Ah ça, pour plastronner, il a plastronné, George Osborne, le chancelier de l’Échiquier britannique, autrement dit le ministre de l’Économie anglais, le 3 décembre dernier dans le traditionnel discours budgétaire d’automne prononcé à la tribune du parlement : « Le Royaume-Uni est le pays qui connaît la croissance la plus rapide de toutes les grandes économies avancées », cite Le Monde : « deux fois et demi plus rapide que l’Allemagne, sept fois plus que la France », a-t-il claironné en ironisant sur la proximité entre le leader travailliste Ed Miliband et le président François Hollande. » Voilà les libéraux qui exultent, tenant avec les résultats de la politique des conservateurs britanniques un nouveau modèle (austéritaire).
En bon petit soldat de la pensée unique, Vincent Giret, l’ex cadre dirigeant des rédactions de Libération et du Monde, applaudit sur France Info : « Il existe un pays qui affiche une santé insolente, et ce pays se trouve en Europe, pas très loin de chez nous, alors qu’on croyait que le continent s’enfonçait dans la crise… », se félicite-t-il. La voilà, la solution : une bonne cure libérale comme celle qu’infligent au Royaume-Uni les conservateurs. « Jouons à la manière de question pour un champion : quel est ce pays qui a créé « 1000 emplois par jour », dont la croissance est sept fois supérieure à celle de la France et dont le taux de chômage est de 6%, soit son plus bas niveau depuis six ans ? (…) il s’agit de notre voisin britannique ! Oui, l’économie de la Grande-Bretagne tourne à plein régime. (…) L’austérité chère à David Cameron, ça marche. On sait que l’austérité, violente, aveugle et menée à contre-temps, qui a frappé les pays du sud de l’Europe fut un désastre social. La Grande-Bretagne est atypique et c’est aussi le pays des anomalies. Oui, il y a eu ici des coupes sévères dans les dépenses publiques – mais jamais dans la santé – des statuts, des positions, ont été bouleversés. Mais la Grande-Bretagne a surtout bénéficié d’une politique très accommodante de la banque d’Angleterre qui a injecté beaucoup d’argent dans l’économie pour adoucir la politique d’austérité. Elle n’a pas eu à souffrir d’un euro trop fort, elle a joué de toutes les marges de manœuvre. La consommation des ménages a été un moteur puissant qui a profité aux entreprises. Au total la Grande-Bretagne a créé des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur des services, un secteur puissant qui représente les trois-quarts de son économie. » Formidable, donc, bravo Cameron, vive l’austérité britannique !
Sauf que La faim hante le Royaume-Uni, nous apprend Courrier international du 8 décembre : « Le nombre de personnes contraintes de faire appel aux banques alimentaires a presque triplé en un an au Royaume-Uni. (…) Un rapport parlementaire sur la faim dans le pays, financé par l’Église, accuse la politique d’austérité de pousser les personnes vulnérables à être contraintes de faire appel aux banques alimentaires, selon The Guardian. Entre 2013 et 2014, plus de 913 000 personnes – dont un tiers d’enfants – ont reçu des aliments d’urgence d’une banque alimentaire pendant au moins trois jours, contre 346 000 personnes entre 2011 et 2012. En effet, le rapport intitulé Feeding Britain (Nourrir la Grande-Bretagne), qui doit être publié aujourd’hui, souligne que « le pays est hanté par la faim, causée par les bas salaires, les inégalités qui se creusent, un régime impitoyable de sanctions [infligées aux bénéficiaires d’aides d’État qui ne remplissent pas les nouvelles conditions] et la désintégration du tissu social ». Mais à part ça, comme en Allemagne, autre modèle qu’on voudrait nous imposer, tout va très bien, Madame la marquise libérale.
Pas mieux en Allemagne, où l’économie s’en sort grâce notamment aux emplois à un euro de l’heure. Une bonne partie de la population est tout simplement sacrifiée pour le bien-être des autres. Et ils ont le culot de présenter ça comme une réussite. Ils pourraient rétablir l’esclavage avec une idéologie aussi pourrie.
Je crois que je vais de nouveau regarder le documentaire « La Stratégie du Choc » histoire de voir à quelle sauce on va être mangés. La crise avait déjà bon dos pour nous imposer des réformes iniques mais si on ajoute la guerre contre le terrorisme qui nous éclate en pleine face, on peut s’attendre à des moments difficiles.
Rassure-moi, Olivier, tu n’as rien à voir avec ce François Bonnet de Mediapart j’espère ?
(Rassure-moi plus globalement : T’es toujours vivant au moins ?)
Oui, bien vivant et non, François Bonnet n’est pas de ma famille (ce nom est très courant) !
Ouf, puissance 2.
Marre du blog ? Dommage, il manque.
Dommage :((
A bientôt j’espère en espérant que tout vas pour le mieux