C’est l’arroseur arrosé : Claude Malhuret, sénateur de l’Allier présidant le groupe Les Indépendants – République et territoires (croupion macroniste), jouait les amuseurs le 4 mai dernier : « Je revois le professeur Mélenchon de la faculté de médecine de La Havane pointer sur vous un doigt vengeur et vous lancer : « il y aura un deuxième pic de l’épidémie et vous le savez. » Impressionnant. J’étais au bord du retweet. » Le même Malhuret, membre de la commission d’enquête sur la Covid-19 (tremblez, macronistes !), déclare tranquillement le 29 octobre dernier : « Face à cette situation imprévisible, il est dans de nombreux cas presque impossible d’anticiper. »
Claude Malhuret : "Face à cette situation imprévisible, il est dans de nombreux cas presque impossible d'anticiper. C'est la raison pour laquelle je ne vais pas participer au concert des critiques, ni vous dicter les mesures que vous devez prendre." #DirectSénatpic.twitter.com/efqtanGpnl
Sauf que « le professeur Mélenchon » (de la faculté de médecine de La Havane) avait bien prédit l’imprévisible, ce qui faisait alors se gausser le cacique de la droite, ancien secrétaire d’État de Chirac. En parlant de prédiction, Jean-Luc Mélenchon avait déjà joué les Pythies en 2017 : « Nous sommes menacés d’un véritable krach sanitaire. Un krach, c’est un effondrement. Il résulterait de trois facteurs : le premier, ce sont des défis sanitaires totalement nouveaux ; le second, c’est un appareil de soins, un ensemble de moyens de soins, qui est en voie de dislocation ; et le troisième, le plus grave, le plus important, le plus décisif, c’est ce qu’il y a dans la tête des décideurs. Une vision absolument absurde, mercantile, entrepreneuriale comme ils disent pour se gargariser avec des mots dont ils ne savent plus très bien ce qu’ils veulent dire, mais qui font si bien au goûter de la marquise. Cette vision de la santé nous rend incapable de répondre à ce que nous voyons se lever devant nous. D’abord, le déchainement de nouvelles épidémies. Comment a-t-on pu en arriver là ? Regardez l’hôpital public qui était réputé, parce qu’il faut bien prendre le problème par un bout, être un modèle dans notre pays parmi les autres nations, et ça l’était. Comment en est-on arrivé au point où des gens qui travaillent sont devenus l’unique et dernière ligne qui permet à l’hôpital de fonctionner. Car sans leur dévouement, parfois jusqu’à la mort, il n’y aurait plus d’hôpital public. [On pourra toujours les applaudir à 20h !] Non, tout ça n’est pas normal. C’est pourquoi je vous parle d’un krach sanitaire en vue. Pendant qu’eux vous disent qu’ils vont encore enlever de l’argent public, encore diminuer les budgets publics, moi, je vous dis que nous allons améliorer la vie parce qu’on le peut. Le progrès est le seul horizon qui vaille. C’est ça qui peut nous rassembler. En ceci consiste la vertu : faire ce qui est bon pour tous. » Las, on connaît la suite : Mélenchon n’a pas été élu, Macron a poursuivi la taille en pièces de l’hôpital public et la pandémie est venue. Bien vu, malheureusement, professeur Mélenchon.
