Depuis l’acte ignoble d’un jeune terroriste islamiste, les vannes sont ouvertes, d’où coulent à gros bouillons des flots de bêtise et de haine, comme s’il était engagé un concours parmi les politiciens de droite à qui dirait le plus n’importe quoi. Nouvel exemple.

Il a été Premier ministre de 2007 à 2012 : quel dommage qu’il n’ait pas alors vaincu l’islamisme, comme il le promettait ensuite dans ce livre sorti pendant la campagne présidentielle de 2017… On connaît la suite : François Fillon n’a pas été élu, plombé par l’affaire qui a finalement abouti, en juin 2020, à sa condamnation pour détournements de fonds publics, complicité et recel à cinq ans d’emprisonnement, dont deux ferme, 375 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de dix ans (il est toujours libre et a fait appel). « En retrait de la vie politique » depuis plus de trois ans, le baron de la Sarthe n’a pu s’empêcher de s’exprimer après l’ignoble décapitation du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty : « L’ancien Premier ministre François Fillon s’est prononcé pour le bannissement du voile de tout l’espace public, « pas dans la rue mais dans les établissements scolaires, universitaires, lors des sorties scolaires ». Il a également estimé que l’enseignement de l’arabe n’était pas une priorité de l’école publique. » Allons bon. Pour l’arabe, Fi(ll)on préfère sans doute que son enseignement se déroule dans les mosquées plutôt que de le dispenser de façon laïque à l’école – on n’est pas à une contradiction près ! Mais le voile ? D’abord, il s’agit d’un foulard, mais voyons de près ce qu’en dit aujourd’hui l’auteur de la circulaire l’interdisant à l’école en 2004, alors qu’il était ministre de l’Éducation nationale : « Je pense qu’il faut bannir le voile de tout l’espace public. Pas dans la rue, mais dans les établissements scolaires, universitaires, lors des sorties scolaires et même dans tous les établissements recevant du public. » Qu’est-ce ? « Les établissements recevant du public (ERP) sont des bâtiments dans lesquels des personnes extérieures sont admises. Peu importe que l’accès soit payant ou gratuit, libre, restreint ou sur invitation », répond le site officiel de l’administration français, service-public.fr. Donc les femmes auraient le droit de porter un foulard dans la rue, mais devraient l’ôter dès lors qu’elles entrent dans une boutique quelconque ! Nul doute que cette interdiction – liberticide et contraire à la laïcité, qui n’interdit pas le port de symboles religieux dans l’espace public – empêcherait grandement la survenue d’attentats… Contre les terroristes, empêcher les musulmanes françaises de cacher leur cheveux : cette déclaration du Grand officier de la Légion d’honneur et Grand-croix de l’Ordre national du mérite (deux décorations obtenues en qualité de Premier ministre) valait bien à son auteur un Bonnet d’âne et une place d’honneur – puisqu’il aime ça – dans le Grand n’importe quoi de la droite post-attentat.