Juil 182012
 

Les voilà vent debout contre la refiscalisation des heures supplémentaires, qui met pourtant fin à un véritable scandale avec l’augmentation exponentielle du chômage, véritable fléau de la société française, qu’ils n’ont eu de cesse d’aggraver ! Retour sur les explications livrées dans ces colonnes en 2010.

« Une de ses mesures phares était l’exonération de charges sociales et d’impôt sur les heures supplémentaires, rappelle l’ami Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques (in Le scandale des heures sup ). Il s’agissait de tuer les 35 heures sans les supprimer officiellement. Et cela avait très bien marché. En 2008, l’Acoss avait enregistré 727 millions d’heures supplémentaires, soit l’équivalent de 466 000 emplois à temps plein. Un sacré succès. Mais cela s’est fait aux dépens de l’emploi, si on dit que la moitié de ces heures, soit l’équivalent de 233 000 emplois, auraient pu être effectuées par des jeunes qui arrivaient sur le marché du travail ou par des chômeurs. En 2008, cela n’était pas trop grave, entre le papy-boom et la croissance qui était encore là. Ceci dit, entre décembre 2007 et décembre 2008, le nombre des chômeurs inscrits à Pôle emploi avait quand même déjà augmenté de 151 000 personnes. Sans les subventions aux heures supplémentaires, on aurait probablement pu éviter cette remontée du chômage. En 2009, avec la crise, qu’est-ce que cela a donné ? Comme on pouvait s’y attendre, le nombre des heures supplémentaires déclarées a reculé. Mais finalement, pas tant que cela. L’Acoss en a encore enregistré 676 millions, soit l’équivalent de 434 000 emplois. Mais cette fois, le nombre des inscrits à Pôle emploi s’est accru dans le même temps de 588 000 personnes. Ces heures supplémentaires ont coûté à la protection sociale 2,7 milliards d’euros d’exonérations, à quoi il faut encore ajouter à peu près 1,3 milliard du fait des exonérations d’impôts sur le revenu. Quand on sait qu’un emploi salarié coûte en moyenne 41 000 euros en France, y compris les cotisations sociales, cela veut dire qu’avec ces 4 milliards d’euros, l’Etat aurait pu financer entièrement 98 000 emplois supplémentaires. En 2007, on pouvait peut-être se dire qu’avec le papy-boom, de toutes façons, la question du chômage allait se régler toute seule, mais aujourd’hui, ce n’est plus possible et cette histoire d’heures supplémentaires relève désormais de l’aveuglement idéologique pur et simple. »

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  35 commentaires à “Heures supplémentaires : taisez-vous, UMPistes !”

  1. Coucou Olivier !
    Heureuse de te retrouver… on va avoir du pain sur la planche à défaut d’en avoir dans le garde manger…
    Amitiés.

  2. A rappeler : dans le même temps, le montant des heures sup étant pris en compte pour le calcul de la prime pour l’emploi (non revalorisée pour la 4e année) des milliers de petits salaires ont perdu tout ou partie de cette prime. Tout bénef pour l’employeur, le trésor public, et pour le salarié concerné… ?

  3. Ben plus c’est gros plus ça passe, non ?
    Je suis prêt à parier, que même avec ces évidences, certains trouveront que c’est une bonne idée, et qu’il faudrait plutôt la creuser…

    Effectivement, il s’agit d’idéologie. Mais il n’a jamais été question d’autre chose, en fait.
    Je suis même pas sûr qu’on puisse parler d’aveuglément : cela implique que les gens ne comprennent pas ou soient dupés. Une bonne partie de la population pense qu’il est normal de « favoriser » dans une certaine mesure ceux qui ont l’argent car ils ont peur de la fuite des capitaux.
    Pour eux, le chômage n’est pas de la responsabilité des hommes politiques qui n’y peuvent rien, ni patrons qui font ce qu’ils peuvent, mais bien des chinois qui nous volent notre travail, et des assistés qui nous pompent le fric de nos impôts.
    Il est parfois très difficile de rentrer dans le détail de ces illusions, et les détruire est très compliqué : même si l’on avance les chiffres, les démonstrations pratiques, avec coupures de journaux et bouquins à l’appui, on passe au mieux pour un utopiste, au pire, pour un gros gauchiste (je sais j’ai essayé sans parler de programme, juste de constats, mais je me suis vite ravisé).

    C’est plus simple de rejeter la faute sur quelqu’un et de suivre une chimère que de faire face à la réalité.
    Et le pire c’est qu’ils ont probablement le même discours vis à vis de moi (en l’occurrence). Bon peut-être un peu plus ordurier.

