en marche et ce régime confirme de plus en plus ses dérives dictatoriales.
L’arrêt du glyphosate, promis par l’escrologiste en novembre 2017 pour au plus tard dans 3 ans, avait été renié par Didier Guillaume, l’actuel ministre de l’Empoisonnement l’Agriculture la semaine dernière.
« Et alors là, vous allez rire Monsieur Bourdin, le journaliste me demande si on va arrêter le glyphosate… »
Sa collègue en charge de la Transition écologique et solidaire (sic), Élisabeth Borne, confirme mardi dans une interview accordée au Parisien. Ce qui tombe mal : l’ancienne ministre des Transports, fossoyeuse de la SNCF (ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, transformation du statut de l’entreprise et arrêt du recrutement au statut de ses agents), en allant au-devant de la presse, « assure le service après-vente présidentiel de la Convention citoyenne pour le climat », comme l’écrivent les confrères du Parisien. Donc elle entend dérouler un discours plus vert que vert, et on va voir ce qu’on va voir, et « Aujourd’hui, on démontre que la promesse sera tenue et qu’on va aller au bout de la transformation écologique du pays » (on pouffe, mais si, elle l’a vraiment dit). Et puis paf ! Question sur le glyphosate. La tuile.
« Et l’interdiction du glyphosate, c’est enterré ? », l’entreprend frontalement Le Parisien. La réponse est inénarrable : « Non, c’est même le contraire ! » Mais Borne n’a donc aucune limite! « Nous étudions actuellement des alternatives qui pourraient permettre d’en sortir rapidement », poursuit-elle. Oui, ça on sait, Macron l’a annoncé en novembre 2017. Et ça avance? « Il faut bien sûr-étudier la question du surcoût, des alternatives. » Bien-sûr, n’oublions pas que le pouvoir est otage des productivistes empoisonneurs du syndicat agricole FNSEA, lui-même aux mains du lobby de l’agrochimie… Mais ça aussi, le gouvernement – son propre ministère ! – est censé être dessus depuis novembre 2017. Alors ? « Mais je peux vous assurer que cette interdiction sur les principaux usages sera mise en œuvre avant la fin du quinquennat. L’engagement sera tenu. » Certes, par rapport à la sortie de Didier Guillaume, on regagne trois ans. Il avait dit 2025, elle borne à mai 2022. Mais ajouter « L’engagement sera tenu », comment dire ? Pour les mal-comprenant, rappelons que l’engagement était l’interdiction fin 2020. Il ne sera donc de facto pas tenu.
Stéphane Travert : une alimentation saine et durable… au glyphosate
C’est là qu’intervient l’une des plus énormes des Phrases du jour de plumedepresse. Elle date de mai 2018 mais c’est aujourd’hui qu’elle prend tout son sel. Pour rendre à César ce qui lui appartient, c’est le confrère de Libération Sylvain Chazot qui la rappelle dans son excellent article titré avec un bel esprit Glyphosate : le gouvernement recule encore pour mieux reculer. Rappelons le contexte, celui de la loi Agriculture et alimentation, dite loi Égalim et dont le titre complet est « loi pour pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous » (nous pouffons derechef). « Malgré des amendements déposés et défendus y compris par des députés de la majorité », comme le résume France Inter, « pas question d’inscrire dans cette loi la promesse présidentielle d’en finir avec cet herbicide dans trois ans. » Et pourquoi donc ? Fantastique réponse du ministre de l’Agriculture de l’époque, Stéphane Travert : « Il n’est pas nécessaire que ce soit dans la loi dès lors que nous prenons des engagements, dès lors où nous avons un plan sur les produits phytopharmaceutiques qui est en place. La position du gouvernement est claire. »
Pas la peine de l’inscrire dans la loi, puisqu’on vous dit qu’on va le faire ! Nous en prenons l’en-ga-ge-ment. A posteriori, c’est tout à fait savoureux, alors que la Macronie renie sa promesse. Décidément, aucune confiance à accorder à la clique au pouvoir. En doutiez-vous ?
Pour l’ensemble de son œuvre, hélas encore inachevée, le préfet de police de Paris Didier Lallement méritait bien son pilori sur plumedepresse !
Lallement et Castaner, les copains et les coquins, morts de rire lors de la première journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme (11/06/2020).
