Juil 142020
 
Partagé sur Facebook par Christian Lehmann, le message d’un médecin en colère.

« Une cérémonie militaire réduite, qui rend hommage à ceux qui ont lutté contre le coronavirus », résume Le Monde : ainsi Emmanuel Macron a-t-il choisi de célébrer la fête nationale 2020. « En ce 14-Juillet (…) je souhaite, avec tous les Français, avec les armées elles-mêmes, rendre un vibrant hommage aux personnels de santé et à celles et ceux qui, dans tous les secteurs, ont permis à la vie publique, sociale et économique de continuer », a annoncé le président. Poudre aux yeux ! Le Collectif inter-urgences ne s’y est du reste pas trompé, qui explique dans son communiqué pourquoi il a fait déployer au-dessus de la place de la Concorde une superbe banderole disant son fait à l’homme aux promesses jamais tenues. Magnifiquement bien joué ! FranceTVinfo précise : « Accrochée à des ballons gonflés à l’hélium, la banderole n’a pas été filmée par les caméras retransmettant l’événement ». Comme dans une dictature, en fait : les chaînes de télévision – en tout cas le responsable de la réalisation de la retransmission – ont fait le choix délibéré d’occulter ce qui gêne le pouvoir.

Thomas SAMSON / AFP

C’est justement du « Ségur de la santé » dont nous entendons parler : alors que le nouveau Premier ministre, Jean Castex, a claironné que l’accord signé à son terme était « historique », pour 8,1 milliards d’euros, le compte n’y est certes pas du tout ! Les trois syndicats signataires ont ainsi parfaitement rempli leur sale besogne de « jaunes ».

« Six organisations syndicales, dont la CGT, SUD-Santé, Amuf, pour les urgentistes, et la SNPI, qui représente les infirmiers, appellent à un rassemblement place de la République à Paris ce mardi pour porter les revendications du personnel soignant », résume LCI. « Estimant que le gouvernement « méprise leurs demandes et leurs revendications », six organisations syndicales considèrent que « le Ségur de la santé est une imposture ». Si la concertation vient d’aboutir à un projet d’accord sur la revalorisation des personnels non médicaux, avec une augmentation générale de 183 euros net par mois, certains syndicats en attendent plus et comptent le faire savoir. » En effet, les soignants français perçoivent des salaires de 15 à 20% inférieurs à la moyenne européenne, selon les gauchistes échevelés des Échos. « Les 300 euros nets pour tous les personnels ne sont pas atteints, pas d’enveloppe spécifique pour un plan massif de formation de professionnels et de recrutement de personnel alors qu’il s’agit d’une priorité pour améliorer les conditions d’exercice des personnels, écrit la CGT. Par ailleurs il n’y aucun engagement de pris à ce stade sur l’arrêt des restructurations en cours et la réouverture de lits, services et établissements dont nous avons tant besoin pour préserver notre système de santé et d’action sociale. »

On le voit, le « monde d’après » promis n’est qu’un mirage – y aviez-vous réellement cru ? – et la réinvention de lui-même annoncée par le manipulateur de l’Élysée n’est qu’un nuage de poudre de perlimpinpin.

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Mai 212020
 

En pleine série de billets sur le rapport au mensonge de la Macronie, puisque le poisson pourrit toujours par la tête, Emmanuel Macron lui-même ose le méta mensonge, tellement énorme que nous en restons stupéfait. Lors d’un reportage de BFM TV au titre putassier, Au cœur de l’Élysée, face à la crise, il fut donc entre autres question des masques : « Il y a eu une doctrine restrictive, pour ne jamais être en rupture, que le gouvernement a prise et qui était la bonne. Il y a eu ensuite un approvisionnement et une production renforcés et nous n’avons jamais été en rupture. Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu des manques, qu’il y a eu des tensions, c’est ça qu’il faudra regarder pour le corriger et pour le prévenir… Ayons collectivement l’honnêteté de dire qu’au début du mois de mars, personne ne parlait des masques, parce que nous n’aurions jamais pensé être obligés de restreindre la distribution de ceux-ci, pour les donner aux soignants. »

