Oct 252010
 

Laurent Mucchielli, sociologue et historien, directeur de recherches au CNRS attaché au Centre de recherches sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales, publie un court article au titre explicite, La diversion médiatique des «casseurs» fait bien les affaires du pouvoir politique, dont nous tirons notre Phrase du jour : « la concentration sur ce phénomène sert directement la stratégie d’absence de dialogue social et de pourrissement du mouvement adoptée par le gouvernement. Pendant ce temps-là, les policiers frappent fort (on voit même resurgir les vieilles méthodes de la provocation policière, y compris exercée par des policiers déguisés en syndicalistes), interpellent massivement et n’hésitent même pas à écarter par la force les journalistes trop curieux. Et, à l’échelle nationale, ce ne sont pas principalement les «casseurs» qui feront les frais de la répression, mais plutôt les manifestants, les grévistes et les syndicalistes. »

PS : au sujet des provocations qu’il évoque, relire notre billet Casseurs ou policiers ? La stratégie de la tension.

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  10 commentaires à “La diversion médiatique des casseurs”

  1. […] This post was mentioned on Twitter by Olivier Bonnet, Phil dp. Phil dp said: Plume de presse » La diversion médiatique des casseurs http://bit.ly/baJyX0 […]

  2. Il me semble que ces liens ont déjà été donnés sur le blog. Tellement de choses se bousculent. Dans le doute, les revoici :

    Une vidéo des flics déguisés en manifestants de la CGT :
    http://www.dailymotion.com/video/xfa7p6_manifestation-lyon-19-10-10-la-cgt_news#from=embed

    Deux vidéos de la prison de Bellecour à Lyon jeudi 21 octobre, ainsi que de nombreux témoignages qu’on croirait sortis du dernier polar à la mode :
    http://rebellyon.info/Temoignages-sur-la-prison.html

    Des gens qui n’ont absolument rien à se reprocher, mais qui lèvent les bras en signe de soumission face aux forces de l' »ordre ». Quand est-ce qu’on se réveille de ce putain de cauchemar ?

    Sinon, Olivier, comment pourrait-on t’en vouloir d’avoir eu un coup de mou hier ? Encore merci à toi. Encore bravo pour ton travail qui devrait couvrir de honte d’innombrables de tes « collègues ».

  3. C’est moi ou y’a erreur ? Quand je clique sur le lien censé donner accés à Laurent Mucchielli et son « court article » je tombe sur le papier d’un « membre du BN du PS » !!

  4. bonjour traban vicit

    le lien envoie effectivement chez Pascal Cherki membre du PS et qui à un doute (intéressant à lire ) et voici le bon lien :
    http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2010/10/24/La-diversion-m%C3%A9diatique-des-%22casseurs%22-fait-bien-les-affaires-du-pouvoir-politique

  5. Les policiers casseurs, témoignage numéro 1.

    Le témoin numéro 1 s’appelle Bertrand de Quatrebarbes.

    Le monsieur aux cheveux blancs qui reçoit un coup de pied dans le dos a témoigné sur le site internet « Arrêt sur images ». Le monsieur aux cheveux blancs a lui-même donné son nom : il s’appelle Bertrand de Quatrebarbes. Il raconte :

    « Nous étions dans un café avec ma femme et ma fille après la manifestation. Quand j’ai entendu du bruit, je suis sorti et j’ai vu le cortège qui approchait avec des pétards et des fumigènes. J’ai vu un homme cagoulé commencer à détruire la vitrine. Je croyais qu’il était jeune et je n’ai pas réfléchi, je suis intervenu. Un lycéen ou un étudiant, même avec une barre de fer, ça ne me fait pas peur. Mais c’était un homme, dans la trentaine, et il a été sidéré de mon intervention. »

    Plusieurs points lui « semblent bizarres » :

    « Le « ninja » qui m’a frappé dans le dos ne m’a pas fait mal du tout, le coup n’était pas du tout fort. Après, plusieurs personnes se sont mises autour de moi et m’ont donné des coups pas violents du tout, quasiment des faux coups, jusqu’à ce qu’une voix autoritaire dise : « Lâchez-le ». C’était l’homme au visage découvert, qui a ensuite parlé à ma femme et ma fille, qui avait la main en sang pour s’être pris une bouteille de bière lancée par un casseur. J’ai eu l’impression que les gens qui m’ont entouré m’ont en fait protégé pendant le moment violent. Mon hypothèse ? C’était des policiers qui avaient des consignes pour laisser faire des dégâts matériels, mais surtout pas de blessés. »

    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3473

    Les policiers casseurs, témoignage numéro 2.

