Nov 172010
 

Deux témoignages capitaux sont récemment venus enrichir le dossier du karachigate. La thèse que nous évoquions dans nos trois longs articles de juin 2009 se confirme de jour en jour. Et Nicolas Sarkozy est impliqué très directement.

« Dans l’enquête sur l’attentat de Karachi, Gérard-Philippe Menayas, ancien haut dirigeant de la DCN [Direction des constructions navales, NdA], vient de révéler qu’une partie des commissions suspectes, qui auraient permis en 1995 le financement de la campagne de Balladur, a transité par la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Le nom de Nicolas Sarkozy est cité à de nombreuses reprises », écrit Fabrice Lhomme sur Mediapart« Selon plusieurs documents et témoignages dont Mediapart a déjà fait état, l’actuel hôte de l’Elysée est concerné à divers titres par cette affaire qui n’a manifestement pas fini d’empoisonner sa présidence. D’abord en tant que ministre du Budget et directeur de campagne d’Edouard Balladur, entre 1993 et 1995, puis comme candidat lui-même à l’élection présidentielle, en 2007. » Résumons les grandes lignes du scénario, auquel nous avions consacré trois articles très détaillés en juin 2009 : en vendant trois sous-marins au Pakistan, transaction conclue alors que François Léotard est le ministre de la Défense du Premier ministre Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy son homologue du Budget, la France s’engage à verser des commissions occultes à des militaires pakistanais, ainsi notamment qu’au veuf de Benazir Bhutto, connu comme « Monsieur 10% », déjà convaincu de corruption dans d’autres affaires et actuel… président du Pakistan ! En échange de ces pots-de-vin, des rétro-commissions font le chemin inverse, de Karachi vers Paris, via comme il se doit sociétés écrans et paradis fiscaux. Qui alimentent une caisse noire pour financer la campagne présidentielle du candidat Balladur, dont le directeur de campagne est Nicolas Sarkozy. Mais c’est Jacques Chirac qui gagne la présidentielle et il ordonne alors de cesser les versements aux intermédiaires pakistanais qui, pour se venger, organisent l’attentat qui fera 14 victimes, dont 11 salariés de la DCN. « C’était le 8 mai 2002, à 7 h 45, raconte Hervé Gattegno, rédacteur en chef du Point. La voiture du kamikaze, en explosant, fit voler en éclats le bus des employés de la Direction des constructions navales (DCN) : des ouvriers et techniciens venus de Cherbourg pour participer à la construction d’un sous-marin. Le crime n’a pas été revendiqué. »

Nous vous annoncions deux témoignages : le second émane carrément de l’ancien ministre de la Défense ayant succédé à François Léotard quand Chirac a été élu en 1995 : Charles Millon. Il « vient de lâcher une petite bombe, en confirmant, pour la première fois devant la justice, qu’il y avait bien eu des rétrocommissions dans les dossiers gérés par le gouvernement Balladur en 1994 et 1995. », rapporte L’Obs.com : « le président de la République m’a dit, comme il l’a déclaré lors d’une conférence de presse aux alentours du 14 juillet (1995, NDLR), qu’il souhaitait une moralisation de la vie publique et politique et qu’il y avait trop de bruit autour des contrats d’armement dû à l’existence de rétro-commissions. Il m’a donc demandé de faire procéder à une vérification sur tous les contrats. » Et à la suite desdites vérifications, l’ « intime conviction » de l’existence de rétro-commissions conduit à l’annulation du contrat pakistanais. L’Obs conclut : « Ce témoignage capital confirme ce que craignaient les familles de victimes, depuis la divulgation, en 2008, du rapport Nautilus effectué par un ancien agent de la DST, qui affirmait dans son enquête que l’attentat de Karachi était la conséquence du non-paiement des commissions des intermédiaires dans les contrats pakistanais et saoudiens. Ce rapport, resté secret pendant six ans, est désormais pris très au sérieux par les enquêteurs. Pourquoi les plus hauts responsables de l’Etat ont-ils oublié de communiquer cette information capitale aux juges ? Renaud Van Ruymbeke pourrait bien dans les prochains jours mettre en examen des dirigeants de la DCN, mais aussi d’anciens ministres pour « délit d’entrave à la justice. »

