Avr 112012
 

« Quel hasard ! Quelle coïncidence. 13 ans après la disparition du Matif, le marché à terme des instruments financiers, une semaine avant les élections françaises, tous les spéculateurs du monde entier pourront facilement vendre à découvert de la dette française. Facilement. À coûts bas. Et avec un effet de levier maximum. Non, bien sûr, la « Finance » ne se prépare pas à la guerre contre François 2. » L’avertissement est signé Marc Fiorentino, conseiller financier quinquagénaire qui s’y connaît en spéculation : ancien trader, il était millionnaire à 26 ans ! « A partir du 16 avril, tout le monde pourra spéculer contre la dette française, explique-t-il. C’est une annonce qui est passée relativement inaperçue. Le 16 avril, soit, quelle coïncidence, une semaine avant le premier tour des élections françaises, le marché des dérivés, l’Eurex, va ouvrir un contrat à terme sur les emprunts d’État français.. Qu’est ce que cela veut dire ? Très simplement. Jusqu’à présent, si vous vouliez spéculer contre la dette française, vous n’aviez que deux moyens : acheter des CDS, ces fameux contrats d’assurance contre la faillite, ou vendre à découvert des emprunts d’État français, deux moyens destinés aux grandes institutions financières et aux gros fonds spéculatifs et qui nécessitaient de gros moyens. Avec l’ouverture de ce contrat, ce sera plus facile. Tout le monde ou presque pourra acheter ou vendre à découvert des emprunts d’Etat Français. Facilement. Et en plus avec un effet de levier de 20. C’est-à-dire qu’avec 50 000 euros seulement vous pourrez vendre à découvert 1 million d’euros d’emprunts d’État Français. C’est l’arme idéale pour attaquer la France. »

En faisant quelques recherches sur le sujet, nous sommes tombé sur une analyse claire et percutante que nous vous livrons sans autocensure, puisqu’elle est de… Jacques Cheminade, candidat à la présidentielle : « Ce nouveaux contrat, portant sur un montant de seulement 100 000 euros au minium (joué grâce à une effet de levier de 10 à 20, c’est-à-dire un apport nominal autant de fois plus faible), livrera encore plus la dette française aux marchés financiers spéculatifs. Alors que les fameux Credit Default Swaps (CDS) étaient le plus souvent réservés à des investisseurs institutionnels disposant d’un minimum de 10 millions de dollars comme ticket d’entrée, les FOATs seront accessibles à des spéculateurs de tout acabit. Le lancement de ce nouveau produit indique clairement qu’Eurex « anticipe » une importante spéculation sur la dette française dans les mois à venir lui permettant de faire des profits grâce aux juteux frais de commission sur chaque transaction effectuée. »

Plus simplement encore, sans qu’il soit question de complot, la loi de la finance, c’est celle du profit. Si le profit peut se dégager en spéculant contre la dette souveraine française, elle ne va pas se gêner.

 

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  16 commentaires à “La finance contre la dette française : spéculation facilitée dès le 16 avril”

  1. Bah, c’est dans la lignée de la politique traditionnelle des « élites » françaises autoproclamées de la classe dirigeante.
    Elles sont, et ont toujours été le parti de l’étranger contre le peuple français, et sont prêtes à toute les trahisons. Souvenons nous du slogan fameux « plutôt Hitler que Blum ».
    C’est pourquoi la France ne sera jamais vraiment un grand pays.

  2. Avez-vous eu connaissance de cette info :
    http://www.easybourse.com/bourse/financieres/article/22585/la-baleine-de-londres-donne-des-sueurs-froides-aux-marches.html
    un trader aurait à lui seul parié sur 100 milliards de dollars sur des CDS.

    La JP Morgan a [b][size=150]70.000[/size][/b] milliards d’engagement pour seulement 1300 milliards de fonds propres.

