Sep 102010
 

Pourquoi appeler à une nouvelle grève simplement le 23 septembre, alors que le projet de réforme des retraites passe devant l’Assemblée nationale le 15 ? A la suite de l’extraordinaire mobilisation de mardi dernier – les plus importantes manifestations en France depuis 15 ans -, ne fallait-il pas battre le fer tant qu’il est chaud, augmenter la pression sur le gouvernement ? Certainement, si c’est le retrait du projet que l’on veut. Mais plumedepresse publie un document exclusif qui prouve toute l’ambiguïté de la CGT sur cette question.

Il y a d’abord les discours officiels, d’aucuns diront de façade : « Plus l’intransigeance dominera, plus l’idée de grèves reconductibles gagnera les esprits », prévient le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dans un entretien accordé au Monde titré Nous n’avons pas l’intention de lâcher (la version gratuite ne livre qu’un rapide résumé, mais d’autres extraits sont livrés par L’Expansion). Sur le fond du dossier, il règle rapidement leur sort aux concessions lâchées par Nicolas Sarkozy après l’exceptionnelle mobilisation de mardi : « ce qu’il a annoncé est à la marge au regard des désaccords de fond. Le dispositif de la pénibilité reste subordonné à des critères médicaux et individuels. Le renvoi à des négociations de branches n’oblige à aucun résultat alors que le patronat y est hostile. Les aménagements sur les carrières longues restent flous et la réforme reste fondamentalement injuste. » D’où sa mise en garde : « on peut aller vers un blocage, une crise sociale d’ampleur. » Entre parenthèses, si les propositions sarkozystes sont évidemment loin de rendre acceptable un projet qui demeure inique, ainsi que le dénonce toute la gauche et les syndicats de salariés, c’est encore trop pour certains, comme le relaie le journal Les Echos : « Une autre salve de critiques, qui gênera beaucoup moins l’exécutif, est venue des organisations patronales : elles sont montées au créneau hier pour dénoncer à l’inverse l’élargissement de la prise en compte de la pénibilité. « Il y a là un risque non négligeable sur le bénéfice financier attendu de cette réforme », affirme la CGPME. » On parle là de gens qui vont mourir prématurément, atteints de maladies ou handicaps professionnels, et ce syndicat patronal répond « bénéfice financier » : obscène ! Au moins, c’est clair, on sait qui sont, avec l’UMP, nos ennemis de classe. Sans oublier évidemment le Medef, qui proposait les seuils de 63 et 67 ans et s’oppose à toute taxation du capital, de même qu’à un dispositif de prise en compte collective de la pénibilité. Parenthèse refermée : dans ce contexte, comment organiser la riposte et forcer le gouvernement à reculer ? Voici le communiqué commun signé par CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU et UNSA : « Fortes de la réussite exceptionnelle du 7 septembre les organisations syndicales considèrent que les annonces du président de la République, qui se voulaient une réponse aux mobilisations, ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme proposée. Réunies le 8 septembre 2010 elles décident de poursuivre et d’amplifier le processus de mobilisation pour obtenir des mesures justes et efficaces afin d’assurer la pérennité du système de retraites par répartition. Elles appellent à faire du mercredi 15 septembre, jour du vote par les députés du projet de loi, une journée forte d’initiatives et d’interpellations des députés, des membres du gouvernement et du Président de la République dans les départements et les circonscriptions. Avant le débat au Sénat elles décident de faire du jeudi 23 septembre une grande journée de grèves et de manifestations dans tout le pays. »

Le 23 septembre ? Sur @rrêt sur images, Daniel Schneidermann réagit ainsi à cette date, et il résume si parfaitement le fond de notre pensée que nous le citions déjà dans notre billet où nous appelions à la grève générale pour obtenir le retrait du projet : « Pourquoi pas plus tôt ? Deux millions et demie de personnes dans la rue, ça donnait de l’élan. Vu de loin, très humblement, il me semble que la seule action qui soit de nature à faire reculer le gouvernement, à le faire renoncer à ce report de l’âge légal de la retraite que chacun (…) juge suprêmement injuste, puisqu’il vise à faire payer par les ouvriers les retraites des cadres, la seule chose, c’est une grève générale reconductible, comme en 95. Avec blocage général de l’économie, pas de métros, trains à l’arrêt, et apoplexie quotidienne pour Jean-Pierre Pernaut. Hors de cette épreuve de force majeure, on est dans l’ajustement, le dosage, l’homéopathie. Donc, autant dire que les 60 ans (et 65 ans à taux plein), les syndicats font une croix dessus. » Ainsi donc, tout en proclamant, bravaches, « Nous n’avons pas l’intention de lâcher » , les syndicats auraient déjà capitulé ? Vous noterez que ni FO, ni Solidaires n’ont signé le communiqué commun. Explication dans La tribune : « Force Ouvrière et Solidaires ont confirmé ce jeudi leur participation à la nouvelle journée de grèves et de manifestations du 23 septembre contre la réforme des retraites décidée par six syndicats mercredi (…). Les deux centrales syndicales n’avaient pas signé l’appel de l’intersyndicale, souhaitant initialement ne pas attendre cette date pour manifester à nouveau. FO, dirigée par Jean-Claude Mailly, a précisé qu’elle défilera « sur son propre mot d’ordre » , à savoir l’exigence d’un retrait du texte gouvernemental. La centrale a également indiqué que ses syndicats mèneront des actions le 15 septembre, jour du vote du projet de loi à l’Assemblée nationale, en première lecture. C’est également ce qu’a a annoncé l’intersyndicale. De son côté, Solidaires a confirmé sa position prise mercredi de ne pas signer le communiqué commun. « Nous ne sommes pas d’accord sur la stratégie d’action qui consiste à reporter au 23 les suites du 7, a expliqué à Reuters Thierry Lescant, membre du secrétariat général. Il faut inscrire un mouvement dans la durée, impulser un rythme, une montée en puissance. Le 23 doit être suivi du 24, du 25, du 26… » Solidaires ne restera pas pour autant isolé ou inactif, a-t-il ajouté. « Nous appellerons à manifester le 23 sur la base de nos revendications et nous nous réservons le droit de lancer nos propres intiatives d’ici là. » On s’interroge sur ce refus des autres syndicats – moins dans le cas de la CFDT, que nous surnommions dans un billet de janvier 2009 Confédération française démobilisatrice des traîtres aux travailleurs ! – de réclamer le retrait du texte, puisqu’il est en fait inacceptable en tous points et qu’il conviendrait de tout reprendre à zéro. Ne pas imposer le retrait revient à négocier à partir de mauvaises bases, pour aboutir quoi qu’il advienne à un résultat catastrophique pour les salariés. Hélas, les directions syndicales semblent avoir choisi, en se gardant bien de le dire, la voie de cette complicité avec le gouvernement pour empêcher que la contestation ne prenne trop d’ampleur. Ce que confirme un document que nous nous sommes procuré, émanant de l’Union départementale de la CGT de l’Isère.