L’imprévisibilité, c’est aussi l’alibi fourni par le président de la République : « le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée.Nous avons tous été surpris par l’accélération soudaine de l’épidémie. Tous », ose avec aplomb Emmanuel Macron. Repris de volée par Le Monde : « L’Institut Pasteur avait envisagé une saturation encore plus rapide des services de réanimation ». Et le gouvernement a tellement été surpris qu’il en était évidemment bien informé, puisqu’il diffusait lui-même l’information : « Début octobre, le gouvernement s’est appuyé à plusieurs reprises sur des prévisions de l’Institut Pasteur datées du 25 septembre. Le 4 octobre,LeJournal du dimancherelayait ces «projections qui inquiètent le gouvernement», évoquant une possible saturation des services de réanimation dès la mi-novembre. Ces graphiques diffusés sur Twitterpar le ministère de la santé reprennent ainsi ces modélisations dans plusieurs villes », en l’occurrence Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne. Et il n’y a pas que l’Institut Pasteur : « À la même époque, le 22 septembre, le conseil scientifique Covid-19 alertait dans une note le gouvernement sur les risques d’une diffusion non maîtrisée du virus ». Conclusion du Monde : « Contrairement à ce qu’a affirmé Emmanuel Macron, le scénario actuel était donc bien sur la table. S’il n’était pas possible de prédire à quel rythme l’épidémie pourrait progresser, plusieurs modélisations ont anticipé les ferments de la situation actuelle, en envisageant même parfois des hypothèses encore plus alarmantes. » Mais à part ça, « Nous avons tous été surpris par l’accélération soudaine de l’épidémie. Tous ».
Impunité, enquête accablante sur la mort de Cédric Chouviat, nouvelle affaire de violences, témoignages internes de racisme… Dans ce lourd contexte, le syndicat Unité SGP Police FO n’a pas trouvé mieux que nommer un délégué condamné aux assises pour avoir abattu un fuyard dans le dos et non sanctionné par la police !
Puisqu’il sera question dans ce billet d’impunité – ne parlons même pas d’exemplarité -, convoquons Damien Saboundjian. En 2012, il « avait tué un fugitif d’une balle dans le dos », résume Le Monde. Acquitté en première instance, il est condamné en appel par la cour d’Assises en 2017, reconnu coupable de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». On peut dès lors se demander quelle est donc l’intention quand on tire quatre balles sur un homme : le blesser seulement ? Ce qui n’a pas empêché le policier de plaider la légitime défense… Elle « n’a pas été retenue, et la cour a prononcé une peine de cinq ans de prison avec sursis et une interdiction de porter une arme pendant la même durée à l’encontre de Damien Saboundjian. Il peut en revanche continuer d’exercer le métier de policier. » Ce qu’il fera, Médiapart nous apprenant que le délinquant en bleu « n’a jamais été sanctionné sur le plan disciplinaire ». Depuis mars dernier – mais Médiapart ne l’a révélé qu’il y a cinq jours -, il est désormais délégué Unité SGP Police FO. Quel symbole !
« Basta ! a recensé 213 affaires d’interventions policières létales, en quatre décennies, dont l’issue judiciaire est connue », explique le média « radicalement indépendant ». Résultat édifiant : « Au total, nous avons compté au moins 84 classements sans suite, 59 non-lieux, 10 relaxes, 12 acquittements, 38 peines de prison avec sursis, 10 peines de prison ferme, assorties ou non de sursis. Deux affaires sur trois n’ont débouché sur aucun procès : cela signifie que la justice n’a pas rendu de décision claire (classement sans suite ou non-lieu). » L’affaire Adama Traoré n’en fait pas partie, la procédure judiciaire étant en cours. Au total, à peine 5% des affaires d’interventions policières ayant entraîné la mort aboutissent à de la prison ferme. Quelques exemples ? « L’affaire des agents de la Bac ayant ouvert le feu sur un véhicule et tué Gaye Camara de huit balles à Épinay-sur-Seine mi-janvier 2018 ? Non-lieu. L’affaire des agents de la Bac – encore –, appelés pour des nuisances de voisinage dans un immeuble à Paris et ouvrant le feu sur Shaoyao Liu, devant ses enfants, dans son appartement ? Non-lieu. L’affaire du gendarme qui a lancé la grenade offensive, tuant Rémi Fraisse lors d’une manifestation en octobre 2014 dans le Tarn ? Non-lieu confirmé en appel. Ces noms, ces drames, viennent s’ajouter à une longue liste de décès décrétés sans responsable ni coupable par les instances pénales. » Vous avez dit « impunité » ?