Et Sarkozy là-dedans ? C’est simple : selon l’avocat des familles de victimes de l’attentat de Karachi, Maître Olivier Morice, il est tout bonnement « au coeur de la corruption ». @rrêt sur images raconte« en 1994, Nicolas Sarkozy était ministre du Budget, et l’un des principaux organisateurs de la campagne de Balladur, dont il était le porte-parole. Ce que n’a pas manqué de souligner l’avocat, qui reproche au président d’avoir validé à l’époque le système de sociétés-écrans permettant de verser les commissions au Pakistan. Outre ce dispositif légal, il soupçonne Sarkozy d’avoir su que des rétro-commissions étaient versées : « La difficulté qu’il y a dans ce dossier, c’est que M. Sarkozy est au cœur de la corruption (…) parce qu’il a parfaitement conscience, au moment où est validé le système des sociétés-écran mises en place, que le montant des commissions exorbitantes est payé très rapidement et n’a d’autre objectif que de financer la campagne présidentielle de M. Balladur. » Mediapart confirme cette implication  : « selon un rapport de synthèse de la police luxembourgeoise daté de janvier 2010, la création de la première de ces sociétés écran, baptisée Heine, a été supervisée et validée fin 1994 «directement» par Nicolas Sarkozy, depuis son poste de ministre du Budget du gouvernement Balladur. Les enquêteurs du Grand Duché notaient également dans leur rapport, révélé par Mediapart, qu’en 1995 «une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises». Ils ajoutaient : «Nous soulignons qu’Edouard Balladur était candidat à l’élection présidentielle en 1995 face à Jacques Chirac et était soutenu par une partie du RPR dont M. Nicolas Sarkozy et Charles Pasqua».

Après les lourds soupçons de financement illégal de sa propre campagne présidentielle (bettencourtgate), cette énorme affaire d’Etat : cela ne fait-il pas un peu beaucoup pour le chantre de la « République irréprochable » ?

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  33 commentaires à “Karachigate: l’étau se resserre autour de Sarkozy”

  1. […] This post was mentioned on Twitter by rosselin, Olivier Bonnet, Selim, Louise de Lannoy, Thomas Jarrion and others. Thomas Jarrion said: RT @rosselin: RT @OlivierBonnet: Karachigate: l’étau se resserre autour de Sarkozy http://alturl.com/6pdwo #karachi […]

  2. Olivier, tu as les esgourdes ensablées. Il a dit « empochable » et pas « irréprochable ». Le bénévolat n’est, ni dans sa culture, ni dans sa pratique…

  3. Si j’ai bien compris les commissions versées au Pakistan ont été stoppées en 1995.
    L’attentat a eu lieu en 2002.
    Quelle serait l’explication de ce long délai ?

    • Millon dit qu’il a commencé à faire des vérifications sur les contrats d’armements en 1995 mais pas à quel moment la France a stoppé ses versements. Mais j’ignore la réponse à votre question. Pour autant, ce délai ne disqualifie pas à mon sens la thèse, qui commence à s’appuyer sur une belle série de documents (il faut relire les trois articles de juin, où je synthétise Le Point, Mediapart, Bakchich, Libération…).

  4. Rétro-commissions, financement occulte de parti politique, trafic d’influence, embauche de Mme Woerth, légion d’honneur en récompense de l’embauche de Mme Woerth, non respect des marchés publics etc etc…

    En réalité l’UMP est la meilleure incarnation de l’anarchie de droite dans laquelle le monde vit actuellement.
    L’Europe ne risque pas de nous protéger puisqu’elle est taillée sur mesure pour l’anarchie de droite mondialisée, législation faite par et pour les intérêts privés des cabinets de lobbying !

    http://www.centpapiers.com/quand-le-pouvoir-bascule/46873

  5. Entre 1993 et 1995, Edouard Balladur est Premier ministre.

    Edouard Balladur sait qu’il affrontera Jacques Chirac à l’élection présidentielle de 1995, mais il n’a pas le soutien financier du RPR. Le RPR soutient financièrement Jacques Chirac, et personne d’autre.