  4. « l’augmentation exponentielle du chômage, véritable fléau de la société française »

    on ne dit pas chômeur mais homme libre et non soumis à l’exploitation de l’homme par l’homme.
    on ne dit pas salarié, employé, ouvrier, travailleur mais esclave (moderne), prostituée.
    la solution n’est pas un emploi pour tous mais le chômage pour tous car lorsque plus personne n’aura d’argent tous apprendront à vivre sans!!
    soyons heureux donc !
    https://bit.ly/JKZ0b0

    « Les pauvres croient […] que le travail ennoblit, libère. La noblesse d’un mineur au fond de son puits, d’un mitron dans la boulangerie ou d’un terrassier dans une tranchée, les frappe d’admiration, les séduit. On leur a tant répété que l’outil est sacré qu’on a fini par les en convaincre. Le plus beau geste de l’homme est celui qui soulève un fardeau, agite un instrument, pensent-ils. « Moi, je travaille », déclarent-ils, avec une fierté douloureuse et lamentable. La qualité de bête de somme semble, à leurs yeux, rapprocher de l’idéal humain. Il ne faudrait pas aller leur dire que le travail n’ennoblit pas et ne libère point; que l’être qui s’étiquette Travailleur restreint, par ce fait même, ses facultés et ses aspirations d’homme; que, pour punir les voleurs et autres malfaiteurs et les forcer à rentrer en eux-mêmes, on les condamne au travail, on fait d’eux des ouvriers. Ils refuseraient de vous croire. Il y a, surtout, une conviction qui leur est chère, c’est que le travail, tel qu’il existe, est absolument nécessaire. On n’imagine pas une pareille sottise. La plus grande partie du labeur actuel est complètement inutile. Par suite de l’absence totale de solidarité dans les relations humaines, par suite de l’application générale de la doctrine imbécile qui prétend que la concurrence est féconde, les nouveaux moyens d’action que des découvertes quotidiennes placent au service de l’humanité sont dédaignés, oubliés. La concurrence est stérile, restreint l’esprit d’initiative au lieu de le développer. » Georges DARIEN : La Belle France

    • Avez-vous déjà été chômeur? Dans notre société (telle qu’elle est, du moins), un chômeur n’est pas un homme libre!

      • Clair de soleil – J’ai longtemps été tantôt ouvrier et tantôt chômeur… Dans les DEUX CAS, je n’ai pas été un homme libre ! MAIS, certes libéré un temps de quitter un boulot astreignant, un grand OUF, avant divers ploufs-galères…
        C’est pourquoi je lutte (avec l’utopie nécessaire comme l’oxygène en zone d’air asphyxiant) pour une société libre à venir, à CRÉER, comme le dit un autre commentaire…

        J’ajoute que, dans la mesure du possible (95%) j’ai toujours refusé les heures supp, même si je sais bien (avec l’indocilité!) que ce fut une cause réelle (camouflée) de divers de mes licenciements : tous abusifs !!

      • Moi je l’ai été, c’est l’angoisse sans fin, du matin au soir, à se demander si on ne va pas finir dans la rue.

      • @Clair de Soleil
        je le suis depuis plusieurs années… et je suis libre comme un travailleur ne le sera jamais et en bien meilleur santé grâce à l’absence de stress à tel point que je cherche du travail avec un fusil : le 1er qui m’en donne, je le tue… 😉

  5. Salut Olivier,

    Ce n’est pas parce que tu n’as rien à dire ou encore parce que tu es découragé que tu ne peux écrire mais parce que tu n’as pas encore trouvé cet autre chemin que tu cherches.
    Je pense que Mélenchon est avec toi, arrêté au même carrefour.
    L’heure est à une écologie radicale ( la racine ) non violente. Elle doit décrire le nouveau cadre dans lequel, l’homme cessant de vouloir dominer – la nature et les autres hommes – pourra remplacer la consommation, la recherche scientifique et technologique et plein d’autres énormités sans but et sans conscience par la création. Seule la création peut combler le vide laissé par la consommation.

  6. Bonjour Olivier,
    je suis venue sur cette page pour écrire un petit commentaire qui me brûlait les doigts depuis quelques jours, justement sur ce sujet des heures supplémentaires soi-disant supprimées (il faut vraiment avoir trouvé sa carte de presse dans un paquet « Bonus » pour relayer cette formule à longueur de journaux audiovisuels!). Et voici que vous nous avez débarrassés de cette déprimante capture d’écran qui sévit en une de votre blog depuis les dernières élections!
    Dans votre métier, se recentrer c’est persévérer, et ne pas oublier de profiter de la vie, tant qu’il est possible.

  7. Bonjour,

    466 000 emplois à temps plein.