Mort de Cédric Chouviat : l’enquête qui taille en pièces la version des policiers, tel est le titre qui barre la Une de Libération aujourd’hui. « Témoignages, vidéos, auditions des gardes à vue… Libération et Mediapart ont pu consulter de nouveaux documents issus de la procédure ouverte sur les circonstances de la mort du livreur après son interpellation en janvier à Paris. Et révèlent comment les agents mis en cause auraient tenté de dissimuler leur responsabilité. »Médiapart ajoute une précision dans son titre : Des mensonges de policiers couverts par leur hiérarchie. Les deux articles n’étant accessibles que sur abonnement, voyons ce qu’il en est relaté ailleurs. Pour le résumé rapide des faits, franceinfo résume : « Ce livreur de 42 ans avait été interpellé en juillet dernier lors d’un contrôle routier, quai Branly à Paris. Il avait été maintenu au sol par les policiers. Selon une expertise judiciaire, Cédric Chouviat a crié à sept reprises « J’étouffe ». L’autopsie avait conclu à une mort par asphyxie avec fracture du larynx. Depuis la famille de Cédric Chouviat ne cesse de dénoncer une bavure policière. » Regardez et écoutez comment le journaliste Claude Askolovitch relate les faits sur Arte.
« Ils n’ont pas entendu Cédric Chouviat crier «j’étouffe» à sept reprises. C’est ce qu’ont affirmé les policiers, rapporte Le Parisien. Des mensonges que mettent en lumière mardi Mediapartet Libérationgrâce à des documents qu’ils ont consultés. (…) Cédric Chouviat continuait d’enregistrer la conversation lorsqu’il a été attrapé par le cou, plaqué au sol sur le ventre, encore casqué, avant d’être menotté. Non seulement on l’entend se plaindre d’étouffer, mais on entend aussi distinctement l’un des fonctionnaires dire à son collègue, le chef de bord Michaël P. : «C’est bon, c’est bon, lâche», «sur un ton paraissant empreint d’inquiétude». Mais face aux enquêteurs de la police des polices, ce gardien de la paix ne «sait plus» pourquoi il a prononcé ces mots, rapporte Médiapart. La «clé d’étranglement» ? Un simple «maintien de tête», affirme Michaël P. «Il n’y a pas eu de geste volontaire», dit-il encore. D’autres vidéos tournées par l’une des policières impliquées ont pourtant été versées au dossier. » Posent problème aussi les agissements des policiers lorsque l’interpellé perd connaissance : « La police des polices s’interroge aussi sur le temps de réaction de l’équipage lorsqu’il constate son malaise. Ils mettent «1 minute 58 secondes environ» pour lui enlever la première menotte et «2 minutes et 56 secondes» pour commencer «un massage cardiaque».