Signé du secrétaire de l’UD, Patrick Brochier, ce courrier électronique adressé aux partenaires de l’intersyndicale est éloquent. Et qu’on ne nous objecte pas qu’il s’agit d’une correspondance privée ! Derrière ces organisations syndicales, il y a des militants qui paient leurs cotisations pour être représentés par ces gens-là. Ils ont le droit de savoir ce qui se trame et notre devoir d’informer nous impose cette publication, dusserait-elle faire grincer quelques dents. En voici donc le texte complet : « Aux camarades de la FSE, UNEF et UNL, copie aux OS de salariés : à la demande du secrétariat de l’UD réuni ce matin, il vous est demandé de réfléchir encore un instant concernant la phrase du RETRAIT que nous ne voulons pas voir figurer dans l’intervention publique demain place de Verdun. Ce qui est important, c’est que nous voulons tous d’autres solutions pour l’avenir de nos retraites et notamment vous les jeunes, retrait ou pas retrait. Stratégiquement, nous avons peur que le seul retrait soit une victoire sans lendemain car elle n’aurait pas résolu le problème du financement qui resterait entier. Et vraiment, relancer la bagarre derrière pour des solutions alternatives risque d’être très difficile… Donc, SVP, ne compliquez pas ce qui peut être très simple et ne change rien sur le fond de notre volonté commune de mettre le gouvernement sur le reculoir et qui va l’être si nous ne tombons pas dans ce type de débats démobilisateurs. Retirez cette phrase et tout sera OK pour demain. Sinon nous interprèterions cela comme une volonté de briser l’unité. FO a été écartée de la délégation en préfecture. L’intervention unitaire ne fait pas mention du retrait. Il n’est pas concevable que vous restiez sur cette position alors qu’il n’était pas prévu au départ d’autre intervention que celle unitaire des syndicats de salariés, qui sont les interlocuteurs du gouvernement sur ce sujet, devons-nous vous le rappeler. J’attends confirmation. »

Heureusement, la CGT s’est faite royalement envoyer sur les roses : « Nous sommes extrêmement surpris par ce courrier de l’UD CGT. Les divergences politiques entre les organisations syndicales unies dans l’action ne doivent pas avoir pour conséquences d’empêcher la liberté d’expression et d’analyse des organisations qui composent l’intersyndicale, répond Jean-Paul Portello, pour l’union syndicale Solidaires de l’Isère. Dans l’intersyndicale, tout le monde ne partage pas le même point de vue sur le retrait ou la négociation du projet. Le texte commun a été rédigé de façon à ne trahir aucune des analyses politiques. L’éviction de FO de la délégation syndicale en préfecture, et la menace d’éviction des syndicats de jeunesse, sont non seulement contraires au respect des différences de points vue et de l’unité d’action en cours, mais plus grave encore ils imposent à l’intersyndicale l’axe de la négociation. Ce débat n’a pas encore été tranché au niveau national, il n’a pas à l’être en Isère. Solidaires est favorable au RETRAIT du projet de loi, nous sommes en désaccord avec ceux qui privilégient la négociation du projet, néanmoins nous respectons ces choix et la volonté de les exprimer. Le contraire serait de la censure politique. C’est pourquoi nous ne tairons pas nos revendications, y compris devant le préfet. Ce serait naïf de croire que le préfet, le gouvernement et le patronat, ignorent nos différences d’analyse. Nous participerons donc à la délégation unitaire qui rencontrera le préfet, sur la base de l’appel commun et sans exclusion aucune des positions encore en débat. Si la CGT veut s’opposer à la liberté d’expression d’une ou plusieurs organisations signataires, ou si elle veut imposer un point de vue, quel qu’il soit, ce serait la CGT qui porterait la responsabilité politique de briser l’intersyndicale. » Peut-on imaginer que la position du syndicat de Bernard Thibault soit différente en Isère qu’ailleurs ? Que ces pressions pour empêcher de réclamer le retrait du projet n’obéissent pas à des directives nationales ? Nous vous en laissons juge. En attendant, si l’on veut obtenir la victoire dans le combat contre la réforme antisociale des retraites, il va falloir composer avec certains syndicats, pour reprendre l’expression du secrétaire cégétiste de l’Isère, pour le moins « sur le reculoir ».

Mise à jour : Syndicalistes pour la grève générale : « assumer l’affrontement social »

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  71 commentaires à “Syndicats : les jaunes, les capitulards et les autres”

  1. ça force le respect un tel travail ! je comprends pourquoi c’est toi qui m’a montré la voie du blogage… J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Beau billet, bien documenté, comme je les aime; Tu es l’honneur de la gauche sur le web. ne mollit pas !

    Je suis exactement sur la même longueur d’ondes à ce sujet… va falloir qu’on se prenne en main vite fait !

  2. […] This post was Twitted by Pala81 […]

  3. Cela ne fait que confirmer nos soupçons… Le côté sombre de la force de la CGT, confédération générale des traitres?
    Quand la base de ce syndicat va t elle se bouger contre ses élites?

  4. […] This post was mentioned on Twitter by Olivier Bonnet, sebmusset, cpolitic, likidvcel, Pascal and others. Pascal said: RT @OlivierBonnet: Syndicats : les jaunes, les capitulards et les autres http://www.plumedepresse.net/?p=366 A quoi joue la CGT ? Inclus … […]

  5. […] This post was Twitted by Le_M_Poireau […]

  6. Comme GdeC.
    Beau billet, merci pour le travail et le tour d’horizon.
    Je me contenterai de te dire que tu es l’honneur du journalisme tout court parce que la gauche du web, moi … je sais bien qu’elle titille Benjamin Lancar et que du coup, la gauche du web existe.
    Lectrice de web …
    Un jour, faudra que je t’explique le concept de lectrice/teur du web qu’on m’a appris, comme on me l’a expliqué, très intéressant comme concept ^^…
    J’en profite, tant que je peux c’est le début du mois, je participe à l’effort collectif pour ton blog ce mois-ci. Je jouerai les numéros de ta carte de presse au Loto en retour 🙂
    Va savoir si je gagne ! je sais ce que je fais avec … et ça n’est pas plus aléatoire que l’impact de la gauche du web sur ma petite vie d’internaute au final.
    Pour que tu restes dans la gauche du web et parce que je ne compte que sur les rares mecs comme toi, Olivier.

  7. […] This post was Twitted by Celestisssima […]

  8. […] This post was Twitted by monolecte […]

  9. Ce que je préfère dans ce courrier, c’est quand même le « J’attends confirmation » de la fin.

    Goûtu, dans le genre.