Le dossier est lourd, très lourd. Par quoi commencer ? Allez, la déclaration qui a inspiré le (piteux) titre de ce billet, en date du 24 juin 2020, carrément dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, y était auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire. Répondant à Ugo Bernalicis, député La France insoumise, à propos du laisser-faire total de la préfecture face aux manifestations « sauvages » des policiers – parfaitement illégales – protestant qu’on les accuse de racisme et de violence et qu’on veuille les empêcher d’étrangler les gens jusqu’à la mort, il a osé cette réponse : « Je n’ai pas trouvé les organisateurs. »Libération déduit : « En conséquence : aucune interpellation n’a pu avoir eu lieu puisque pour que le délit d’attroupement «soit constitué, il faut que la personne qui a appelé à la manifestation soit identifiée».Didier Lallement venait pourtant d’expliquer que dans les cas des manifestations non autorisées, qui sont appelées sur les réseaux sociaux, «la doctrine que j’ai mise en place, c’est de dire : oui, on interpelle, puisqu’il y a un délit d’attroupement qui est constitué». Sauf que là, donc, il n’a pas trouvé les organisateurs.
Ni vu ni connu, le préfet #Lallement explique que la doctrine pour le délit d'attroupement est d'interpeller les organisateurs même si les procureurs ne suivent pas.
L’humoriste Alex Vizorek, au micro de Par Jupidémie sur France Inter, s’illustre mieux qu’un analyste juridico-politique en s’exclamant en substance : « C’est bête, quel dommage qu’il ne dispose pas d’équipes d’enquêteurs ! » C’est entendu, ce « Je n’ai pas trouvé les organisateurs » est à la fois grotesque et odieusement méprisant tant il insulte la représentation nationale à laquelle il s’adresse. Les députés vont-ils croire une seconde que le préfet de police de Paris est incapable de trouver qui a organisé cette manifestation illégale de policiers ? Les limiers de Libération y sont parvenus, eux : « En cherchant l’origine de ces manifestations sur les réseaux sociaux, CheckNews a pu identifier plusieurs messages, qui indiquent que les rassemblements parisiens répondent à l’appel de la BAC 75N, c’est-à-dire la brigade anticriminalité de nuit de Paris. Ainsi, la page Facebook du syndicat policier Unité SGP Police 94 note le 14 juin qu’elle «a répondu présente à l’appel initié par nos collègues de la BAC 75N, appelant à se réunir au pied de l’arc de Triomphe». Idem le 18 juin, elle note «Unité SGP 94 présent lors du rassemblement initié par la Bac 75 N au Château de Vincennes»,où avait lieu un nouveau rassemblement. » Ce bon préfet Lallement n’avait pas pensé à aller voir sur Twitter ! Et les organisateurs de la manifestation illégale ne seront pas inquiétés.
Une autre déclaration de Lallement fait encore frémir à la relecture : « ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, désormais, aujourd’hui, ce sont ceux qui au début du confinement, ne l’ont pas respecté. C’est très simple. Il y a une corrélation très simple. » Cette fois, le préfet a dû présenter ses excuses: « la préfecture de police a fait savoir, par le biais d’un communiqué, que Didier Lallement « regrette les propos qu’il a tenus ce matin lors d’une opération de contrôle des mesures de confinement et tient à les rectifier. »Toujours selon la préfecture, « son intention n’était pas d’établir un lien direct entre le non-respect des consignes sanitaires et la présence des malades en réanimation. Il s’agissait de rappeler la nécessité d’une stricte application du confinement dans cette période, pour la protection de la santé de chacun. » En bref, il ne voulait pas dire ce qu’il a très exactement dit, en des termes on ne peut plus explicites. Sors les rames, Didier !
« Nous ne sommes pas dans le même camp, Madame » Nous vous annoncions un dossier très lourd et nous tenons nos promesses. Il y a donc aussi cette scène captée en vidéo, face à une manifestante Gilet jaune.
Les propos du Préfet Lallement sont intolérables mais révélateurs. Il n'est pas un Préfet au service de l'intérêt général, mais un militant pour qui cette citoyenne n'est pas dans le "même camp" que lui. Si l'on ajoute son incompétence hier, il est clair qu'il doit être remplacé https://t.co/A5RviTqvNB
Pourquoi donc le préfet, qui « s’abstient, dans l’exercice de ses fonctions, de toute expression ou manifestation de ses convictions religieuses, politiques ou philosophiques » (code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie nationale), dit-il à cette femme qu’ils ne sont « pas dans le même camp » ? Parce qu’elle manifeste contre le pouvoir ? Qu’elle manifeste tout court ? La question reste posée. La réponse suggérée côté préfectoral relève là encore du parfait foutage de gueule : « L’entourage du préfet de police de Paris assure à franceinfoque Didier Lallement parlait « du camp des casseurs et pas de celui des gilets jaunes. » Il est vrai que la femme à qui il s’adresse ressemble furieusement à une membre des black blocks !