Lorsque l’on continue à étrangler un homme qui s’étouffe, jusqu’à lui briser le larynx, il s’agit d’un assassinat. Que les policiers ont essayé de dissimuler : « les faits ont été relatés sur les ondes radios de la police par un policier de la BAC (brigade anticriminalité) du VIIe arrondissement, le conjoint de la policière présente au moment des faits. «Il s’agit en fait d’un individu qui a été contrôlé par PS07, ce dernier a été invité à les suivre suite au contrôle. Ce dernier s’est rebellé ; pendant la rébellion, il a fait un arrêt cardiaque», a-t-il déclaré à l’état-major de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne. Il tient à préciser et cela peut mettre la puce à l’oreille : «Il n’y a pas eu d’étranglement ni de coups portés». Cette version, qui concorde avec celle d’un des commandants de police du VIIe arrondissement, a été reprise dans des communiqués de presse par le préfet de police de Paris, Didier Lallement.Une version contredite par l’autopsie [qui] a vite révélé une asphyxie avec fracture du larynx, que «seule une pression prolongée et très forte avec deux points d’appui, par-devant sur la pomme d’Adam et par-derrière dans le haut du dos peut provoquer», selon un expert médical. »
Un joyeux anniversaire
Heureusement moins dramatique, une autre affaire ressemble bien à une énième bavure, survenue il y a dix jours : « Ils étaient venus célébrer les 23 ans d’une amie. Sept d’entre eux ont terminé la soirée en garde à vue. Une fête d’anniversaire organisée dans un appartement du 19e arrondissement de Paris a dégénéré, dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 juillet », rapporte franceinfo. Cette fois encore, les versions de la police et des participants n’ont rien à voir. Côté bleu, « Une source policière explique à l’AFP que les policiers ont d’abord verbalisé l’occupante de l’appartement. » Pour tapage nocturne, motif de leur présence. « En repartant, ils ont aussi interpellé pour « outrage » une femme qui venait de les injurier, dans le hall de l’immeuble. » À ce moment-là, ceux qui étaient dans l’appartement sont descendus et s’en sont pris aux policiers, y compris physiquement », raconte cette source. « L’un d’eux a menacé de prendre l’arme du policier et de lui tirer une balle dans la tête, le véhicule des policiers a été dégradé », poursuit cette même source. Des renforts sont alors appelés et sept personnes sont interpellées, tandis que deux policiers, légèrement blessés, sont emmenés à l’hôpital. » Et que disent les invités de cette fête d’anniversaire, qui a réuni une quarantaine de personnes maximum ? « Ils estiment avoir été eux-mêmes victimes de violences de la part des policiers présents sur place. « La fille dont c’était l’anniversaire s’est fait violenter en bas, raconte un des fêtards. Quand elle est remontée avec du sang partout, ça a mis un froid. » Un autre se souvient de policiers beaucoup plus nombreux, « entre 30 et 50 », « très énervés », « très méchants ». Lisa*, que franceinfo a contactée, souffre toujours, trois jours après, d’une « énorme ecchymose au niveau de la clavicule », conséquence « des nombreux coups de matraques que les policiers m’ont infligés dans le hall de l’immeuble. » (…) Christophe, lui, ne comprend « toujours pas » pourquoi un policier lui a passé les menottes. « Enfin si, j’ai vite compris ce qui m’arrivait, assure-t-il. Une fois dans le camion, ils ont commencé à me crier dessus, à me traiter de fils de pute… Ils me disaient que j’avais frappé leurs collègues. J’avais beau leur dire qu’il y avait erreur, ils ne voulaient rien entendre. » Après les insultes, les coups, selon son témoignage : arrivé au commissariat, il raconte que « trois policiers se sont jetés » sur lui, « l’un d’eux m’a fait une balayette, m’a relevé par le cou avant de me mettre une droite. J’étais au sol, sonné, plein de vertiges et je saignais ». Il explique que les agents lui ont alors « demandé de nettoyer » son propre sang. » Que s’est-il réellement passé ? L’enquête le dira (ou pas). En attendant, on a pu compter sur le camarade préfet Lallement pour y aller de son habituel message sur Twitter.
Racisme systémique ?
