Sep 112011
 

Poignant ultime discours du président chilien Salvador Allende le jour de sa mort, le 11 septembre 1973.


Coup d’état au Chili 11/09 Les derniers mots… par ouvronlesyeux

Allende « avait toujours juré qu’il ne se laisserait pas prendre vivant et qu’il mourrait les armes à la main ». Il s’est suicidé « de deux balles de fusil automatique AK-47 qu’il tenait entre ses genoux en pointant vers son menton ». Commentaire du journaliste de l’édition de Montréal du quotidien Métro, Lionel Martin : « Avant 2001, une partie du monde commémorait déjà un triste événement survenu un 11 septembre : le coup d’État du général Pinochet contre le président élu Salvador Allende au Chili. Et les Américains n’y ont pas le rôle de victimes. En pleine Guerre froide, ils cautionnent – et appuient en sous-main – le renversement d’un président de gauche qui menace leurs intérêts dans une région qu’ils considèrent comme leur cour arrière – l’Amérique latine. Ils voient Allende comme un nouveau Castro et la menace de la nationalisation du cuivre chilien les affole. L’instauration de la dictature Pinochet fut un jour noir non seulement pour le Chili – plus de 3 000 disparus, 150 000 opposants arrêtés – et, pour l’Amérique latine, car elle aura des conséquences en dehors du Chili avec une coordination des différentes dictatures et le terrible plan Condor – une action concertée de chasse aux opposants dans six pays. Les Américains se sont beaucoup demandés après le 11 septembre 2001 pourquoi tant de gens dans le monde semblaient les détester. Sans doute pour ce genre d’opérations où ils ont bafoué la démocratie et changé la vie de milliers de gens au nom de leurs intérêts économiques. » En 1973, les financiers renversaient par la force le pouvoir populaire. En 2011, ils n’en ont plus besoin : l’asservissement des peuples porte le nom, en novlangue, de « règle d’or ».

PS : à propos d’un autre 11 septembre

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  10 commentaires à “11 septembre, Salvador Allende : « Je paierai de ma vie ma loyauté au peuple »”

  1. Avec la manipulation généralisée, je m’étais moi aussi endormi.
    Je n’avais même pas réalisé qu’il y avait un autre 11 septembre bien plus douloureux à nos mémoires et cher en même temps : le combat d’un homme, d’un peuple pour sa liberté face à l’oppression US qui ne s’est jamais démentie de par le monde.
    D’ailleurs elle trouve encore les médias et les serviles porteurs d’écharpe UMP – notamment mais les socialistes suivent de près – pour saluer de tous ses haut-parleurs truqués son cortège de chaînes et de morts d’une manière diablement efficace…

  2. Le 11/9/73 a été le coup d’arrêt par les US pour des régimes progressistes et de gauche de s’installer sur leur zone d’influence (il y avait eu le cas de Mossadegh en Iran bien avant). Ils ont décidé qu’il valait mieux créer des ennemis plus réactionnaires qu’eux, ou même fascistes, que cette peste progressiste, car des interventions seraient plus faciles à justifier.
    Les US se sont mis à soutenir les islamistes durs en Afghanistan, quand ils n’ont pas fabriqués certains mouvements. Un retour de bâton leur est arrivé le 11/9/2001, qui leur a servi à justifier les guerres d’Irak et d’Afghanistan qui se finissent en cata aussi.
    A part ça ça fait plaisir de voir des politiciens courageux et grands après les informationd et toutes ces histoires de mallettes de billets et d’enveloppes et de marchés truqués.

    •  » Ils ont décidé qu’il valait mieux créer des ennemis plus réactionnaires qu’eux, ou même fascistes, que cette peste progressiste, car des interventions seraient plus faciles à justifier.  »

      Oui, c’est tout à fait ça – encore qu’il faille leur laisser le terme de  » peste  » pour leurs affaires de mort – et bien parler de vie en ce qui concerne nos vues. Même ironique, le terme ne convient pas. Mais au delà de cet aspect, c’est vrai, mieux vaut pour les USA le pire que le meilleur. Mieux vaut pour eux, le connu morbide et mortifère qu’une démocratie vivante, inventive et redistributive. Et mieux vaut les fous de dieu – quel que soit le nom qu’on lui porte – que des états souverains et laïcs. Il est plus facile pour les USA de s’arranger ou de dompter des  » repoussoirs  » après les avoir fabriqués de toutes pièces, plutôt que de laisser libres les peuples de décider par eux-mêmes. « Mieux vaut le fascisme que le Front Populaire ». C’est pas nouveau et ça se décline sous différents visages. Ils ont préféré la dictature de Pinochet à la démocratie créative de Salvador Allende. Trop dangereux pour eux car ça pourrait intéresser d’autres peuples. Partout, les USA font la guerre, annexent des pays et des États entiers et pillent les peuples pour asseoir leur règne total. Espérons que celui-ci touchera un jour à sa fin, que leur idéologie du pognon à tout prix qui gangrènent leur psyché et détruit tout sur son passage s’éteigne bientôt.