« Mise en danger de la vie d’autrui »
Priscillia Ludosky, co-organisatrice d’une manifestation Gilets jaunes en novembre 2019, porte plainte contre le préfet de police de Paris.
Mais voyons concrètement comment Lallement traite donc ces Gilets jaunes qu’il assimile tous à des casseurs, avec l’exemple d’une manifestation de novembre 2019, qui lui vaut une plainte pour « atteinte à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique », « entrave à la liberté d’expression, de réunion et de manifestation » et « mise en danger de la vie d’autrui. » Les plaignants sont les co-organisateurs de la manifestation, Priscillia Ludosky et Faouzi Lellouche. Ils sont soutenus par la Ligue des droits de l’Homme, qui dénonce de « graves atteintes aux libertés » et « un recours disproportionné à la force publique », et décompte « au moins 94blessés. » Dont un énième éborgné : insupportable ! Que s’est-il passé ?
La stratégie de la nasse contre le droit de manifester est le titre du rapport de 30 pages de L’Observatoire parisien des libertés publiques, émanation de la Ligue de droits de l’Homme. En voici la conclusion : « La manifestation prévue au départ de la place d’Italie a été le théâtre d’interventions violentes, d’un recours massif aux armes du maintien de l’ordre, dont des armes de guerre, par les forces de police et de gendarmerie présentes sur place. Place d’Italie, on dénombre 94 personnes prises en charge par les secouristes de rue présents sur place, une personne mutilée ayant perdu un œil, un journaliste grièvement blessé au visage et des personnes en état de détresse (évanouissements, crises de panique). L’Observatoire s’inquiète de l’emploi d’armes qui mutilent, blessent et traumatisent. Utilisées dans le cadre d’une stratégie de dissuasion et d’intimidation, elles affaiblissent le droit de manifester pourtant nécessaire dans une société démocratique. Il s’alerte également que journalistes et «streets-médics» soient pris pour cible. (…) De multiples irrégularités ont été constatées, telles l’absence de sommations, l’utilisation d’armes en dehors de toute nécessité ou proportionnalité, et l’absence d’insignes ou d’identification de policiers en intervention. »
« L’Observatoire s’inquiète de la pratique de la nasse comme technique de maintien de l’ordre, poursuit le rapport. Cette technique policière à l’utilisation de plus en plus fréquente, pose en effet des réelles questions quant à sa légalité (privation de liberté hors cadre légal, limitation injustifiée des libertés d’aller et venir, d’expression, de réunion et de manifestation) et aux risques qu’elle engendre pour l’intégrité physique des personnes, manifestant·es ou non. Ces éléments conduisent l’Observatoire à s’interroger quant aux objectifs poursuivis par les autorités et salles de commandement à travers la mise en place d’un encadrement de cette nature, dont la capacité à accroître considérablement les tensions et à augmenter les risques de blessures graves ne pouvait raisonnablement être ignorée. Les autorités ont-elles véritablement souhaité éviter les heurts, violences ou débordements ? Au contraire, il apparaît que la stratégie du maintien de l’ordre adoptée et la stratégie de communication offensive, ont constitué un cadre particulièrement favorable au développement de ces situations, entraînant in fine la justification de la nasse place d’Italie, de «l’interdiction» de tout départ de cortège et de la répression particulièrement violente qui a suivi au cours de l’après-midi. »
A police officer kicks a protester during an anti-government demonstration called by the « Yellow Vest » (Gilets Jaunes) movement on January 12, 2019, on the Place de l’Etoile, in Paris. – Thousands of anti-government demonstrators marched in cities across France on January 12 in a new round of « yellow vest » protests against the president, accused of ignoring the plight of millions of people struggling to make ends meet. (Photo by LUDOVIC MARIN / AFP)
Utiliser sciemment la violence pourimprimer la peur et dissuader les citoyens d’aller manifester : la systématisation de cette pratique date en France de François Hollande (pour réprimer la contestation de la loi El Khomri), dont on n’imaginait pas le jour de son élection qu’il infligerait au « pays des droits de l’Homme » (sic) une telle escalade autoritaire et liberticide. Emmanuel Macron s’est coulé avec aisance dans ses traces. Et la justice, laisse-t-elle faire ? La plainte contre Lallement n’a évidemment aucune chance : à Lyon, en 2010, plus de 600 personnes avaient été encerclées par la police pendant plus de six heures sur la place Bellecour, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites de Sarkozy, et 19 associations et syndicats avaient porté plainte, comme le rappelle Le Monde. Verdict : non-lieu pour le préfet et le chef de la police lyonnaise de l’époque, confirmé en mars dernier par la cour d’appel. Pas trop de soucis en vue pour notre préfet de police de Paris. Sauf si l’on considère qu’à la différence de l’affaire lyonnaise, on a compté 94 blessés place d’Italie !