Un autre papier de franceinfoabordait le 13 juin dernier le thème du racisme au sein des forces de l’ordre, témoignages de flics à l’appui. Stéphane, policier municipal depuis vingt ans : « Les propos racistes, c’est tout le temps. Tous les jours. (…) Pendant le confinement, on effectuait des contrôles d’attestation de déplacement dans les véhicules. Souvent, et naturellement, mes collègues excusaient les personnes blanches, les jeunes femmes, qui n’avaient pas leur attestation. Mais les personnes « de couleur » étaient verbalisées. » Robert, 48 ans : « Je me souviens d’un collègue pendant des contrôles de véhicules. Il était proche de la retraite, moi tout jeune. Il voit passer deux Maghrébins. Il me dit, devant tout le monde : « arrête-moi les deux fellagas, les deux fellouzes ». Samir, policier en région parisienne depuis dix ans : « J’ai vu des usages illégitimes de la force dans certaines cellules de gardés à vue. Quand je reprenais mon service en fin de nuit, des personnes africaines ou arabes avaient de multiples fractures, des ecchymoses, alors qu’elles étaient en bonne santé la veille au soir. En patrouille, d’anciens collègues, qui sont toujours dans le même commissariat que moi, se sont réjouis de la tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande, trouvant légitime la motivation du terroriste. Lors de contrôles, ils traitent certaines personnes de « sales races », de « bâtards », de « rats ». Ils le font quand ils sont en surnombre ou que la personne est isolée et ne peut se défendre. » Bernard, policier depuis quinze ans en région parisienne : « Un de mes collègues a été évincé au bout de six mois parce qu’il ne tolérait pas les pratiques de la Bac. Contrôles d’identité musclés, propos racistes, coups portés sur les Noirs et les Arabes… Il a voulu en parler à sa hiérarchie, il a été écarté d’office. Et cet écart s’accompagne souvent de harcèlement. » Ah, les célèbres cowboys de la Bac, de sinistre réputation… L’article n’oublie pas de rappeler le « Un bicot comme ça, ça nage pas », prononcé par un policier fin avril, et évoque aussi le rapport du désormais ex Défenseur des droits Jacques Toubon, dénonçant un « harcèlement discriminatoire », et l’usage des « réseaux sociaux et les messageries instantanées, comme l’illustrent deux affaires récentes. La première révèle l’existence, dans des groupes Facebook privés, de dizaines de messages racistes attribués à des membres des forces de l’ordre. La seconde a démarré en décembre 2019, avec la plainte d’un policier noir déposée contre six de ses collègues, après la découverte de propos racistes, notamment à son égard, dans un groupe WhatsApp. »
Concluons ce billet comme nous l’avons commencé, par l’évocation d’une autre figure du syndicalisme policier. « Dénoncer les bavures (policières), ça renvoie à un amalgame ! », protestait vigoureusement Linda Kebbab sur un plateau de France.TV en janvier 2020 (vidéo non disponible). La déléguée syndicale nationale Unité SGP Police FO (encore !), qui possède son rond de serviette à la cantine de BFM TV – où l’on sert une excellente soupe macroniste -, a fait l’objet d’un portrait dans Libération, sous le titre inspiré des Mots bleus : « Selon elle, ce n’est pas la police qu’il faut changer, mais l’image que s’en font les gens. «Les citoyens devraient remettre en question leurs a priori qui ne sont basés sur rien.» Sur rien, vraiment ? Et les 83 blessés graves parmi les Gilets jaunesrecensés par CheckNews? Mais attention, pas d’amalgame ! Or que lisons-nous sur le compte Twitter de la dame ?
Laval vient de la gauche – en réalité, il a rompu définitivement avec elle dès 1926 – et il a ordonné la rafle du Vel’ d’hiv’, donc c’est « l’autorité zélée de l’extrême gauche » qui est coupable de ladite rafle. Singulière – et un tantinet inculte – relecture de l’histoire ! Quant à Mélenchon, il serait « l’héritier idéologique » de ces responsables… En matière d’amalgame, on tient-là une championne du monde ! Mélenchon se voit ainsi littéralement agressé par Linda Kebbab parce qu’il a le toupet d’effectuer le rappel historique de la réalité de la collaboration massive de la police française avec les nazis et que la bouillante syndicaliste policière s’avère adepte du déni. Comme sur le sujet des violences policières actuelles (avec les macronistes au pouvoir, à commencer par Macron lui-même). Parce que « Dénoncer les bavures (policières), ça renvoie à un amalgame! »Idem du racisme au sein de la police. Commode : les forces de l’ordre sont ainsi blanchies de tout, à la sauce Kebbab.