Marianne réfute la fin de l’assertion présidentielle : « Rappelons tout de même que l’agence Santé publique France avait alerté sur l’état des stocks dans une note adressée en 2018 au directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. En 2019, un collège d’experts missionné par Santé publique France recommandait quant à lui de stocker un milliard de masques en prévision d’une pandémie, au risque d’une… pénurie. « Les recommandations d’utilisation des masques n’ont pas à être modifiées. En cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30% de la population française. » Soit un stock d’un milliard de masques. « Le stock devrait être renouvelé pour éviter d’atteindre la date de péremption des masques », insistaient-ils. »

Gonflée, Sa Suffisance Présidentielle ! « Au début de mois de mars, personne ne parlait des masques », prétend-il, mine de tomber de la lune, alors que le problème avait bien été soulevé dès 2018 ? Et il ose invoquer « l’honnêteté collective » ?

On traduit sans mal l’histoire de la « doctrine restrictive » : comme il n’y avait pas de masques, les macronistes ont proclamé qu’il n’en fallait pas. Mais voilà, le président en vient ainsi à nier l’évidence : « Nous n’avons jamais été en rupture », ne craint-il donc pas d’affirmer. Mensonge digne d’un Donald Trump, proprement invraisemblable avec les centaines de faits recensés par les médias pour attester de l’existence objective de ladite rupture. Nos confrères précités sortent leurs sources : « Quant à la pénurie, elle a bien eu lieu, comme Marianne l’a relaté. De nombreux soignants ont ainsi dû travailler avec des masques périmés, quand d’autres ont été contraints de réutiliser le même toute une journée, bien au-delà des quatre heures d’efficacité des protections. Pour pallier les carences de l’État, de nombreuses initiatives individuelles et locales sont nées (…). »

Cet acte de révisionnisme présidentiel

Puisque l’on parle de soignants, convoquons Christian Lehmann, médecin et écrivain avec lequel nous avions un jour donné conférence commune à l’époque des parutions de Sarkozy, la grande manipulation, pour nous, et de Sarkolangue pour lui, en 2008. Voici ce que « Docteur Justice » écrit dans Libération : « La France a été confinée à cause de la pénurie de masques. Les stocks étaient si bas que les soignants en première ligne ont été confrontés au coronavirus avec des protections inadéquates, des masques chirurgicaux périmés, quand il leur aurait fallu des FFP2. Généraliste, en première ligne en ville, ma dotation depuis deux mois et demi n’a comporté que six masques FFP2, soit de quoi assurer théoriquement trois journées de travail. En ville, des aides-soignantes, des infirmières, ont dû travailler sans protection. Des soignants en réanimation se sont habillés de sacs-poubelles. Des personnels administratifs ou soignants dans les hôpitaux ont dû avoir recours à la bonne volonté et à la débrouillardise de fabricants de visières et de couseuses amateures et bénévoles aujourd’hui renvoyées à leur anonymat. Leur contribution essentielle est niée par cet acte de révisionnisme présidentiel. Des dizaines de milliers de soignants ont été contaminés, 25 000 à l’hôpital, 40 500 dans les établissements sociaux et médico-sociaux, et un nombre encore inconnu en ville. Je ne ressens pas seulement de la colère. C’est bien au-delà. C’est de la sidération. (…) Qu’espèrent-ils nous faire croire ? Qu’il n’existait pas de pénurie ? Que le gouvernement a disposé tout au long de ces mois de confinement d’un stock suffisant qu’il n’aurait pas distribué aux soignants qui en avaient besoin ? On n’est plus même dans de la mauvaise foi, même plus dans les «alternative facts», les vérités alternatives, terme inventé par Kellyanne Conway, conseillère de Donald Trump (…). Nous sommes ici, collectivement, peuple et soignants, devant un raisonnement sectaire d’un tel aveuglement qu’il confronte le pouvoir à une accusation plus grave encore que celle de l’impéritie : la mise en danger délibérée de la vie d’autrui. »

Et au fait, puisque masques aujourd’hui il y a et que nous sommes tous incités à les porter – voire obligés dans les transports en commun -, on en parle de leur indispensable gratuité ?

https://lafranceinsoumise.fr/2020/04/28/coronavirus-ppl-lfi-gratuite-masques/
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Mar 212011
 

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