    Le clan Balladur-Sarkozy va donc devoir trouver des financements occultes pour payer la campagne présidentielle de 1995 : le clan Balladur-Sarkozy dépensera finalement 89 776 119 francs pour cette campagne présidentielle de 1995.

    http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/depuis-1958/decisions-par-date/1995/compte-balladur-1995/decision-compte-balladur-1995-du-11-octobre-1995.10707.html

    Question : comment le clan Balladur-Sarkozy a-t-il trouvé ces 89 776 119 francs ?

    Réponse :

    Le clan Balladur-Sarkozy a vendu 3 sous-marins au Pakistan. Ce contrat porte le nom de « contrat Agosta ». Des commissions occultes sont parties en direction du Pakistan. Ensuite, des rétro-commissions occultes sont revenues en France pour payer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur.

    Le clan Balladur-Sarkozy a vendu ces 3 sous-marins au Pakistan, alors qu’il savait que ce « contrat Agosta » serait ruineux pour la France.

    Trois notes des services français avaient été transmises au gouvernement Balladur pour lui dire que ce « contrat Agosta » ferait perdre de l’argent à la France.

    Première note : « une pièce émanant de la direction du Trésor, méconnue jusqu’à ce jour, confirme que son gouvernement a vendu les submersibles en dépit des réalités économiques de l’époque (fac-similé ci-contre). Laissant supposer que d’autres motivations guidaient les décideurs français. La note classifiée « confidentiel défense » à destination des services d’Édouard Balladur exprimait les plus grandes « réserves à l’égard de ce projet, compte tenu de la situation financière précaire du Pakistan ». Rédigé le 23 mars 1993 à l’attention de Nicolas Bazire, directeur de cabinet de Balladur, ce document engageait son gouvernement à ne pas signer le contrat, qualifiant la vente de « déraisonnable ».

    http://www.liberation.fr/societe/01012296564-affaire-karachi-une-note-genante-pour-balladur-refait-surface

    Deux autres notes sont transmises au gouvernement : le 24 juin 1994, puis le 3 août 1994, deux notes de travail informent la Direction des Constructions Navales et le gouvernement que si le « contrat Agosta » est signé, le contrat coûtera très cher à la France : entre 310 millions de francs (47,26 millions d’euros) et 650 millions de francs (99,09 millions d’euros).

    C’est à la page 4 :

    http://www.ccomptes.fr/fr/CDBF/documents/ARR/Arret05493.pdf

    Pourtant, le gouvernement Balladur décide de passer outre ces trois avertissements !

    Le gouvernement Balladur signe le contrat de vente le 21 septembre 1994 ALORS QU’IL SAIT QUE LA FRANCE VA PERDRE DES DIZAINES DE MILLIONS D’EUROS SUR CE CONTRAT !

    Question : pourquoi le gouvernement Balladur a-t-il signé un tel contrat ruineux pour les finances de l’Etat ?

    Réponse :

    Parce que Edouard Balladur avait besoin de beaucoup d’argent pour financer sa campagne présidentielle.

    Edouard Balladur a donc choisi de faire perdre des dizaines de millions d’euros à la France en toute connaissance de cause, parce que ce contrat lui permettrait de financer sa campagne présidentielle grâce à des rétro-commissions occultes.

    Conclusion de ce Watergate français :

    – Ce contrat a finalement coûté à la France 76 millions d’euros (lire le lien ci-dessus, page 4) : « La perte finale, avant subvention et affectation de produits divers, et en l’absence de données exhaustives définitives, pourrait être estimée à 500 millions de francs (soit plus de 76 millions d’euros) ».

    – Edouard Balladur a perdu l’élection présidentielle de 1995.

    – Jacques Chirac, aussitôt élu président de la République, a voulu faire cesser le financement occulte du clan Balladur-Sarkozy. Dès 1995, Jacques Chirac a demandé à son ministre de la Défense, Charles Millon, de violer l’accord secret qui avait été conclu entre le clan Balladur-Sarkozy et le Pakistan. Jacques Chirac a ordonné à Charles Million de faire cesser les versements des commissions occultes vers le Pakistan, et donc par conséquent de faire cesser les rétro-commissions occultes qui revenaient vers la France.

    Question du juge Renaud Van Ruymbeke : Pourquoi avoir mis fin à ces commissions ?