  10. Trés bon billet qui ne fait que confirmer le rôle de « Vaseline » des syndicats en particulier CFDT et CGT.
    Sarko , l’UMP et le MEDEF savent décidement y faire.
    Comme le dit plus haut GdeC  » va falloir qu’on se prenne en main vite fait ! »
    En tout cas merci à vous pour votre veille citoyenne.
    Reyvolt

  11. La gauche du Web? Qu’est-ce que c’est que cette hisoire ? Qui veut elle enfumer ?
    Rien à cirer de cette bonne dame !
    La Cgt me semble fidèle à son image. On tire un grand coup (avec les autres) et après, mine de rien, on se retire, calme (boff), ayant marqué l’Histoire. Ce procédé existe depuis des lustrees et des lustres. Et c’est ce qui permet de faire vivre ce syndicat.
    La bonne question ? Tu la poses Olivier : pourquoi le 23 septembre pour une autre grande manif et pas le 15.

    • Taratata, mon ami. La CGT n’est plus fidèle à son image. La faute à Thibault. Les sympatisants, la base, c’est des mecs et des nanas au petit poil.D’ailleurs, si la CFDT était resté un syndicat de lutte, et la CGT le miroir des ouvriers, y aurait pas eu besoin de créer  » SOLIDAIRES ». Quand à F0, faudrait surtout pas oublier que ce syndicat a été crée avec des fonds de la CIA en 1948, pour contrer la montée en puisance de la CGT et du parti communiste après la libération…Greve générale avec des  » clients » pareils qui ferons faut-bond à la premiere occasion ( vu que ce syndicat n’est là que pour saborder la CGT),faudra pas trop compter sur eux pour espérer le grand soir….Et pourquoi pas une grève de la consommation? sans Chéreque, sans Thibault. Tous les jours, une nouvelle forme de contestation. Sans eux.

  12. Premièrement, il serait intéressant de savoir quelle est exactement « la phrase du RETRAIT ».

    Deuxièmement, un certain nombre de directions syndicales CGT (UL, UD, Fédérations) adoptent, et c’est regrettable, une attitude de citadelles assiégées en réponse aux attaques permanentes de ceux qui ont pour objectif principal de dézinguer Thibault. C’est sûr que ça ne favorise pas la hauteur de vue.

    Troisièmement, la grève reconductible chaque jour, je l’ai expérimenté, ça marche bien au niveau d’un collectif de travail. Reconduire chaque soir pour le lendemain, j’attends encore qu’on m’explique comment on fait au niveau national avec la division syndicale que nous connaissons, sans parler des bons apôtres qui ont toujours des solutions clés en main.

  13. Bonjour Olivier Bonnet.

    Vous relevez, à juste titre :
    « Il y a d’abord les discours officiels, d’aucuns diront de façade : « Plus l’intransigeance dominera, plus l’idée de grèves reconductibles gagnera les esprits » , prévient le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dans un entretien accordé au Monde »

    Dans la tradition trotskyste (largement perdue), de tels propos auraient été démasqués en tant que CONSEILS donnés à la bourgeoisie. Loin d’être des menaces, l’invocation aux grèves reconductibles aurait été signalée aux lecteurs curieux comme un conseil donné aux capitalistes sur la meilleure façon de défendre leur système de classes.

    De la même façon, plus loin, vous écrivez
    « D’où sa mise en garde : « on peut aller vers un blocage, une crise sociale d’ampleur. »  »

    … au sujet d’une mobilisation générale que Thibaut et les autres dirigeants formois au service de la bourgeoisie craingnent comme la peste et qu’ils tentent d’empêcher de toutes leurs forces.

    Le résultat est donc l’accumulation d’obstacles pour – comme vous le relevez concernant la CGT – saboter la nécessaire confrontation avec le gouvernement Sarkozy.

    Dans votre texte anti-pénultième – d’appel à la Grève Générale, je signalais l’importance d’aller relire le Léon Trotsky des années 1935.
    C’est ce que j’ai fait.
    En découle le texte que je viens de poster.

    FRONT POPULAIRE ET COMITÉS D’ACTION : Novembre 1935 et septembre 2010. Où va la France capitaliste ? (1/2)

    Je vous donne copie des premières et des dernières lignes de cette première partie de la lecture commentée du chapitre consacré aux comités d’action du Front Populaire.
    ===========
    LT : « Le Front populaire » est une alliance du prolétariat avec la bourgeoisie impérialiste représentée par le parti radical et d’autres débris, plus petits de la même espèce. »
    YT : En 2010, la position du parti radical de 1936 est occupée par les trois partis formois colonialistes. Deux partis corrompus : Le Parti Socialiste et le Parti Communiste. Et le parti des « Verts ». Ces trois partis sont co-responsables de la mort de 15 millions de bébés africains de 1997 à 2002. Ce sont des partis de la classe formoise, mais des partis ayant gouverné au service de la bourgeoisie.
    Ils occupent – à gauche – le rôle qu’occupait le Parti Radical des années 30. Ces trois partis ont pour base sociale la haute formoisie et la couche supérieure de la moyenne formoisie : En particulier les pavillonnaires repus. Les salariés spoliateurs vivant en parasites sur le travail des travailleurs africains.
    (…)
    LT : «Le Front est par définition l’organisation directe et immédiate de la lutte. Quand il s’agit de lutter, chaque ouvrier vaut bien une dizaine de bourgeois, même membres du Front populaire. Si l’on se plaçait au point de vue de la combativité révolutionnaire du Front, il faudrait donner des privilèges électoraux aux ouvriers et non aux bourgeois radicaux.»
    YT : On pourrait tout autant remarquer qu’un SDF, un chômeur, un Africain « suiveur des bateaux coloniaux », un enfant battu, etc… devraient avoir PLUSIEURS voix au chapitre; en fait, a contrario, c’est la haute formoisie qui impose ses intérêts. On a vu, en 2005 – plan CPE – la bourgeoisie céder à la haute-formoisie tout en maintenant les mesures anti-pauvres.
    Les faux-rebelles n’ont rien vu, rien dit !!!

    LT : «Mais est-il bien nécessaire, au fond, d’accorder des privilèges ? Le Front populaire défend la « démocratie » ? Qu’il commence donc par l’appliquer dans ses propres rangs. En d’autres termes : la direction du Front populaire doit directement et immédiatement refléter la volonté des masses en lutte.»
    YT : C’est strictement et exactement d’actualité.

    LT : «Comment la refléter ? De la façon la plus simple qui soit, par des élections. Le prolétariat n’interdit à personne de lutter à côté de lui contre le fascisme, le gouvernement bonapartiste de Laval, le complot militaire des impérialistes et toutes les autres formes ignobles d’oppression.»
    YT : Il faut, en 2010, comme en 1935 que la volonté des masses mobilisées puisse s’exprimer.

    LT : «Tout ce que les ouvriers conscients exigent de leurs alliés, réels ou potentiels, est qu’ils luttent effectivement. Chacun des groupes qui participe réellement à la lutte à une étape donnée et qui est prêt à se soumettre à la discipline commune doit pouvoir influencer la direction du Front populaire avec des droits égaux.»
    YT : 100 % vrai. Toutes et tous doivent avoir le droit de peser sur la lutte, de peser sur les choix. Ras-le-bol du Grand Quartier Général syndical formois colonialiste !!!! Ras-le-bol des saboteurs formois qui dirigent la CGT, la CFDT et les autres syndicats colonialistes. Ils ne défendent même pas la formoisie. Ils défendent les intérêts de la bourgeoisie.