« D’après nos calculs, le budget pour une famille de quatre personnes avec deux enfants âgés de plus de 11 ans (NDLR : âge à partir duquel un enfant doit obligatoirement en porter un) s’élève à 96 euros par mois pour des modèles lavables et à… 228 euros (!) pour des masques à usage unique » : Le Parisien chiffre l’ampleur du scandale de refuser la gratuité des masques désormais obligatoires (depuis ce matin) dans les lieux publics clos.
Les députés France insoumise expliquaient dans leur projet de loi du 28 avril dernier : « il est indispensable de généraliser le port du masque dans la population et le rendre obligatoire dans les lieux publics. Pour ce faire, il faut que ceux-ci soient accessibles, donc disponibles, mais aussi gratuits. Même si le coût unitaire du masque peut sembler modique, il ne sera pas à la portée des personnes les plus démunies déjà fortement touchées par la crise sociale. (…)Pour que le port obligatoire du masque soit possible, il faut que personne ne se pose la question de s’en passer. Pour qu’il soit efficace, il faut que personne ne doive économiser les masques par manque d’argent. »
Le groupe parlementaire France insoumise fait preuve de constance : après que la proposition de loi du 28 avril, présentée par Bastien Lachaud, a été rejetée, Alexis Corbière a présenté un amendement au projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire dans la nuit du 8 au 9 mai, pour demander à nouveau la gratuité. Amendement rejeté… en huit secondes exactement, sans discussion (voir la séquence vidéo), jugé « irrecevable ». Jamais deux sans trois, dit-on ? C’est cette fois Adrien Quatennens qui va s’y coller : une nouvelle proposition de loi a été déposée aujourd’hui 20 juillet. Que répondra cette fois La République en marche ?
Zéro glyphosate au plus tard en 2020, promis-juré-craché ? Le ministre prolonge l’empoisonnement d’au moins cinq ans ! Pour une vraie politique environnementale, dégagez Macron l’imposteur.
« Le député Loïc Prud’homme a ouvert ce jour là la série des questions de la France Insoumise à l’Assemblée nationale avec une interpellation cinglante, relate Jean-Luc Mélenchon, le président de ce groupe parlementaire. mercredi dernier. Car la forfaiture continue. En novembre 2017, Emmanuel Macron avait promis la fin de son utilisation dans 3 ans. Le délai est bientôt écoulé, et le glyphosate est toujours là. Pire, les manoeuvres pour valider son renouvellement le plus long possible se poursuivent de plus belle. L’Agence nationale de sécurité sanitaire est au coeur d’un scandale à ce propos en ce moment. » Pour en savoir plus, lisez Le Monde. Et pour la fameuse promesse d’arrêt du glyphosate solennellement proclamée par celui que nous avons baptisé l’escrologiste ?
Oui mais voilà : « On n’y arrivera pas […]il faut dire la réalité, estime en tout cas ce vendredi Didier Guillaume. Dire que nous devrions tout arrêter, c’est tromper les gens, c’est partir dans une aventure qui serait dramatique, parce que si on dit « zéro glyphosate », on arrêtera de produire de l’alimentation. » Didier Guillaume ? Bingo : ministre de l’Agriculture ! Les mauvaises langues lui donneront plutôt les titres de larbin des lobbies ou de valet de la FNSEA, syndicat des empoisonneurs associés.
Reprenons les termes de cet abandon en rase campagne de la promesse du zéro-glyphosate : « Dire que nous devrions tout arrêter, c’est tromper les gens », explique donc Didier Guillaume. Mais alors, en promettant que « l’utilisation du glyphosate soit interdite en France au plus tard dans trois ans », Emmanuel Macron ne disait pas « la réalité », en flagrant délit de « tromper les gens » ! Si c’est son ministre qui le dit…
Acculée par l’affaire des procurations frauduleuses qui prend un tour franchement sordide et les sondages qui la donnent perdante, la présidente LR du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence, candidate à la mairie de la cité phocéenne en héritière de l’inamovible Jean-Claude Gaudin, invente la fable improbable d’un « coup d’État » de « l’ultra gauche ».Prends tes pilules, Martine !