    Le témoin numéro 2 s’appelle Sophie de Quatrebarbes.

    Le monsieur aux cheveux blancs a une fille. Sa fille a elle-aussi témoigné : elle a elle-même donné son nom. Elle s’appelle Sophie de Quatrebarbes. Quand elle a vu son père recevoir le coup de pied dans le dos, elle est intervenue pour essayer de l’aider.

    Il y a eu une bagarre impliquant plusieurs personnes. Sophie de Quatrebarbes a reçu une bouteille de bière sur la main. Elle raconte qu’un homme d’environ cinquante ans lui a demandé de se calmer. Cet homme lui a expliqué : « C’est une erreur. »

    Voici ce qu’elle a raconté au site internet « Arrêt sur images » :

    après le coup de pied reçu par le père de la jeune femme, « un homme, la cinquantaine, très calme, habillé d’un imperméable gris, m’a prise de côté et m’a dit de me calmer : « C’est une erreur ». Non, les flics n’étaient pas là, quoique. Qui était cet homme en gris ? Pas un anarchiste, c’est sûr ! Il avait l’air d’encadrer le groupe. Un flic ? »

    Les policiers casseurs, témoignage numéro 3.

    Le témoin numéro 3 s’appelle Jérémy Robine.

    Le témoin numéro 3 a lui-même donné son nom dans un débat organisé sur le site internet du journal « Le Monde ».

    http://www.lemonde.fr/societe/reactions/2010/10/25/sur-le-web-des-rumeurs-croissantes-autour-de-policiers-casseurs_1430775_3224_1.html

    “Jérémy Robine, docteur en géopolitique.

    25.10.10 | 19h17

    Le 18/10, par curiosité je suivais la manifestation sauvage, en retrait trottoir de droite avec des journalistes (on me voit courir dans la vidéo). Je me suis retrouvé à moins de 10 mètres de la scène de l’attaque de la banque etc. J’ai suivi le ninja ensuite, je l’ai perdu à l’entrée de l’opéra, et je l’ai retrouvé rue de Charenton avec un brassard Police, puis lorsqu’il a quitté le dispositif, par l’autre côté de la rue, où j’étais pour mieux voir. Je crois que c’est clair, comme ça, non ?”

    Fin de citation.

    Un internaute, dont le pseudo est nomad.soul, écrit :

    Je ne suis pas journaliste, mais cette personne existe bien

    http://www.edr.fr/Equipe_EDR/jeremy_robine.htm

    alors est-il possible d’enquêter un peu plus sur ses dires ???

    Qu’un journaliste vérifie ce témoignage ?

  6. Ce n’est peut être pas le bon moment pour en parler mais on peut faire des remarques: -l’infiltration par la police des manifestants est une tactique très ancienne qui était déjà systématique au XIXème siécle. Curieusement on ne parle aujourd’hui que de l’infiltration de ceux qu’en sarkozye on appelle les « casseurs ». Comment se fait il qu’on ne parle pas de l’infiltration des autres qui est aussi importante, et quand j’entends certains leaders syndicaux et politiques de gauche, par exemple, je m’interroge tout autant que pour les faux casseurs.
    -le problème de l’utilisation de la violence en politique est à cette occasion très mal posé: sans gradations, et en se plaçant sur le terrain des médiatiques. Il est facile d’imaginer ce que les mêmes personnes auraient utilisé comme arguments en 1917 ou en 1789 et de quel côté ils se seraient trouvés.
    – Bien sûr cela ne remet pas en cause ce fait des policiers-casseurs: il prouve au contraire que ceux qui pratiquent et de loin la plus grande violence en ce moment c’est bien l’Etat. Mais justement, en tire-t-on les bonnes conclusions?

  7. Mais non !

    Ne vous inquiétez pas !

    Aucun syndicat de policiers ne portera plainte contre Mélenchon.

    Et Brice Hortefeux, lui non plus, ne portera pas plainte contre Mélenchon.

    Pourquoi ?

    Parce que ce que dit Mélenchon sur les policiers casseurs, c’est vrai.

    Voilà pourquoi.

    C’est tout.

    Si les syndicats de policiers ou si Brice Hortefeux portent plainte contre Mélenchon, ils vont se retrouver au moment du procès avec :

    – des vidéos

    – des photos

    – des témoins, dont au moins trois ont déjà témoigné sur internet en donnant eux-mêmes leur nom !

    Le procès contre Mélenchon serait une bombe atomique pour les policiers casseurs et pour Brice Hortefeux.

    http://www.lepost.fr/article/2010/10/26/2281407_melenchon-accuse-les-policiers-de-se-deguiser-en-casseurs-pas-de-plainte-d-hortefeux.html

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