    Réponse de Charles Millon : Quand il y avait des doutes on arrêtait. Pour le contrat pakistanais, au vu des rapports des services secrets et des analyses qui ont été effectuées par les services du ministère, on a eu une intime conviction qu’il y avait rétrocommissions. Cela a été le cas des contrats Agosta et Sawari II.

    Question du juge Renaud Van Ruymbeke : Pourquoi ces deux contrats ?

    Réponse de Charles Million : Parce que l’on est arrivé à des conclusions positives, on a acquis une intime conviction sur ces deux contrats en particuliers.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101117.OBS3095/exclusif-affaire-karachi-ce-qu-a-dit-charles-millon-au-juge.html

    – Ce contrat a causé la mort de 14 innocents lors de l’attentat de Karachi (11 morts français, 3 morts pakistanais).

    – Cette affaire est l’équivalent du Watergate.

  6. Karachi : la « bombe Millon » avait déjà explosé dans un livre

    http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=9667

  7. Tout ça n’est pas propice à faciliter un sommeil serein ce soir… gerber est plutôt à l’ordre du jour. Sa suffisance énervée/maîtrisée, hier soir, en dit long sur la trouille qui commence à monter. Mais il a ce qu’il faut pour envoyer des bâtons dans les roues de la Justice. Pourquoi dépaysement à Bordeaux ? Y a-t-il un climat encore plus pourri là-bas ?

    • Lis l’article et tous les commentaires sur MEDIAPART, sujet: « Karatchi, l’intégralité de l’audition explosive de Charles Millon face aux juges », et tu comprendras.

  8. j’adore la photo de balladur et sarko la main sur la bouche pour qu’on ne puisse même pas voir le mouvement de leurs lèvres : ça fait un peu comploteurs, non ?

  9. Clearstream ? Voyons… Quelle était la véritable intention des bricoleurs de faux listings? Je me demande. Ne disposons-nous pas maintenant d’un éclairage nouveau ?

  10. […] choses aussi, j’ai relevé : cuicui l’oiseau parlant de délinquants de la politique, Plume de presse n’en dit mot mais passe à Karachi, des pas perdus demande le boycotte de Sarko, rêver de […]

  11. Une question Mr Bonnet, à laquelle je ne trouve de réponse nulle part.
    Comment expliquer un tel délais de 7 ans entre la fin des rétro-commissions et l’attentat ?
    Pourquoi cet attentat n’a-t-il pas eu lieu plus tôt, dès la fermeture du robinet à pognon ?
    Bonne continuation.

    • Dans un article signalé par un plumonaute sur ce même fil de commentaires, le journaliste Guillaume Dasquié écrit : « Les magistrats s’intéressaient notamment aux allégations concernant le premier flux de corruption, apparemment négocié par des proches de Balladur et interrompu dès 1996. Sans toutefois pouvoir expliquer pourquoi six ans avaient passé avant que l’attentat ne se produise. Or des éléments ignorés jusqu’à ce jour, et obtenus par Libération au Pakistan, montrent qu’un deuxième flux de corruption promis par l’industrie française de l’armement a été interrompu dans le courant de l’année 2001, soit dans les mois précédant l’attentat. Ces émoluments venaient remercier une grande variété de personnages pakistanais décisifs pour la signature du contrat des sous-marins Agosta de 1994, ainsi que deux autres marchés connexes. L’un, en 1995, avec Thomson CSF pour la fourniture des sonars. L’autre, en 1996, avec Aérospatiale pour des missiles Exocet SM-39. Ces révélations trouvent leur origine dans une plainte déposée devant la cour d’appel de Karachi, le 29 août 2009, par un industriel pakistanais qui a orchestré le système de corruption voulu par la France. »

  12. […] choses aussi, j’ai relevé : cuicui l’oiseau parlant de délinquants de la politique, Plume de presse n’en dit mot mais passe à Karachi, des pas perdus demande le boycotte de Sarko, rêver de […]

  13. Petite coquille: « L’actuel hôtel de l’Elysée »

  14. Merci pour la citation, Olivier. C’est toujours avec plaisir. Aujourd’hui j’ai même réalisé un photo montage sur la Cour des Mirages…

    Simplement un petit rectificatif : j’en possède 2 comme papa donc je suis l’ami « cui cui fit l’oiseau » et non « l’amie » cui cui fit l’oiselle.