L’ultra gauche est en passe de prendre Marseille, la 2e ville de France. Donc les équipes de Mélenchon sont aux portes de la ville. On est en train d’essayer de créer un climat – mais y’a pas que pour cette raison, hein ! -, un climat qui est en vérité… Bon, je vais oser le mot : un coup d’État. L’ultra gauche est en train de faire un putsch à la cubaine ou à la vénézuélienne sur Marseille.
Martine Vassal, 17 juin 2020
Les bras nous en tombent. De quoi Martine Vassal parle-t-elle exactement ? En quoi consisterait ce « coup d’État » ? Relisez posément : c’est « un climat » qu’« on est en train de créer » (qui est ce « on » ?) qui constitue le terrifiant « coup d’État » qu’élucubre – osons un néologisme – la représentante de la droite bucco-rhodanienne. Sur quoi s’appuie-t-elle ? Nous n’en saurons rien puisqu’elle n’apporte aucune précision. Le journaliste de La Provence lui a-t-il posé la question ? On imagine que oui, tant l’affirmation est énorme. Mais sans doute a-t-elle refusé de répondre. Et pour cause : Vassal serait bien en peine de s’expliquer. En l’occurrence, le « coup d’État » consiste seulement à l’empêcher d’être maire de Marseille !
Les insoumis s’amusent bien sur les réseaux sociaux.
Le même jour, la candidate LR accorde un autre entretien à Sud radio où elle élucubre derechef : « Les Marseillais ne veulent pas de l’ultra gauche à Marseille, ils ne veulent pas d’un pantin. Parce que c’est quoi, Madame Rubirola aujourd’hui ? C’est le fantôme de Monsieur Mélenchon qui traîne derrière. » D’autant plus gonflé que le député insoumis n’a apporté son soutien au Printemps marseillais, coalition de gauche, écologiste et citoyenne dont Michèle Rubirola (Europe Écologie-Les Verts, EELV) est la tête de liste, que le 7 juin, et encore de façon on ne peut plus mesurée ! Et sans l’avoir soutenue au 1er tour.
En réalité, la France insoumise (LFI) marseillaise s’est déchirée à l’occasion de cette élection. S’il y a bien des insoumis candidats pour le Printemps marseillais (dont Sophie Camard, la suppléante de Mélenchon) – et nous avons l’honneur d’en compter plusieurs parmi nos camarades -, présenter l’ancien double candidat à la présidentielle comme le marionnettiste qui tire les ficelles et décide de tout en sous-main est proprement invraisemblable. Le Printemps marseillais réunit PS et PC – Vassal dit toujours « les socialo-communistes », parce que « socialistes », tout seul, ça ne fait vraiment peur à personne ! -, collectifs citoyens (dont ceux qui se sont formés suite à la catastrophe de la rue d’Aubagne, symbole de la gestion Gaudin, criminelle à force d’être antisociale) et certains insoumis. EELV y est allée au 1er tour de sa liste propre – Rubirola était alors dissidente dans sa volonté de rassembler, lire par exemple Malgré une tête de liste écologiste au Printemps marseillais, EELV veut aller « jusqu’au bout » -, avant de se rallier après son score de 8,94%, loin derrière les 23,44% de Rubirola (Vassal a fait 22,32%). Voilà donc ce qu’est le Printemps marseillais et prétendre que Mélenchon en est le vrai candidat est grotesque.
Mais Vassal voit le député de Marseille comme l’épouvantail rêvé pour remobiliser l’électorat de base de la droite, d’où son absurde tentative de le faire passer pour le vrai candidat caché. Elle dit du reste textuellement dans Le Figaro : Mélenchon est « le vrai candidat du Printemps marseillais».