    En rapprochant cette info de celle que j’avais développé ici : http://www.credohumanisme.com/post/2012/03/29/Dette-fran%C3%A7aise-%3A-la-sp%C3%A9culation-est-bient%C3%B4t-ouverte. (lancement en catimini de produits spéculatifs contre la dette française) la chose devient inquiétante et est de nature à rendre encore plus urgente une véritable taxe sur les transactions financières (comme le propose Bayrou) et non le simple gadget réalisé par Sarkosy qui s’apparente plus à un faible impôt de bourse. (et qui risque d’être l’option validée par l’europe pour ne pas fâcher les anglais).

    La TTF dans l’esprit de la taxe Tobin est non seulement un moyen d’obtenir des ressources fiscales importantes mais aussi un frein à la spéculation (dans l’esprit de Tobin c’était d’ailleurs sa vocation première). http://www.credohumanisme.com/post/2012/03/20/Taxe-Tobin-%3A-Une-utopie-r%C3%A9aliste

  3. « La mensuelle avec le Monde Diplo » de Là-bas si j’y suis a abordé le sujet.
    Suite à l’écoute de l’émission et à la lecture de votre article, j’ai l’impression, ni plus ni moins qu’il s’agit de dépecer l’économie française, de la même manière que la Grèce, ou l’Espagne, ou bien l’Italie, etc…Des tas d’économistes avaient prévenu (et pas tous des « gauchistes », hein !) Et pourtant, ce ne sont pas ceux qui disent depuis dix ans que la crise est finie, et que tout va bien se passer, ceux qui sont toujours invités à la téloche…
    Si ceux-ci étaient médecins, ça ferait longtemps qu’on leur aurait retiré leur droit d’exercer…

  4. Il y a quelque chose que je ne comprends pas : pourquoi lorsqu’un peuple est en difficulté on lui prête plus cher ? On devrait lui faire des prêts à taux zéro pour être sûr de voir diminuer sa dette, non ? A moins que le but du jeu soit de perpétuer sa dette en l’accroissant pour le plus grand bien des « prêteurs »? Suis-je naïve ou complètement sotte ?

    • A vue de nez je dirais que les marchés financiers, font tout simplement un calcul de probabilité, sur les chances de tel ou tel pays de faire faillite: plus un pays a de chances de faire faillite (selon l’estimation des marchés), plus les taux d’intérêt doivent être élevés pour compenser les risques.

    • C’est un cercle vicieux : plus les taux montent, plus la situation de l’endetté se complique, et plus les taux montent, etc.

      C’est très simple, lorsque vous êtes très endetté, vous prêter de l’argent est de plus en plus risqué. Les prêteurs s’assurent en contractant des « Credit default swap » (CDS) et répercutent cette prise de risque en augmentant les taux d’intérêt.

      A ce risque naturel vient s’ajouter l’effet néfaste des fonds spéculatifs. Visant des profits à court terme, ces derniers achètent des CDS, gonflant artificiellement leur valeur. Ils peuvent le faire sans prêter, en passant par l’intermédiaire de produits dérivés.

    • Cela s’appelle de l’usure. C’est vieux comme le monde.

  5. « Autoriser cela à 6 jours du premier tour de l’élection présidentielle revient à organiser un attentat financier sur la France » :

    « Nicolas Sarkozy et l’AMF préparent un attentat financier pour le 16 avril 2012 » :

    http://www.zinfos974.com/Nicolas-Sarkozy-et-l-AMF-preparent-un-attentat-financier-pour-le-16-avril-2012_a40087.html?com

  6. Mercredi 11 avril 2012 :

    Les défaillances de PME s’envolent au premier trimestre.

    La conjoncture se précise pour 2012 et elle n’est pas reluisante. Même sans récession au sein de l’Hexagone, les petites et moyennes entreprises (PME) de plus de 50 employés traversent cette période avec la plus grande des difficultés. Les défaillances d’entreprises enregistrées en France au premier trimestre sont en légère hausse par rapport à la même période de 2011, et restent pour la quatrième année consécutive au-dessus du seuil de 16.000, a indiqué la société Altares dans un communiqué, relayé par Les Echos de ce mercredi.