    Mais pensez-vous vraiment que lorsqu’un employé reste deux heures en fin de semaine, c’est un emploi qui saute ?
    Pensez-vous vraiment que lorsqu’un professeur reste deux heures de plus le mardi pour faire l’étude, c’est un emploi qui saute ?
    Pensez-vous vraiment que lorsqu’une PME a une activité légèrement supérieure à la normale pendant une courte durée, et qu’elle demande à ses employés de faire 2 heures de plus, c’est un emploi qui saute ?
    Pensez-vous vraiment que lorsqu’un employé reste deux heures de plus chaque semaine, pour arrondir ses fins de mois, c’est un emploi qui saute ?

    En Chine, les gens travaillent 28h par jours, et il n’y a pas de chômage. Le problème n’est pas que certains travaillent trop. Le seul et unique problème est qu’il n’y a pas assez d’emplois !

    Si on suit votre logique, que tout le monde passe à 20h par semaine, il y aura de place pour tout le monde !

    • D’abord, vous ne prenez pas en compte que ces heures sup’ étaient subventionnées par de l’argent public qui aurait pu directement créer des emplois. Ensuite, sur la rédaction du temps de travail, bien sûr ! « La semaine de 4 jours créerait 1,6 million d’emplois« 

      • « Oui ? mais encore… [silence.] Vous êtes-vous entendu ? [silence.] Que venez-vous de dire ? – Ça y est, ça me revient, j’ai parlé de la rédaction du temps de travail…
        [Long silence.]
        – Avez-vous quelque chose à dire sur votre rapport à l’écriture ? »

        Là, j’ai refermé discrètement la porte, et j’ai laissé Olivier s’expliquer – ou pas… – sur son lapsus.

        [Salut et fraternité, Olivier ! Tu nous avais manqué ! On s’est retrouvés… (Méluche à la Bastille)]

    • Aurelien, va prendre des cours du soir, ça te fera du bien

      • Tous les gens qui professent les mensonges de droite devraient prendre des cours du soir. Mais c’est peine perdue, c’est bien ce qui est désespérant.

        • Tous les gens ? Ouh là ! Ça en créerait, des emplois de profs de cours du soir ! Surtout qu’il faudrait tout leur répéter plusieurs fois !…

        • « tous les gens qui professent des mensonges de DROITE », écris-tu… On pourrait y ajouter pas mal de gens qui se professent de GAUCHE tout en faisant des mensonges (de droite, en effet), comme, à tout hasard, à la tête (éléphantesque) du P.S, pardon, du P »S »…
          Dans certains régimes (proclamés auto-vertueux sous le portrait de Marx à qui ils ont fait dire le contraire de sa pensée, souvent) il y a eut « mieux »(!) que ces cours du soir : « des camps de rééducation » (hum, je tousse!)… on connaît la suite !
          Donc on en revient à la bonne vieille lutte de classes basique. Que Jules Vallès, à l’époque de la Commune de Paris résumait (à peu près) ainsi :
          « Le mensonge voyage en diligence, à grand frais du gouvernement, sur les routes. La vérité, elle, chemine lentement à pied dans les rues »
          Maintenant, avec la toile etc), la donne a certes changé, pour nous, le peuple épris de vérité. Mais elle a changé aussi pour les pouvoirs, depuis les diligences!

    • Et tu penses que 15 employés qui font deux heures sup chacun en fin de semaine, ca fait pas un emploi ?
      Et tu penses que 30 postes occupés à temps plein, depuis plusieurs années par des intérimaires à qui on impose des heures sup, ca fait pas quelques emplois ?

      Non, bien sur, le problème ne peut venir que du fait que les salariés ne sont pas assez flexibles, et que le cout du travail est trop élevé en France… Je te dirais bien ce que je pense de ta réflexion, mais j’aurais peur d’être vraiment impoli.

  8. Prenant ces 4 milliards de subventions d’heures sup (déjà il fallait inventer le concept : subventionner les patrons qui te ferait travailler plus… et pour toi quelles subventions ?) je suis le fil de ma monomanie.
    Ces 4 milliards représentent surtout deux millions de Revenu Universel d’Existence à 2000€ l’un.
    Enfin, pour ce qui concerne l’impôt sur le revenu, il est sain de se rappeler qu’actuellement la totalité de l’impôt sur le revenu est engloutie dans le seul remboursement des intérêts de la chimère dite la dette

  9. « Aurelien, va prendre des cours du soir, ça te fera du bien » ?