Et derrière Mélenchon, cette fameuse ultra gauche (dont il serait le chef). Le délire de Vassal monte encore d’un cran : « On a aujourd’hui un enjeu colossal sur Marseille ; aujourd’hui sur Marseille, l’ultra gauche est ultra violente, poursuit l’affabulatrice sur Sud radio. On a un quartier qui s’appelle La Plaine. Ce quartier-là… Les habitants, les commerçants n’en peuvent plus. Toutes les semaines, il y a des émeutes. La police, elle prend… elle est à bout, la police. On demande des effectifs de police.On veut que cette ville, ce soit la plus belle ville, excusez-moi, de France et du monde, parce qu’on y croit. Parce que cette ville, elle a tous les atouts pour réussir. Maison veut pas des casseurs. On veut pas de l’ultra gauche. (…) Alors oui, les Marseillais sont des révolutionnaires. Et là, on va montrer qu’on n’est pas dupes et on ne va pas se faire voler l’élection. C’est un coup d’État de Mélenchon. Moi, je dis non au coup d’État de Mélenchon ! » Mais prends tes pilules, Martine !
Il n’y a évidemment, pas plus qu’un fantasmatique coup d’État, d’émeutes à La Plaine chaque semaine. Imaginez bien que vous en auriez entendu parler ! Mais un mouvement citoyen de contestation par les habitants d’un projet d’aménagement de… la mairie Gaudin, dont Vassal est la représentante adoubée par le vieux sénateur LR. L’histoire du « coup d’État » et de « l’ultra gauche » qui mettrait Marseille à feu et à sang n’est qu’une pathétique diversion. D’abord parce que le dernier sondage donne Rubirola à 35% et Vassal à 30. Ensuite parce que le scandale des procurations frauduleuses prend de l’ampleur et un tour de plus en plus sordide.
Alors qu’une enquête à propos de procurations frauduleuses pour le camp de la droite était déjà ouverte, on apprend que les équipes de Vassal auraient fait voter au 1er tour 51 résidents d’un Ehpad, dont certains ne sont absolument plus en possession de leurs capacités intellectuelles.« La semaine dernière, L’œil du 20H montrait qu’une candidate de la liste LR à Marseille proposait d’obtenir une procuration sans passer par le commissariat. Nos équipes révèlent à présent que lors du premier tour des élections municipales, des électeurs ont voté par procuration à la place des résidents d’un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) qui ne les connaissaient pas. Les familles des personnes âgées, pour certaines malades d’Alzheimer, sont sidérées », dévoile France 2. Qui ajoute que des procurations ont été établies sans pièce d’identité – ce qui est parfaitement illégal. « Les listes d’émargement font apparaître parmi les mandataires de ces pensionnaires les noms de plusieurs proches de Julien Ravier [le maire LR des 11 et 12e arrondissements], dont son directeur de cabinet, un élu ou encore la directrice générale des services de sa mairie », précise 20 minutes. Le gratin. Bien-sûr, Ravier prétend n’être au courant de rien et a demandé à son directeur de cabinet de « se mettre en retrait » de la campagne. Et Vassal ? Au courant de rien non plus. Jusqu’à qui l’enquête parviendra-t-elle à remonter ? Quoi qu’il en soit, le discrédit et l’opprobre sont désormais jetés sur la candidate LR. D’où son discours de semi-démente, pour reprendre une formule adressée par Mélenchon à Marine Le Pen. Et il est vrai que Vassal se couvre du même niveau de ridicule. Voilà où en est aujourd’hui la droite marseillaise. Et que vive le Printemps marseillais !
C’est le journal Les Echos qui l’annonce, mais qui continuera tout de même, avec ses têtes à claques du style Dominique Seux, pollueur matinal de nos oreilles sur France Inter, à prêcher que l’impôt démotive et confisque : « Les 500 premières fortunes de France ne connaissent pas la crise et ont même vu leur richesse globale augmenter de près d’un quart en un anContinue reading »