    LT : «Chaque groupe de deux cents, cinq cents ou mille citoyens qui adhèrent au Front populaire dans la ville, le quartier, l’usine, la caserne, la campagne doit, pendant les actions de combat, élire son représentant dans les comités d’action locaux. Tous ceux qui participent à la lutte s’engagent à reconnaître leur discipline.»
    YT : Ce paragraphe est le plus important de tout le texte : Trotsky, en 1935, veut reconstruire ce qui – en 1917 – a permis la victoire de la Révolution anticapitaliste d’Octobre 17.
    Dans son ouvrage « Histoire de la Révolution Russe » , il nous signalait un quota de 500 ou de 1000 délégateurs pour un délégué au soviet de Petrograd.
    Ce soucis de Trotsky est partagé par l’auteur de ce texte : la DÉLÉGATION GÉNÉRALE RÉVOCABLE est tout simplement l’actualisation 2010 de cette proposition 1935 de Léon Trotsky.
    La seule différence, c’est le chiffre de UN délégué pour 25 délégateurs. Ce nombre permet de construire un ÉTAGE INTERMÉDIAIRE. En effet 625 personnes seront représentées par 25 délégués du premier étage. Au lieu d’être représentées par un délégué DIRECT qui aura été désigné dans une assemblées générale manipulées.
    C’est en effet le bilan que tire l’auteur de ce texte des magouilles des krivinistes-besancenotistes devenus les rois de la manipulation d’AG. Un étage intermédiaire empêcherait ces saboteurs de jouer leur rôle de protecteurs du capitalisme.

    ===

    Ceci est en réponse au flou de vos deux textes, Olivier. En Effet, la forme « Grève générale » ou « Grève Reconductible » laisse en suspens deux aspects fondamentaux :
    1° QUI LUTTE ?
    2° QUI DÉCIDE ?

    1° Laisser, comme en 1995, le monopole de la lutte aux secteurs ayant un travail laisse sur la touche les 10 millions de plus pauvres, ceux qui ont – en premier chef – lieu de se battre pour toucher plus que les 700 euros du minimum vieillesse, ceux qui dorment dehors, ceux qui voudraient travailler.
    Les 10 autres millions qui subissent – jeunes et plus vieux – la misère, la vie précaire, les jours sans espoir, sans lendemain, les petits boulots, les bricolages insupportables de Pôles emploi sans propositions sérieuses, d’agence d’Interim vautours de crise…

    Les plus importants à mobiliser ce sont les Pauvres et la Jeunesse.
    Il faut aller chercher 3 MILLIONS SUPPLÉMENTAIRES venant s’ajouter aux 2,7 millions de mardi 7 septembre.

    Comme en 1995, l’enjeu était de donner la parole à ceux qui se réunissaient dans les ANPE.
    …. Mais comme en 1995, les sabotages auront lieu pour empêcher le mot d’ordre de « ZÉRO CHÔMEURS » de devenir la lueur phare pour les exclus, pour empêcher le mot d’ordre de « 5 MILLIONS D’EMBAUCHE ».

    2° Plus important encore est la question « QUI DÉCIDE ? ».
    Les intersyndicales ne sont que des quarterons de généraux saboteurs de lutte.
    Votre courrier en est un exemple : Devant qui ce secrétaire de l’UD CGT Isère, Patrick Brochier,est-il responsable ?
    Devant quels travailleurs, quels chômeurs en lutte aura-t-il à répondre de ses manœuvres d’agent du patronat ?

    La décision doit appartenir aux DÉLÉGUÉS RÉVOCABLES !

    Là doit être le véritable débat.

    Ceux qui réclament la grève générale reconductible sont les mêmes qui, à partir de 1995 ont été les FOSSOYEURS DES COORDINATIONS.

    Qu’ils tentent maintenant de freiner la vindicte sarkozyste ne nous donne aucune assurance sur leurs sabotages à venir, dès qu’ils verront – comme en janvier 1996 – les pauvres commencer à rejoindre la lutte. Pour en finir avec le capitalisme et faire la révolution anti-bourgeoise.

  14. Ce qui est sûr c’est que ceux qui savent qu’il n’y a rien d’autre à attendre de la part des bureaucrates post staliniens ou se disant socialistes qui constituent la plus grande part de la direction de la CGT ne sont pas surpris. Avec eux on n’est jamais déçus.
    « racaille » a dit Mathieu (Conti) de Thibault…
    Au fait, puisqu’il s’agit d’une attaque d’ennemis de classe, à quelle classe appartiennent Thibault, Chérèque, et toute leur bande de joyeux fêtards?
    Ben oui: tout est logique là, à gerber mais logique.

  15. Ce qui est important maintenant, c’est d’accentuer la mobilisation – tant pis pour la « direction » de la CGT !

    C’est à la base que se construit une grève générale.

    http://bataillesocialiste.wordpress.com/2010/09/10/retraites-la-strategie-de-lintersyndicale-contestee/

  16. Merci Olivier de cet excellent article.

    Le 15 septembre à Paris, place de la Concorde, 12h30, aura lieu un rassemblement pour les retraites : plus d’infos sur Démosphère, http://www.demosphere.eu/node/20033

    En attendant le 23 septembre, les pigeons du coin tenteront de récupérer des miettes…

  17. Merci Olivier, oui, l’honneur du journalisme. Je ne dirais pas « élites » en nommant les têtes mal-pensantes des syndicats, je dirais plutôt petits chefs bien coiffés, parfumés et vendus tels quels !

  18. Merci Olivier pour cette « suite » annoncée lors des derniers coms de l’article précédent.
    Pourquoi ne suis-je pas « surprise » ? Hélas…
    Donc, il s’agit bien de ¡que se vayan todos ! » ; ça va faire du monde…

  19. Excellent, beau billet, bon cadrage, nous allons en faire la reprise, si vous ne voyez pas d’inconvénients, en début de semaine prochaine…
    Cordialement

  20. En clair, la CGT contre FO, c’est Le PC qui a peur de se faire bouffer par le POI.
    Le Parti ouvrier internationaliste (ex parti des travailleurs) fait trembler les communistes. Ca j’ai fini par le comprendre. Les orgas nationales sont verrouillées PC……….

  21. Le problème, c’est qu’un syndicat, c’est conservateur.
    Défendre les « droits des salariés », çà veut dire maintenir à tout prix un système social basé sur le travail : pas de boulot = vous êtes « out », et envisager d’autres solutions de redistribution ou de partage, c’est de la politique (voire de l’utopie) et pas du syndicalisme.
    Le syndicalisme est donc, avec le patronat, l’un des piliers du système actuel, voire l’un des garants de la « valeur travail » (sic).
    On en a besoin, évidemment, et plus le syndicalisme est solide, mieux c’est : mais il ne faut en attendre que la préservation à tout prix d’un système qui prend pourtant l’eau de toutes parts.
    Ceci dit, maintenant, le boulot des syndicats, c’est de nous mettre dans la rue : espérons qu’ils oseront le faire…

    • En attendant, la fin de la retraite à 60 ans et les 67 ans pour partir sans décote ont été votés cette nuit à l’Assemblée par ces enc….