Même s’il s’agit de son bilan le plus glorieux, Lallement n’en est pas à son coup d’essai en matière de brutalité : avant Paris, il était préfet de Nouvelle-Aquitaine. Résultat ? Un rapport de soixante pages dédiées à sa politique lors des manifestations en termes de maintien de l’ordre, signé de l’Observatoire girondin des libertés publiques. Émanant comme son frère parisien de la Ligue des droits de l’Homme, il rassemble notamment Greenpeace, Médecins du monde ou le Syndicat des avocats de France. Sous le titre offensif d’Une politique d’intimidation, le rapport ne mâche pas ses mots : « politique d’escalade de la violence« , « sommations inexistantes », « répression des manifestations lycéennes », « usage non-maîtrisé et dangereux des armes » (grenades GLI-F4, LBD-40, Lacrymogènes…),« répression judiciaire » (« entrave à la liberté de manifester », « gardes a vues », « traitement judiciaire des procédures à l’encontre des manifestants »…), énumère France 3.
« Je marchais tranquillement pour rejoindre mon vélo, avec un ami, vers la place des Victoires quand on s’est fait rattraper par des policiers. J’ai à peine eu le temps de sortir ma carte de parlementaire, de crier mon nom et ma qualité, que je me suis pris des coups de matraque télescopique. Mon ami a eu le même sort » : tel est le récit que fait le député France insoumise Loïc Prud’homme des faits survenus le 2 mars 2019 à Bordeaux. Et le préfet de Nouvelle-Aquitaine d’alors dans cette affaire ? Eh bien notre ami Lallement s’est fendu d’un message sur Twitter à chaud : pour lui, en matraquant un parlementaire qui quitte tranquillement une manifestation, les policiers « ont fait correctement leur travail » et il « les soutien[t] totalement. » Voilà qui suscite la colère d’Eric Coquerel, qui s’exprime ci-dessus, et de son organisation entière, comme le relate L’Obs.com : « La France Insoumise a affirmé dans un communiqué que Loïc Prud’homme avait été matraqué « en toute impunité » par « des policiers » alors qu’il « partait pacifiquement de la manifestation. Ils l’ont fait consciemment après avoir reconnu la fonction de Loïc », ont-il dénoncé. « Frapper un député symbolise la dérive autoritaire actuelle. Nous demandons immédiatement la démission de M. Castaner, ainsi que des excuses et l’ouverture d’une enquête de l’IGPN. » Les Insoumis peuvent toujours courir, et Lallement lui aussi, court toujours… Car revenons à l’accablant rapport de l’Observatoire girondin des libertés publiques, et précisément à sa conclusion : « L’OGLP s’inquiète de voir que les stratégies bordelaises du préfet Didier Lallement, que nous dénonçons dans ce dossier, semblent au contraire avoir été appréciées du gouvernement, au point qu’il a été promu depuis à la préfecture de Paris, comme symbole dudurcissement souhaité de la politique du maintien de l’ordre dans la capitale. Nous y voyons une fuite en avant dangereuse pour les droits et libertés comme pour les personnes et souhaitons que ce dossier serve de signal d’alarme. »
Le journaliste David Dufresne dénonce l’omerta des médias français sur les violences policières.
Résumons-nous et concluons : non, las, ce rapport n’aura pas servi de signal d’alarme et le maintien à son poste de cet énergumène, promu à Paris en récompense de ses multiples dérapages, avec sa soi-disant doctrine de gestion de l’ordre qui ne fait que semer le chaos (et terrifie les citoyens, à qui ça apprendra d’aller manifester !), illustre la dérive d’une Macronie en roue libre, qui n’est plus aujourd’hui soutenue par personne mais use et abuse de la violence pour étouffer les oppositions. Cela avec la complicité des médias dominants : « Il y a eu une «omerta ahurissante» des médias français sur les violences policières durant le mouvement des Gilets jaunes, a lancé David Dufresne, en recevant jeudi 14 mars son Grand Prix du jury du journalisme 2019 des mains des journalistes du Monde, Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin. «Ces images étaient sous nos yeux. Faites votre boulot !», a-t-il lancé, en emportant son trophée, sous une belle ovation. »
Zéro glyphosate au plus tard en 2020, promis-juré-craché ? Le ministre prolonge l’empoisonnement d’au moins cinq ans ! Pour une vraie politique environnementale, dégagez Macron l’imposteur.