  3. Bravo et merci pour cette commémoration !

  4. Le discours d’Allende m’a fait pleurer … J’avais 17 ans en 1973, mais je m’en souviens comme si c’était hier.

    Presque 40 ans après, quand je regarde le monde, je me dis qu’ils ont gagné. Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, comme on disait …

    Ils ont gagné… pour le moment. Moi, je ne baisserai jamais les bras.
    Nous sommes le pouvoir, nous, les vrais gens… Il suffit de le vouloir.

  5. Il est bon de se souvenir de cette date là. De ce pays là. De tous ces hommes et de toutes ces femmes torturés et assassinés par Pinochet et la CIA.

    Il est bon de se rappeler pour agir en conséquence.

    Pour commencer, il faut avoir la bonne perception du phénomène en cours. Je vous propose d’écouter un économiste argentin qui a connu la banqueroute bancaire dans son pays trois fois et plus particulièrement dans les années 2000 où il a vu de ses yeux vu l’effondrement total du système économique et politique. A chaque fois la guerre civile couvait. Il nous enjoint nous les français et les européens de bien l’écouter car le phénomène est désormais mondial face à la masse inouïe de capital fictif dont il faut payer absurdement les emprunts bien réels. L’économie n’est plus qu’un immense schéma de Ponzi qui s’effondre sur lui-même, sur sa masse et les capitalistes ruinés cherchent à se payer sur la bête que sont les peuples du monde. Oui, une fois de plus,  » on privatise les profits et on socialise les pertes » mais l’échelle est proprement incroyable en trillions de dollars ! 10 fois plus que le PIB mondial et 40 fois plus que le PIB des USA ! La  » règle d’or  » de 2011, ce sont les banquiers qui viennent à nouveau se servir dans vos poches que vous avez déjà bien vides pour les avoir préalablement déjà renfloué en 2008.  » Privatisation des Profits et Socialisation des Pertes » : oui, c’est exactement le but de la fameuse et hypocrite « Règle d’or » que vont votés comme un seul homme, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, François Hollande ou Ségolène Royal et tous les Munichois du système. Et après ?

    Ce qui est dit dans cette vidéo, nous le vivons en ce moment.

    http://www.dailymotion.com/video/xkxar0_l-effondrement-du-systeme-economique-menera-a-la-troisieme-guerre-mondiale_news

    •  » Comment ne pas se rappeler les avertissements de ceux, rares, qui expliquaient qu’il fallait prendre le désendettement par l’autre bout, celui des banques, et que cela serait beaucoup moins onéreux à l’arrivée ? Mais il est trop tard, et l’on ne peut pas recommencer. Les munitions ont été épuisées.

      Ne pas prendre en considération la dette dans son ensemble, c’est se condamner à assister impuissant à l’écroulement du château de cartes. Mais le contraire imposerait d’appliquer au système financier les réformes structurelles qui sont considérées comme indispensables pour résorber la dette publique.

      Voilà une dérangeante vérité : le système financier a une seconde fois failli, en ne jouant pas le rôle qui lui était attribué, incapable de relancer l’économie, tout occupé qu’il est à repartir sur le même mode qu’avant et à combattre avec succès les mesures de régulation – pourtant très limitées – qui lui sont opposées, car elles atteignent ses marges de manière inacceptable.  »

      Suite de l’article : L’actualité de la crise : DÉRANGEANTES VÉRITÉS, par François Leclerc  » http://www.pauljorion.com/blog/?p=28602

  6. Merci Olivier de rappeler qu’il y eut d’autres 11 septembre qui ont compté dans l’Histoire du monde. Ici au Chili, même les hommes politiques de « gauche » parlent aujourd’hui davantage de la comémoration de l’attentat de NY que du coup d’état dans leur propre pays. C’est navrant. Mais qund on lit « la stratégie du choc » de Naomie Klein dont un tiers est consacré au Chili, on comprend pourquoi.
    Je me console en lisant « la voie » d’Egar Morin et en voyant que peut-être, on va vivre un « printemps chilien » (http://bertrand-bertrand.over-blog.com/article-vers-un-printemps-chilien-2-83008907.html)

  7. Cher Olivier, merci du fond du cœur, et pour le discours ultime et la voix d’Allende, et pour le lien avec l’article confirmant son suicide.
    La voix d’Allende, son calme, sont saisissants. J’ai retrouvé toute la douleur que j’ai éprouvée le jour (sans doute le 12) où j’ai appris le putsch, j’ai encore dans les yeux la photo de la Moneda ruinée à la une des journaux devant le kiosque, par lesquels j’ai appris la nouvelle. Je me sentais foudroyée.
    Que faisiez-vous le 11 septembre 1973 ? Je n’ai rien oublié.
    As-tu vu ce dessin que j’ai reçu par la section de l’Hérault du PG et que j’ai retrouvé sur le site de Bellaciao : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article120249
    Merci du fond du cœur.

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