      • …..ulés

      • Des gens qui:
        -détournent les lois de façon à recevoir des donations sur un parti de soutien dont ils sont les seuls membres
        -reçoivent des indemnités faramineuses en tant que députés
        -bénéficient d’une retraite à vie après avoir « travaillé » 5 ans
        -appartiennent à l’UMP dont on connait les sources de financement par la bande du Fouquet’s
        -trouvent normal le mic mac qui a permis au nain de faire le cadeau de 210 ME à Tapie
        -ont eu comme trésorier, ministre du budget, et ministre du « travail » Woerth (rien que le nom suffit)

        ont voté cette loi sur les retraites…

        Arrivé à ce stade de crapulerie il n’y a plus ni négociation, ni discussion ni débat possible.

  22. Salut Olivier,

    il n’y a pas que les syndicats qui nous enfument !

    Regarde attentivement les propositions du PS (oui, je sais, c’est samedi, et il faut aussi penser un peu à décompresser !). Surtout le titre III : prélèvements sur les salaires !

    http://www.parti-socialiste.fr/sites/all/themes/partisocialiste/images/comparatif-retraites.pdf

    En même temps, qu’attendre du PS, hein, je me demande…

  23. Le tout sécuritaire destiné à masquer le plus important, ça n’a pas marché, alors depuis hier on nous bassine avec la menace terroriste… « énorme ». Y a-t-il un dingue capable de faire de « l’événementiel » juste pour le fun du roi nu ? Pour prendre de court une grève générale ? ….

  24. Sensible à l’argumentaire ici developpé.Bien ciselé,une fois de plus.
    Mais sans la CGT et son appel au 7 septembre,combien aurions-nous été dans la rue? Et de quoi nous prévalerions-nous aujourd’hui?
    La CGT c’est pas Thibault!Faudrait pas cracher à la gueule de tous ceux qui rament dans les UL et qui se sont employés une fois de plus à faire de cette journée une formidable réussite et qui tout autant que vous veulent à tout prix dégager cette saloperie de contre-réforme!

  25. Du grand journalisme ! Chapeau bas.

  26. Je ne me fais guère d’illusions sur la direction nationale de la CGT qui trouve les meilleurs relais dans l’armée de militants permanents qui s’est renforcée alors même que le nombre de syndiqués et militants s’effondrait.
    Mais la CGT n’est pas une organisation totalitaire où la tête décide des orientations et les impose à tous. Les voix discordantes sont nombreuses, y compirs au sein d’organisations fédérales ou départementales, même si elles peinent à se faire entendre dans les instances.

    J’en veux pour preuve le tract de l’intersyndicale 92 FO-CGT-FSU-Solidaires (cherchez les absents…) qui appelait à la manif du 7 en réclamant le retrait (extraits ci-dessous).
    Il n’est pas impossible non plus que ce genre de tracts ait fait réagir la confédé et les organisations « loyalistes » telle que l’UD 38…

    Stéphane, militant CGT

    « Pour sauvegarder réellement nos retraites,
    le projet de loi Woerth doit être retiré
    afin d’engager la reconquête de tous nos droits !  »

    « Ce projet n’est ni amendable, ni négociable,
    IMPOSONS SON RETRAIT,
    IMPOSONS LA SATISFACTION DE NOS REVENDICATIONS
    Pour garantir la pérennité de nos droits »

    • Pareil pour l’UL de chez moi :

      Ni recul de l’âge légal,

      Ni allongement de la durée de cotisation,

      Ni diminution de leur montant

      La réussite du 7 septembre a été exceptionnelle et a démontré la volonté d’une majorité de salariés de défendre leurs retraites.

      Les annonces du Président de la République sont inacceptables, injustes et inefficaces !

      EXUGEONS LE RETRAIT DU PROJET GOUVERNEMENTAL

      Défendons le système par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle (priorité à l’emploi, élargissement de l’assiette de cotisation ;

      Défendons la retraite à 60 ans à taux plein avec au moins 75 % du salaire sur les meilleures années dans le privé et les 6 derniers mois dans le public (Créer les conditions d’un retour aux situations antérieures);

      Exigeons une retraite minimum égale au smic;

      Refusons l’allongement programmé de la durée de cotisations;

      Refusons la diminution des salaires, la remise en cause des avantages familiaux et de la garantie du minimum de pension des fonctionnaires, prévues dans le cadre de cette « réforme »;

      Imposons la reconnaissance de la pénibilité du travail et l’ouverture des droits au départ anticipé avant 60 ans;

      (c’est moi qui ai mis en majuscules)

  27. Pour info, Patrick Brochier est l’ancien secrétaire national de la CGT FORET (Office National des Forêts). Il a été « gentiment » invité par les militants de bases, a quitté ses fonctions, pour le manque de démocratie qu’il avait instauré dans le syndicat et ces prises de positions unilatérales. Depuis, on respire… à la CGT FORET.

  28. Et pourquoi cette grève seulement contre les retraites ? Dix pour cent de chômeurs, les hôpitaux en ruines, de petits boulots de merde, le racisme comme en 40… et toutes les turpitudes du gouvernements de ce dangereux dirigeant que de débiles (ou intéressés) français ont mis en place, ce n’est pas assez pour tout bloquer pour quelques jours ?? Faut attendre quoi ?

    • Tout simplement parce que la classe attaquée par la bourgeoisie sarkozyste est la classe formoise.
      Et que cette classe (haute formoisie et couches supérieures de la moyenne formoisie) a non seulement laissé tomber dans la misère la petite formoisie, mais qu’elle est de plus occupée actuellement à faire passer ses propres intérêts avant ceux de ses propres enfants.
      J’ai déposé sur YouTube une vidéo d’un brouillon de chanson que j’avais écrite il y a cinq ans.
      C’est le moment de vous en donner copie :
      Génération Maudite (une chanson par Yanick Toutain)

      Génération maudite
      qui trahit ses enfants
      Qui se croit quitte
      de plans de licenciement

      Les plans de préretraite
      avec les poches pleines
      Et ils faisaient la fête
      . Pour les suivants la benne
      Quand leurs enfants plus tard
      sont arrivés à l’embauche
      On leur a dit « trop tard,
      pour vous c’est bien moche »

      On a fermé l’usine
      et vos pères ont signé
      Les accords. Et la prime
      est bien épuisée
      L’entreprise est finie.
      Plus de postes de travail
      Vos pères ont bien compris,
      ont cessé la bataille

      On a distribué
      quelques millions par ci
      Les bouches se sont fermées,
      les yeux sont endormis

      Et quelques primes par là
      pour partir en retraite
      La tête haute ou pas.
      Ils ont dit « on arrête ».