    « La semaine de 4 jours créerait 1,6 million d’emplois ». Intéressant, j’y réfléchirais.
    Cependant, je pense que le problème n’est pas tant la durée du travail que comment elle est répartie.
    En effet, mieux vaut 4 jours de travail flexibles (avec des heures sup) que 5 jours de travail rigides (sans heures sup).

    Ensuite, vous me dîtes que ces heures sup ont coûté très cher à l’état, ce que je ne remets évidemment pas en cause. Mais ce n’est pas de l’argent perdu. En idéalisant : le patron en faisant ces économies, peut réinvestir ailleurs (un nouveau poste ?), et le salarié, en gagnant plus à la fin du mois, va consommer plus.
    Donc pour moi ces heures sup ont un coup nul, et tout le débat est de savoir si on veut une fiscalité forte qui permet à l’état de booster l’économie, par exemple en commandant des grands travaux (TGV, autoroute…), ou si on considère qu’il faut laisser ce rôle à l’investisseur.
    Personnellement, je suis pour une fiscalité forte, parce que l’état est à mon avis plus efficace qu’une armée d’investisseur.
    Cependant, l’état gaspille l’argent qu’elle perçoit, et ce n’est pas en augmentant les recettes fiscales qu’on résout les crises, il n’y a qu’à voir la Grèce…

    Je tiens à préciser que je cherche autant à convaincre qu’à me faire convaincre, je n’ai pas de préférence politique particulière et ne tiens pas à en avoir. Merci de me répondre de manière calme et argumentée, et pas juste en m’insultant… D’avance merci.

    • Ne pas tenir à avoir de préférence politique est un signe d’aveuglement total. C’est être complice de toutes les régressions et injustices voulues par le camp qu’on se doit de combattre : la droite. Ce qui ne veut certes pas dire être socialiste, loin s’en faut, à moins d’aimer les sociaux-traîtres. Non, Aurélien, la neutralité n’est pas neutre, elle est engagée au service du système dominant.

    • « le patron en faisant ces économies, peut réinvestir ailleurs »

      Mais c’est une plaisanterie, ou de la provocation. Personne ne peut être assez aveugle pour croire vraiment une telle connerie ?

      Le patron, en faisant des économies, peut dégager plus de profits pour les actionnaires. Tu crois vraiment que ce sont les PME qui ont été les réels bénéficiaires de l’exonération des heures sup ? Tu crois vraiment que ce sont des PME qui vont les construire, tes TGV et tes autoroutes ?
      Tu crois vraiment que chez bouygues ou Vinci, les heures supplémentaires exonérées, ca représente un type pendant deux heures à la fin de la semaine ?

      C’est pas de cours du soir, dont tu as besoin, c’est d’une greffe de cerveau. Touves-en un qui fonctionne, c’est urgent !

  10. […] suite et quand il s’agirait de les protéger, on repousse. » Sur les heures supplémentaires, nous avons déjà répondu, en gros qu’il était parfaitement indécent de défiscaliser les heures supplémentaires en […]

  11. c’est bien beau ce genre de prise de position, êtes vous vraiment au courant de la réalité ? Vous ne devez pas trop être concerné ? Un smicard qui avait la possibilité de faire des heures sup. , comme moi, pouvait avoir entre 300 et 400 euros de plus par mois (et oui en travaillant plus… il y en a qui essayent de travailler dans ce pays et qui ne pensent pas qu’aux vacances et aux avantages acquis il y a 50 ans !), sans que le patron soit assommé par trop de charges (TPE), aujourdhui, avec ces mesures qui semblent être justes pour vous, « grace » à ces décideurs inconscients qui gouvernent, j’ai déjà perdu 2000 euros par an avec la suppression d’une exo salariale , et maintenant je vais perdre l’ensemble de mes heures sup car les charges sociales viennent de faire un bond irraisonnable (+de400euros mensuel!) , je me retrouve donc au smic car mon employeur ne peux plus payé , et je ne suis pas le seul dans ce cas ! Au lieu de massacrer « le privé », parler un peu plus des avantages de la plupart des employés de la fonction publique, de l’edf, de la sncf et de l’éducation nationale, tous ces gens oubli que c’est le monde du privé qui les nourrit !
    Un grand merci à ce gouvernement qui a trompé si vite une grand partie des citoyens qui l’avait soutenu…. que les prochaines élections arrivent vite !

    • Taper sur la fonction publique, typique de la droite minable.

      • pfff… un, je suis pas de droite, je suis militant de gauche je suis pour le dialogue et pour dire la vérité moi, je ne tape pas sur la fonction publique car la grand majorité remplie très bien son role, et de deux vous êtes bien un exemple typique de citoyen qui refuse toute discution …. ouvrez un peu les yeux soyez moins agressif et tout le monde s’en portera mieux ….

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