Sep 022011
 

Affaire Bettencourt : Les services secrets ont espionné un journaliste du Monde, titrait hier le quotidien : « L’affaire de l’atteinte au secret des sources du Monde dans le traitement du dossier Bettencourt prend désormais la dimension d’une affaire d’Etat. Contrairement aux affirmations officielles et répétées de l’exécutif, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – le contre-espionnage français – a bien procédé à l’examen des appels téléphoniques passés par notre collaborateur, Gérard Davet, entre le 12 et le 16 juillet 2010, afin de tenter d’identifier ses sources. Ce faisant, les services secrets ont violé la loi du 4 janvier 2010 qui dispose qu’ « il ne peut être porté atteinte, directement ou indirectement, au secret des sources ». Les fidèles de plumedepresse n’en seront pas surpris, qui ont lu ici même en novembre 2010 : Sarkozy espionne les journalistes : pourquoi les dénégations officielles ne tiennent pas. L’accusation avait en effet été formulée à l’époque à la fois par le Monde et le Canard enchaîné, relayée par Aujourd’hui en France et… vigoureusement démentie par les sarkozystes. Quoi de neuf aujourd’hui ? Les preuves ! « La juge d’instruction parisienne Sylvia Zimmermann, chargée depuis le 13 mai d’une information judiciaire après le dépôt conjoint de deux plaintes du Monde et de Gérard Davet, avait délivré, le 21 juin, une commission rogatoire aux gendarmes de la section de recherches de Paris, explique donc Le Monde d’hier. Elle leur demandait d’obtenir auprès d’Orange les réquisitions qui avaient été adressées en juillet 2010 à l’opérateur téléphonique par le contre-espionnage. La demande de la juge a été effectuée en urgence car il existait un risque de dépérissement des preuves – le délai de conservation des facturations détaillées (fadettes) des particuliers par les opérateurs téléphoniques n’excède pas un an. Le parquet de Paris, initialement saisi d’une enquête préliminaire, n’avait pas jugé bon d’effectuer cette demande. » Précisons qu’on trouve à la tête du parquet de Paris Jean-Claude Marin, vivant exemple avec Philippe Courroye de l’indépendance vis-à-vis du pouvoir des procureurs français ! « Les enquêteurs ont rapidement obtenu deux télécopies, classées « confidentiel », adressées par le contre-espionnage à Orange. Elles sont toutes deux signées par le commissionnaire divisionnaire Stéphane Tijardovic, de la DCRI. La première d’entre elles, datée du 19 juillet 2010, réclame les factures téléphoniques détaillées liées au téléphone portable de Gérard Davet. La DCRI, dirigée par Bernard Squarcini, un policier réputé très proche de Nicolas Sarkozy, souhaitait alors obtenir le détail des communications téléphoniques passées par notre collaborateur entre le 12 et le 16 juillet 2010. Ces réquisitions ont ainsi été délivrées juste après la révélation par Le Monde, daté 18-19 juillet, du contenu des déclarations à la police de Patrice de Maistre, l’homme de confiance de Liliane Bettencourt. Le gestionnaire de fortune y mettait en difficulté Eric Woerth, ministre du travail de Nicolas Sarkozy. L’Elysée s’était ému de ces « fuites » dans la presse. La DCRI possède donc, dès le 19 juillet, les factures téléphoniques détaillées de Gérard Davet contenant le numéro de tous ses correspondants, l’heure de tous ses appels entrants et sortants et leur géolocalisation. » La violation du secret des sources est donc bel et bien avérée : les services secrets espionnent les journalistes gênants pour la Sarkozie ! Dans notre pays, les intérêts nationaux sont donc confondus avec ceux du président et toutes les ressources de l’Etat sont instrumentalisées au service de sa cause personnelle. Voilà la « République irréprochable » !

Il y a un an, nous rendions ainsi compte de la réaction du Château : « forcément, à l’Elysée, on nie vigoureusement l’accusation, qualifiée de « totalement farfelue ». Et le Secrétaire général du parti au pouvoir, un Xavier Bertrand qui n’hésite jamais devant les plus flagrants dénis de réalité, ose même réfuter d’un désinvolte : « C’est du grand n’importe quoi ! » Pourtant, un certain nombre de faits précis militent de façon accablante pour attester de la véracité des affirmations du Canard. » De fait, la preuve est aujourd’hui incontestable. Sarkozy et Bertrand avaient donc menti. Avec eux, d’autres personnalités sarkozystes sont pris en flagrant délit, dont les dénégations indignées sont exhumées par Les Inrockuptibles : « Invité sur France 2 le 4 novembre, au lendemain d’un article du Canard enchaîné sur la fâcheuse manie de Nicolas Sarkozy de commander des enquêtes sur des journalistes « gênants » au contre-espionnage, Brice Hortefeux s’indignait : « La DCRI, ce n’est pas la Stasi ou le KGB (…) Il n’y a pas de police politique dans notre pays. » Avant d’asséner : « L’objectif de la DCRI, ce n’est pas de suivre des journalistes, c’est d’interpeller des terroristes. » Brice Hortefeux, détestable multirécidiviste, mérite une fois de plus de figurer au palmarès de notre rubrique Ferme ta gueule ! Pas tout seul : « Quelques jours plus tard, le 7 novembre, un autre ministre était monté au créneau pour défendre les méthodes du contre-espionnage, poursuivent Les Inrocks. Nathalie Kosciusko-Morizet, à l’époque ministre du Développement de l’économie numérique, avait elle aussi eu la main leste, sur Radio J : « C’est un vieux fantasme français, cette idée que le pouvoir nous écoute, que le pouvoir nous observe, que le pouvoir s’occupe de tout ce que nous faisons. Ça vient assez vite dans la conversation en France. […] Les médias relaient les fantasmes. » (…) Lors de la parution de l’article, Jean-François Copé, alors président du groupe UMP à l’Assemblée, avait « regretté » que le Canard « n’étaye pas un peu plus » avant d’écrire « un article comme cela ». Il avait ensuite ajouté que « l’Élysée et la majorité ont quand même bon dos ». Résumons : Sarkozy, Bertrand, Hortefeux, NKM, Copé : cinq menteurs d’un coup pris sur le fait, cinq ! Rien d’étonnant au demeurant : n’avons-nous pas écrit que le sarkozysme a érigé le mensonge en système de gouvernement ?