      Pour vous le RMI
      pour eux quelques vacances
      Ils ont bien mérité
      pour partir au Maroc
      Faire touriste au mépris
      ils ont eu de la chance
      Partir tous les étés,
      le reste ils s’en moquent

      Maintenant ils peuvent gâter
      tous leurs enfants chômeurs
      Parfois un p’tit billet.
      De l’argent sans pudeur.
      Pour leurs enfants au RMI
      ils sont aux petits soins
      Ils les ont si peu trahis.
      En retraite on est si bien.

      Génération maudite
      qui trahit ses enfants
      Qui se croit quitte
      de plans de licenciement
      Les plans de préretraite
      avec les poches pleines
      Ils faisaient la fête.
      Pour les suivants la benne
      Quand leurs enfants plus tard
      sont arrivés à l’embauche
      On leur a dit « trop tard,
      Et pour vous c’est bien moche »
      On a fermé l’usine
      et vos pères ont signé
      Les accords. Et la prime
      est bien épuisée
      L’entreprise est finie
      plus de postes de travail
      Vos pères ont bien compris,
      ont cessé la bataille »

      Il faut qu’il soit clair que la CGT dénoncée ci-dessus par Olivier Bonnet n’est pas une organisation qui trahit TOUT LE MONDE : Elle a une BASE.

      Et vous réclamez à juste titre qu’une AUTRE BASE sociale soit prise en considération.
      Mais, encore faut-il que ces Pauvres et ces Jeunes soient ORGANISES.
      … Et là dessus, vous n’avez pas réagi à ma proposition de Délégation Générale Révocable (Un délégué pour 25 délégateurs)

  29. Bonjour

    Mon compteur Google Analytics m’ayant indiqué 10 visites provenant de Bellaciao sur mon texte « Une réponse à Olivier Bonnet : Grève générale, représentation des pauvres en lutte ( Comités d’action de 1935, délégation générale révocable et les cartels des saboteurs) » … j’ai découvert que vous avez – sur ce site – un anonyme contributeur qui vous fait l’honneur d’un article de réédition.
    L’anonyme – 38 – auteur du commentaire renvoyant vers ma réponse a pris l’utile précaution de ne pas mentionner mon nom. Je suis – sur ce Bellaciao néo-stalinien – censuré et banni.
    ===
    11 septembre 2010
    – 09:41
    – De 86.***.225.*** :


    Bataille des retraites Un document de l’Union départementale de la CGT de l’Isère à connaître !
    les leçons de l’histoire, de la possibilité de l’unité a la base et dans l’action :

    Une réponse à Olivier Bonnet : Grève générale, représentation des pauvres en lutte ( Comités d’action de 1935, délégation générale révocable et les cartels des saboteurs)

    http://revolisationactu.blogspot.com/2010/09/une-reponse-olivier-bonnet-greve.html

    ===
    J’ai ajouté un PS sur ma page de blog renvoyant à l’énoncé des dernières censures.

    Sur le fond, il est dommage que nulle part, ce débat sur les modalités de REPRÉSENTATIVITÉ révocable des secteurs en lutte ne soit entamé.
    Je ressens ce que Léon Trotsky pouvait ressentir en 1935 : L’urgence de construire des nouveaux soviets et la passivité générale quant à mettre en oeuvre les leçons de l’Histoire.
    Avec, néanmoins, cet avantage sur lui que le concept (2010) de « Révolution Permanente » permet de prévoir (par la loi [Parvus-Trotsky] du développement inégal et combiné) l’irruption prochaine de TROIS révolutions enchevêtrées : anti-bourgeoise, anti-formoise et anti-innovoise.

  30. ce report au 23 est totalement insupportable…l’absence de preavis illimité pour un enjeu pareil aussi…pour la CGT aucune suprise, on sait bien cela depuis plusieurs années que Thibaut mène le bateau… merci pour toutes les précisions de l’article

  31. Je suis en désaccord avec ceux qui veulent le retrait pur et simple:c’est revenir à la situation de la loi Balladur et Fillon qui que je sache n’est opas le pied niveau de retraite et départ mis à par pour une partie infime de salariés!

    Ensuite il n’y a pas de double langage de la part de la CGT:la grève reconductible ne se fera jamais à l’appel des organisations syndicales,mais parce que les travailleurs l’auront décidée!
    Il y en a qui n’ont tirés aucune leçon de 68:c’est parce que les choses avaient muries dans les esprits que les luttes s’étaient développées en France au cours des années précédentes avec une augmentation importantes des conflits que 68 a pu avoir lieu.
    Ensuite maintenir l’unité,et développer la combativité,s’organiser encore pour allez vers un mouvement d’ampleur.
    De plus cette idée de grève reconductible fait son chemin y compris dans des organisations comme la CFDT cheminots et la CFTC!
    Ensuite ras le bol de ces gens ultra minoritaires qui dès que la CGT,le PC,le Front de Gauche ou qui que ce soit,ne va pas dans leur sens,les accusent immédiatement de trahison!
    La CGT a une base,c’est elle qui prend les décisions et non pas une poignée d’individus qui non seulement ne représentent rien,mais en plus veulent prendre « la direction » du mouvement.
    Ce sont des petits bourgeois au sens le plus péjoratif que l’on peut mettre à ce terme:individualistes au possible,ne tenant aucun compte de ce que peuvent penser les travailleurs ils prétendent tout diriger!
    Commencer à insulter la CGT au moment ou le mouvement s’accélère est typique de ces dérives de grandes gueules qui ne bossent pas!
    Et ça commence à me gaver,parce que pour ce qui me concerne je n’ai de leçon de lutte à recevoir de personne et surtout pas de ces petits bourgeois qui ne comprennent rien à rien!

    • ha ha
      tu crois que ça va marcher encore longtemps cette rhétorique stalinienne stupide ? on est plus dans les années 50 !
      tous ceux qui flirtent avec la collaboration avec ce pouvoir quasi-pétainiste doivent assumer leurs responsabilités, et ce ne sera pas les étudiants ni les  » gauchistes « , mais les travailleurs eux-mêmes qui pointeront ces responsabilités là. on prend les paris ?

    • la soupe : c’est les travailleurs qui decident… encore faut il qu’ils aient la parole!!!! on les fait sortir dans la rue, puis le mec prend le micro a la fin et raconte la soupe confédérale, pas d’AG, pas de vote , tu le sais toi ce qu’ils veulent les cgtistes ?

  32. Salut olivier, j’appartiens à une des organisations concernées par ce courrier interne dont on n’avait pas eu vent. Ca n’apporte rien de nouveau puisqu’on sait avec l’expérience que les union départementales et régionales sont souvent responsables des blocages quand certains union locale veulent aller plus loin que ce qui est décidé.

    quoi qu’il en soit, c’est toujours salutaire de sortir ce genre d’information. Merci, bon vent et bonnes luttes

  33. voila ci dessous la réponse de la section syndicale de Grenoble du syndicat étudiant FSE.