« Le député Loïc Prud’homme a ouvert ce jour là la série des questions de la France Insoumise à l’Assemblée nationale avec une interpellation cinglante, relate Jean-Luc Mélenchon, le président de ce groupe parlementaire. mercredi dernier. Car la forfaiture continue. En novembre 2017, Emmanuel Macron avait promis la fin de son utilisation dans 3 ans. Le délai est bientôt écoulé, et le glyphosate est toujours là. Pire, les manoeuvres pour valider son renouvellement le plus long possible se poursuivent de plus belle. L’Agence nationale de sécurité sanitaire est au coeur d’un scandale à ce propos en ce moment. » Pour en savoir plus, lisez Le Monde. Et pour la fameuse promesse d’arrêt du glyphosate solennellement proclamée par celui que nous avons baptisé l’escrologiste ?
Oui mais voilà : « On n’y arrivera pas […]il faut dire la réalité, estime en tout cas ce vendredi Didier Guillaume. Dire que nous devrions tout arrêter, c’est tromper les gens, c’est partir dans une aventure qui serait dramatique, parce que si on dit « zéro glyphosate », on arrêtera de produire de l’alimentation. » Didier Guillaume ? Bingo : ministre de l’Agriculture ! Les mauvaises langues lui donneront plutôt les titres de larbin des lobbies ou de valet de la FNSEA, syndicat des empoisonneurs associés.
Reprenons les termes de cet abandon en rase campagne de la promesse du zéro-glyphosate : « Dire que nous devrions tout arrêter, c’est tromper les gens », explique donc Didier Guillaume. Mais alors, en promettant que « l’utilisation du glyphosate soit interdite en France au plus tard dans trois ans », Emmanuel Macron ne disait pas « la réalité », en flagrant délit de « tromper les gens » ! Si c’est son ministre qui le dit…
« Alors que le président de la République est attendu à Dormans et Epernay ce jeudi 14 novembre, le préfet de la Marne a pris un arrêté pour interdire tout rassemblement à Epernay et dans les 11 autres communes traversées par Emmanuel Macron« , nous apprend France Bleu Champagne-Ardenne. Information qui, soit dit en passant, a complètement été omise par France Inter, que nous écoutons en boucle depuis 5h et demi. Ce qui interdit aux auditeurs de la radio d’Etat et de service publique de s’interroger sur la légitimité démocratique de cette décision, qu’ils ignorent. Bref… Parce que que révèle au fond cet arrêté préfectoral ? Que l’Etat – le préfet en est l’autorité locale, aux ordres directs du gouvernement – prive tout simplement les citoyens du droit constitutionnel de manifester leur colère, voire leur détestation du petit marquis de l’Elysée, dont l’image ne doit pas être écornée par de spectaculaires images de protestations. Au contraire, les mauvaises langues – dont nous somme – s’attendent à ce qu’une poignée de « figurants », adhérents à La République en marche, viennent acclamer leur champion et donner l’impression, filmés en plan serré, d’un bain de foule illustrant la popularité du président de la République.
Il fallait oser ce titre ! Big Fan of Macron TV ?
Une pure propagande mensongère et une manipulation de l’opinion, quand la réalité objective est que, où qu’il aille, une majorité de Français n’a qu’un désir : aller lui dire en face – « Qu’ils viennent me chercher !« , avait lancé le matamore – la révolte que suscite l’injustice sociale et écologique (les deux mamelles du Parti de gauche et de la France insoumise, auxquels nous appartenons) de sa politique de droite. Mécontentement – et il s’agit d’un euphémisme – dopé par l’arrogance d’autant plus insupportable du bonhomme et l’hypocrisie manifeste de celui qui tient de beaux discours incompatibles avec la politique concrète qu’il mène, s’attaquant aux valeurs qu’il prétend défendre. Notamment, exemples les plus criants, concernant les enjeux environnementaux ou lorsqu’on entend, abasourdi, le haut-commissaire aux retraites délégué auprès d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités (sic) et de la Santé, Jean-Paul Delevoye, vanter la future réforme des retraites, qui va faire les poches de l’immense majorité des Français, comme une réforme sociale ! Ah, rien ne les arrête. Mais ce n’est pas nouveau. Macron est le fils spirituel de Nicolas Sarkozy. Et la France gouverne contre son peuple depuis le tournant de la rigueur, en 1983. Nous sommes bientôt en 2020 et nous avouons bien fatigué.