    -DDD

  15. Maître Olivier Morice, Avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi, est l’invité de la controverse d’Audrey Pulvar dans le 7/9 de France Inter, ce jeudi 18 novembre :
    http://www.dailymotion.com/video/xfodl0_maitre-olivier-morice_news#from=embed

  16. Il me semble que Claude Guéant est lui-même mouillé dans le Karachigate, dans son communiqué outré et vengeur d’où la virulence sa réaction faite en grande partie pour éloigner l’orage de sa grise éminence, non ? Pas beaucoup de précisions journalistiques dans ce sens ce matin dans la presse de tout acabit.

  17. […] – L’étau se resserre autour de Sarkozy : deux témoignages capitaux sont récemment venus préciser le mécanisme de corruption mis en […]

  18. « L’étau se resserre » un peu rapidement et cette précipitation risque fort de nous faire passer à côté de faits certainement encore plus grave.
    En premier lieu pour organiser cette opération de corruption il faut une équippe:
    Le directeur de campagne de Balladur était Nicolas Bazire. Son destin est intéressant car il devient « banquier » et gestionnaire de fonds pour le compte de Bernard Arnault pour aller vite (gougouliser), mais aussi il n’est pas étranger à Suez et Albert frères !

    Le trésorier de la campagne est René Gally Dejean, député spécialiste des questions de défense et qui participera à une commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation des fonds secrets par les services (gougouliser encore)spéciaux.
    Le ministre de la défense est François Léotard.

    Mais peut-on imaginer un seul instant que le président de la République de l’époque, grand ami d’André Bettencourt par ailleurs mais je m’égare, chef des armées puissent demeurer dans l’ignorance ? quand on connait son gout pour « l’information » ?

    D’ailleurs c’est Roland Dumas qui va faire avaliser les comptes de Balladur par le Conseil constitutionnel « à la baïonnette ».

    Un certain nombres de Conseillers et proches de Mitterrand (Atali, Charasse, Tapie) rejoindront comme un seul homme le candidat Sarkozy devenu président.

    Donc camarade plume de Presse, faut prendre le temps d’enquêter. Derrière les politiques aux étiquettes de circonstances (et petit Nicolas n’est qu’une marionnette), ce sont les groupes économiques, ceux qui détournent à leurs profits le bien public qu’il convient de cibler.

    • Confondre Sarkozy pour son rôle dans l’affaire n’empêche pas de remonter la chaîne, chaque chose en son temps… Aujourd’hui, c’est bien lui qui est au pouvoir et fait obstruction. Mais d’accord que, pour ne parler que de ça, l’amnésie de Roland Dumas sur un problème quelconque pour valider les comptes de campagne de Balladur est éminemment suspecte…

  19. Il y a quand même un point crucial et qui est plus que troublant… L’arrêt des commissions intervient en 1995, l’attentat en 2002, il y a pas quelque chose qui vous interpelle, là, non ?
    Sept ans ?
    Sept ans, dans un pays où depuis 2001, il y a quasiment un attentat par jour, c’est pas un peu beaucoup ?

    • Guillaume Dasquié (Libération) avance une explication : « Les magistrats s’intéressaient notamment aux allégations concernant le premier flux de corruption, apparemment négocié par des proches de Balladur et interrompu dès 1996. Sans toutefois pouvoir expliquer pourquoi six ans avaient passé avant que l’attentat ne se produise. Or des éléments ignorés jusqu’à ce jour, et obtenus par Libération au Pakistan, montrent qu’un deuxième flux de corruption promis par l’industrie française de l’armement a été interrompu dans le courant de l’année 2001, soit dans les mois précédant l’attentat. Ces émoluments venaient remercier une grande variété de personnages pakistanais décisifs pour la signature du contrat des sous-marins Agosta de 1994, ainsi que deux autres marchés connexes. L’un, en 1995, avec Thomson CSF pour la fourniture des sonars. L’autre, en 1996, avec Aérospatiale pour des missiles Exocet SM-39. »

  20. Bravo à tous

    vous avez un talent fou à énoncer comme vrai ce qui à l’heure actuelle n’est pas encore avéré
    Vous imaginez un scénario dans lequel figurent les gens que vous détestez.
    Peut être avez vous un don divinatoire.

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