       »  A la demande de l’UD CGT nous « invitant à revoir la position » qui sera exprimée lors de l’intervention jeune lors de la manifestation de demain,  nous souhaitons répondre à l’ensemble des organisations syndicales que clairement nous ne reviendrons pas sur  le retrait.
        En effet, cette revendication qui est par ailleurs celle du collectif jeune pour la défense des retraites, à laquelle la FSE participe, ne nous parait pas négociable si nous voulons garder la cohérence qui a été la notre durant les actions menées pour mobiliser les jeunes et l’ensemble de notre camp social quant à la défense de nos retraites et à la formation d’un mouvement social fort et offensif qui serait a même de gagner de nouveaux acquis sociaux, y compris sur le financement de ses mêmes retraites.
          Qu’idéologiquement ou stratégiquement des organisations syndicales fassent le choix de ne pas revendiquer le retrait de cette réforme, nous le comprenons, nous le respectons, mais ce n’est pas notre analyse, ni celle du collectif jeunes-retraites. Ce ne semble pas être celle de l’ensemble de l’intersyndicale par ailleurs, ni celle de l’ensemble des syndicalistes de terrain, toutes organisations syndicales confondues.
         Pour préciser notre position, et avec tout le respect que nous devons aux camarades de l’UD CGT en tant que syndicalistes, nous ne pensons pas que la question du retrait soit une question secondaire – cet échange n’aurait alors pas eu lieu d’être. Elle est au contraire le préalable à de nouveaux acquis sociaux que nous obtiendrons grâce a un rapport de force qui aura su s’établir sur des bases claires, et qui ne s’écroulera pas dès les premières négociations passées. Les demi-victoires sont des défaites non assumées, les accommodations et les lests lâchés par les gouvernements ne concernant jamais l’essentiel. L’échec des dernières mobilisations nous le montre clairement. Nous ne comprenons décidément pas pourquoi le fait que nous voulions tenir notre ligne et nos analyses soient comprises par certains de nos camarades comme la volonté de briser l’unité syndicale, et que cette même unité syndicale, qui ne semble ne pas en être réellement une, soit utilisée comme moyen pour nous contraindre à changer nos positions…

       Nous sommes conscients des enjeux et de notre responsabilité à ne pas revenir sur ce qui nous parait essentiel sur le fond, c’est-à-dire le retrait de cette réforme inique, ou sur la forme, c’est-à-dire le respect dans l’intersyndicale de la pluralité des positions. Nous vous annonçons donc, non sans amertume, que dans l’incapacité de respecter le mandat unitaire qu’on nous a confié, vu les contraintes que l’on nous pose, et sans décision alternative dans le collectif quand a l’intervention, elle sera annulée, de même pour notre participation à la délégation unitaire qui devait rencontrer le préfet.

    Salutations syndicales et militantes,

    L’ASEG-FSE, membre du collectif jeune pour la défense des retraites Isère. »

  34. La cgt chimie appelle à une reconduction après le 23, la cgt éduc, aussi… Tiens, on en parle pas? Vous savez la chimie, ce sont les gars qui fabriquent le carburant…

  35. JAUNE + ROUGE = ORANGE , la couleur du Modem et de la CFDT.

    Plus sérieusement, dans les manifestations le bruit (je n’ose pas parler de musique…) a remplacé les slogans. C’est la vacuité du discours, des idées, des revendications, qui est comblée par des orchestres (on se croirait à la Techno Parade), du boum-boum, des sonos avec de la variété. J’ai entendu le 7 septembre dans le cortège parisien la chanson « Foule sentimentale » d’Alain Souchon, l’admirateur de Sarkozy dans Paris-Match en 2008…….. ah!les cons! Ils sont vraiment cons les cons !
    Vivement la prochaine le 23/09, dans ……. 9 jours, le temps que les médias amoureux de Thibaut et Chérèque instillent le virus de la démobilisation ou celui de l’acceptation des compromis au détriment des travailleurs ( un mot que l’on lit ou qu’on entend peu dans les manif………).
    Continuez à dormir… en attendant les élections présidentielles pour voter à gauche……… pour Strauss-Kahn ou Aubry !

  36. Toujours le même refrain: ceux qui crient à la grève générale sont les mêmes qui utilisent cet argumentaire pour d’abord cracher contre la CGT. On le voit bien dnas l’article et les posts. Cela a toujours été ainsi. Ils ne font pas dans la dentelle, La CGT est pourrie comme les patrons sauf que dans ce cadre là on exonère patronat et le gouvernement de leurs responsabilités . Car s’il n’y avait pas eu les militants CGT dans les manifestations, à distribuer les tracts dans les entreprises, les quartiers, les marchés, nous n’en saurions pas là avec nos trois millions ou presque de manifestants.

    Oue faire pour donner suite à l’action du 7? il y a un débat à la CGT.Même si la réponse donnée ne satisfait pas tout le monde, elle est un compromis. Mais à la question posée par le rédacteur de cet article et les moultes commentateurs: les salariés sont-il prêts à la grève générale. Je réponds que non et malheureusement mille fois non.C’est regrettable mais c’est comme ça. CEUX QUI DISENT LE CONTRAIRE OU FEIGNE de la croire,exposent consciemment ou pas, d’ailleurs le mouvement vers une impasse désastreuse au grand bonheur de nos adversaires. La spontanéité n’existe pas. Dans les entreprises, il faut aller chercher un par un les salariés pour qu’ils débrayent et les faire participer aux manifestations n’est pas une sinécure.
    Que l’on aime ou pas Thibaud, ce n’est pas la question, même si on m’aime pas ses pas de deux avec la CFDT. Il ne faut pas confondre fin et moyen. Si cela était si facile, cela se saurait.La CGT, pas plus que d’autres n’ont de baguettes magiques. La grève et plus si est elle générale ne se décrète pas d’en haut mais bien usine pas usine, bureau par bureau, atelier par atelier.Les grands théoriciens de la grève générale (FO ou Sud par exemple) font très souvent profil bas dans leurs entreprises le jour des mobilisations. Je ne parle même pas de leur attitude parfois plus qu’ambiguë à l’égard des employeurs.Ça leur permet de se justifier pour ne rien faire en disant que ça ne sert à rien.

    Il en faudra bien sûr beaucoup plus qu’il n’a déjà été fait pour contraindre le gouvernement à revoir sa copie sur la réforme des retraites.Avant de parler de grève générale, il faut convaincre des millions de salariés supplémentaires, souvent solidaire/ solitaire, mais qui restent au travail, les jours des grèves. Il faudrait aussi beaucoup plus de salariés syndiqués et beaucoup moins de syndicats empêtres dans des jeux de rôle. Si le 24 nous étions 7 millions dans les rues et 10 MILLIONS DE GRÉVISTES, VOUS VERRIEZ LE GOUVERNEMENT CHANGERAIT IMMÉDIATEMENT DE TON.