 

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  9 commentaires à “Affaire Bettencourt : l’espionnage des journalistes est prouvé et les mensonges sarkozystes avérés”

  1. J’aime bien les commentaires de Claude Guéant . Complétement surréaliste , genre « Ceci n’est pas une pipe » le titre d’un tableau célébre qui représente une pipe . ça pourrait marcher aussi avec DSK .
    Les polititiens ne pratiquent plus la simple langue de bois mais la langue de bois de pipe pour mieux se foutre de la vérité. Claude Guéant déclare : « Ce ne sont pas des écoutes téléphonique , ce sont des repérages d’appel »…… Bon , ceci n’est pas un mensonge .

  2. Est ce que ça surprend encore quelqu’un que ce régime soit capable de faire des menaces de mort et des écoutes téléphoniques illégales?
    Ce qui serait surprenant ce serait qu’ils se soient contentés d’aussi peu, et qu’ils ne soient pas déjà allés beaucoup plus loin que ça.

  3. […] http://www.plumedepresse.net/affaire-bettencourt/#more-5603 Share this:TwitterFacebook"Aimer" ceci :"J'aime"Soyez le premier à aimer ce post. Ce contenu a été publié le Monde. Mettez-le en favori avec son permalien. ← La Libye, un modèle pour la redivision du Moyen-Orient […]

  4. Mensonge Sarkozyste : cela devient un pléonasme !!!! Il est d’ailleurs toujours savoureux (mais aussi douloureux) de revoir ce joli catalogue de 2007 http://www.youtube.com/watch?v=BpgHF24kK4k et de le comparer à ce qui a été réalisé : les promesses de Sarko n’engagent que ceux qui y croient !!!

  5. Finalement, à l instar de journalistes gênants, il y en a une autre qui a peut-être sérieusement été espionnée et traitée de folle: Ségolène Royal. Quoi que l on pense d elle

  6. Les salauds
    D : tout était cousu de fil blanc
    G: on t’a vraiment menacé ?
    D : pas un seul coup franc… que des coups tordus
    G: qu’est-ce que c’est ?
    D: ce n’est que du chocolat, c’est enrobé de chocolat… j’ai tout mangé le chocolat… j’en mange mais il ne faut surtout pas en manger
    G: les enfoirés
    D: non… des salauds
    G: on peut les traiter de tous les noms d’oiseaux si tu veux ?
    D: les salauds, c’est le seul nom qui corresponde à des oiseaux de proie
    G: tu as déchiré ta carte et tu as quitté le parti. N’en parlons plus.
    D: les salauds, parlons en !
    G: tu risques une rupture d’anévrisme
    D: plus tu baises les gens et plus ils sont contents… c’est ça la politique ou la diplomatie telle qu’on la pratique au quai d’Orsay
    G: c’est du passé… tu as démissionné
    D: Hein! Y a pas l’ombre d’une ombre morale ou éthique… mais forces et rapport de forces… c’est à l’entubé de remercier celui qui a bien voulu l’entuber… logique du pire : baiser quelqu’un c’est lui épargner un plus grand mal…et quand il tombe on lui dit : c’est pas plus mal… donc c’est bien.
    G: les salauds
    D: Les salauds ne sont pas ceux qui te manipulent mais ceux qui prétendent qu’il peut en être autrement. Non! Parce que les hommes sont corruptibles et la politique, la science et la conscience de la corruption. Tout le monde finit par glisser sa main dans le panier… de crabes !
    G: des vautours dans le ciel… des requins dans la mer et des serpents sur terre… toute médaille a un revers!
    D: dans les années 90, on a soufflé à Saddam la bonne idée d’annexer le Koweït et puis on l’a assassiné pour l’avoir fait. Aujourd’hui on fait de même en Libye et demain ce sera le tour de la Syrie !
    G: j’ai compris… le bien c’est quand c’est bon pour nous
    D: et la guerre et la paix… tout est fait pour qu’un certain occident puisse l’emporter… avec l’hypocrisie comme seule arme de destruction massive.
    G: mais si tu le sais… pourquoi ça te fait cet effet?
    D: parce qu’il n’y a pas d’issue…. de secours… pas de porte de sortie !
    G: comment ça ?
    D: ou tu les baises… ou tu te fais baiser… y a pas de troisième terme
    G: si. L’espoir que ça puisse changer… le troisième homme … c’est…. c’est moi. Ah ah ah ah !!!
    D: c’est toi qui a divulgué certaines infos à la presse concernant le financement de l’homme et du parti qui ont pris le pouvoir ?
    G: oui
    D: est-ce qu’on sait que c’est toi?
    G: non… je ne crois pas
    D: ferme les yeux
    G: pourquoi?
    D: parce que tu vas mourir poupée
    G: aah! Le chocolat !!??
    D: Léonidas pour ceux qui doivent passer à l’as.
    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/09/les-salauds/

  7. Pouah, ça sent bon la M… chez l’ Union des Menteurs Professionnels!!!

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