    Le nombre de défaillances s’élève à 16.206 jugements de redressement ou liquidation judiciaire directe, 3.500 de plus qu’avant la crise début 2008.

    « Les PME de 50 salariés et plus sont, comme au quatrième trimestre 2011, très exposées » (+27 % sur an, par rapport au 1er trimestre 2011), note la société de services aux entreprises. A noter toutefois que neuf PME défaillantes sur dix sont des micro-entreprises (moins de dix salariés). De quoi s’imaginer le nombre de PME toutes tailles confondues défaillantes en France.

    http://www.20minutes.fr/economie/914737-defaillances-pme-envolent-1er-trimestre

  7. Attention, Sarkozy est capable de reprendre cet argument pour dire aux Français que le retour de la Gauche au pouvoir fait peur aux spéculateurs alors qu’il veut s’en servir (voire il est à l’origine ou au moins complice) et s’en servirait si il était réélu pour faire appliquer son programme de destruction sociale.

  8. Il faut se sortir de l’idée que l’Etat actuel sert l’intérêt général et a porte une attention toute particulière aux pauvres et aux malades. Il est aujourd’hui, structurellement et dans ses actes, notre ennemi.

    Les hommes qui le composent ont une seule loi, le profit personnel et celui des copains.
    Un seul objectif également, en finir avec la démocratie et avoir toute liberté de manœuvre.
    Ainsi Sarko voulait instaurer l’impunité des chefs d’entreprises, qui le financent et constituent son « monde », au sens des valeurs et de la surface financière et d’intérêts tout à fait stupides et pécuniers. Dans le même temps, il a cherché a démolir la justice, naturellement.

    Cette prochaine invite à la spéculation sans rivages est une nouvelle preuve de cette haine que nous voue l’Etat actuel gangréné, nécrosé par les idées fascistes et ultra-libérales qui s’entremêlent pour former chez les élites – quel vilain mot pour un ramassis de quasi-criminels – un égoïsme forcené débouchant sur un réflexe de classe.
    La pointe extrême de cette solidarité d’esprit et de corps, c’est le sort fait aux Roms, traités littéralement comme une sous-humanité.

  9. Samedi 14 avril 2012 :

    Sur son blog, Paul Jorion écrit :

    L’ÉCLATEMENT DE LA ZONE EURO : L’INSTANTANÉ.

    Ce que vous voyez sur ce graphique produit par l’agence de presse Bloomberg, c’est l’éclatement de la zone euro. Sous la ligne horizontale, on voit les sommes qui quittent de mois en mois différents pays tandis qu’au-dessus de la ligne horizontale, on retrouve les mêmes sommes ventilées par pays où ces sommes aboutissent.

    Les gagnants : 1. Allemagne, 2. Pays-Bas, 3. Luxembourg.

    Les perdants (les plus tristes en premier) : 1. Italie, 2. Espagne, 3. Irlande, 4. Grèce, 5. Portugal, 6. Belgique.

    Le graphique a été produit par la rédaction de Bloomberg à partir des données fournies par les banques centrales des différents pays de la zone euro. Un pays dont l’argent sort, en signale les montants. De même pour un pays qui le reçoit, la réglementation intérieure de la zone euro obligeant le pays receveur de prêter le même montant au pays donneur.

    Si des sommes quittent un pays, c’est bien sûr que leurs habitants (riches) craignent de se retrouver du jour au lendemain en possession de lires, pesetas, punts ou Irish pounds, drachmes, escudos, francs belges, dévalués.

    Pour donner un ordre de grandeur, en mars, par exemple, 65 milliards d’euros ont quitté l’Espagne.

    N.B. : La Suisse n’étant pas dans la zone euro, les mouvements de capitaux vers la Suisse n’apparaissent pas sur le graphique.

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=35925

  10. Le cours de première cotation aujourd’hui est de 126 je donne le lien pour ceux que ça intéressent.
    http://www.boerse-frankfurt.de/en/other/futures/de000a1mapw3+future+201206+fut+107582191

    J’avais fait un article il y a déjà quelques jours sur mon blog http://www.credohumanisme.com

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