    Cordialement un syndiqué CGT

    • Complétement d’accord.

      Je suis syndiqué CGT et secrétaire de CE.
      Dans ma boîte (privée), on se bat et on fait même grève quand on a pas le choix. Mais un mouvement social, c’est convaincre les collègues du bien fondé des demandes, c’est expliquer/rabacher pendant des heures au téléphone, c’est les encourager et aussi les rassurer.
      Bref, c’est tout sauf palabrer sur internet.

      Que ceux qui veulent se mettre en grève générale reconductible le fasse : pas la peine d’attendre après la CGT puisqu’il semblerait que ce soit un syndicat de jaunes.

      Ouvrez la voie, camarades, soyez les fiers éclaireurs de la révolte populaire !

  37. Qu’est ce qu’on attends pour ce mettre en grêve reconductible ???. Ou on est tous des cons ou alors il faut arrêter de dormir jusqu’au 23 et virers Thibault et Chereque de suite car ses deux gars-là ne font pas leurs boulots qui est de COMBATTRE et pas dans dix ans mais tout de suite quands le fer est chaud et pas nous endormirs avec leurs journées saute-moutons et bidons chaque trois semaines !!!.
    On n’est pas des cons et on voit bien la manoeuvre Messieurs les Dirigeants des Confédérations et on n’à plus confiance en vous !.
    Thibault, dis à tes gars (vous êtes majoritaires chez les cheminots) de bloquer à la SNCF car là-bas vous le pouvez si vous en avez vraiment la volonté alors ne me dites pas que vous pouvez pas le faire car vous pouvez dés à present tout bloquer !!!.
    Et en ne le faisant pas vous nous trahissez et vous vous mettez vous-même du côté des jaunes et du Patronat !.

  38. Bonjour,

    A la démission des syndicats, je voudrais opposer une initiative à laquelle j’ai participé ce week-end :

    http://noelle-ici-ailleurs.blogspot.com/2010/09/communique-de-lassemblee-populaire.html

    Venez, montrons que n’avons plus peur ! Nous avons le pouvoir, pas eux !

    Et désolé pour le hors sujet, quoique !

  39. Je n’étais pas venu depuis longtemps, c’est beaucoup plus joli qu’avant et les textes sont toujours bons.
    Avez-vous pensé à flattr comme complément à PayPal ?

  40. […] 2009 Confédération française démobilisatrice des traîtres aux travailleurs ! » L’ARTICLE ENTIER ICI VOUS Y TROUVEREZ UNE LETTRE DE LA CGT A LIRE… POUR CEUX QUI DOUTENT […]

  41. Merci à Olivier Bonnet pour cette analyse lucide …et inquiétante. Les faits sont là et avant la lecture de ce papier, j’en étais très conscient, comme salarié et militant de la CGT.
    Les syndicats, et singulièrement la CGT, seraient-ils des collabos ou du moins des complices de fait de ce pouvoir ultra-droitier et du MEDEF ?

    Il est cependant étrange de lire les réactions à l’article …et cette avalanche de leçons et reproches faits à la CGT. Elle ne serait composée, bientôt, que de salariés embourgeoisés, collabos et complices du patronat.

    J’ose espérer que dans ces belles âmes, il y a des salariés qui savent ce que veut dire le mot grève, perte de salaire …et, dans l’époque contemporaine individualiste, absence de soutien de la population !
    Je sais que c’est beau et fort pour entrer dans les livres d’histoire, la grève générale, la soupe populaire pour les grévistes qui n’ont plus de revenu, le blocage de l’économie, la frayeur de la bourgeoisie, les incantations poly-marxistes pour les appels au sacrifice !

    Mais pour enterrer un projet de régression de la contre-révolution conservatrice néo-libérale, les retraites avant le reste, quel projet avons nous en remplacement ? Quelle perspective politique pour sauvegarder puis développer le social dans notre pays ? Quel projet politique, humaniste et progressiste (à Gauche, normalement, non ?) pour une autre gestion de l’économie et de la société, afin de récupérer dans un premier temps les 410 milliards d’Euros qui manquent au Peuple chaque année ? – 410 milliards : 225 Milliards de recettes budgétaires (impôt non progressif et bouclier, niches, exonérations, exil fiscal, paradis fiscaux, fraudes en tous genres…) et 185 milliards de perte de salaires (105) et de cotisations sociales (80) par une baisse de 9 points en 30 ans des rémunérations dans la Valeur Ajoutée –

    Soyons sérieux, chers Concitoyens. Il ne peut y avoir de mouvement social de grande ampleur, pour contrer les régressions sociales AVEC EFFICACITE, que s’il y a des perspectives CLAIRES dans un projet politique de changement de logique sociale qui permettrait au Peuple de donner la majorité à une Gauche Unie !
    Et comme vous le savez, nous en sommes encore très loin ! Entre les incantations irresponsables d’une Extrême Gauche qui ne veut pas gouverner et le néo-libéralisme rampant de la Droite pro-sarkozienne du PS, le Peuple de France a de gros soucis à se faire pour les années à venir.

    Avec de telles perspectives, il est normal que les Syndicats soient prudents pour combattre la régression (nommée réforme) des retraites. Il ne s’agit pas d’engager le mouvement social dans une impasse sacrificielle, au nom de belles théories jusqu’au-boutistes. D’ailleurs, le Peuple ne nous suivrait pas, actuellement.

    Evidemment, il nous faut exiger le retrait du projet et non le discuter pour l’amender ! Mais pour quelle alternative de progrès social ? Quel projet crédible et solide pour mettre à plat tout le système des retraites et l’améliorer ?
    Vous le savez, seul un projet politique de Gauche peut le porter. Or, il est absent…

  42. je ne suis pas certain qu’il soit opportun de diffuser une tribune anti conf’ en ce moment. Non pas que je sois pro BN mais il s’agit d’être prudent Surtout que cet article valorise SUD…

    soupçon de parti pris donc.

    Moi ca me fait marrer tous ces gens qui appellent à la grève générale : combien en voit on dans la rue? Combien sont allé dans les grèves des autres : Dans l’affaire Pimkie j’ai pas vu SUD, ni beaucoup de Front syndical de classe, ni même tant que ca de Cgtiste, pourtant en 3 semaine de grève….
    Et quand je vais voir les collègues, combien me disent « ah tien un syndicat! » tellement ils en voient peu
    A ces gens je reponds : avec qui fais tu grève ? combien de gréviste das ta boite ? Chez nous le records est à 13%, ca ne représente même pas le nombre de syndiqués….

    La question du retrait ? Là je pense qu’effectivement,il faudrait que la conf’ éclaircisse ses choix : l’intersyndicale c’est bien, mais y a des limites !

    Maintenant La conf’ c’est la conf’ et la Cgt c’est nous !

    Alors On les attend pas : forçons les a ne pas prendre le stylo, faisons ensorte qu’ils ne signent rien !

    Paul Heems
    Cgt conseil général du Nord

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