Sep 012020
 
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Deuxième Bonnet d’âne pour notre distingué ministre de l’Éducation nationale : à l’heure des vérifications généralisées – et ô combien bienvenues – par les journalistes de la véracité des propos tenus en public, il ne faut plus mentir, Jean-Michel Blanquer ! Les masques, « fourniture scolaire comme une autre » selon lui, ne seraient distribués gratuitement nulle part dans le monde. Ce qui justifierait que les macronistes refusent toujours, inébranlablement et désormais contre la classe politique française dans son entier (les Insoumis ayant été précurseurs), de les mettre gratuitement à la disposition de la population. Eh bien c’est faux. C’est Checknews, de Libération, qui s’y colle :  ils sont bel et bien gratuits dans deux pays européens, la Grèce et l’Italie, où 11 millions de maques seront distribués chaque jour.

A l’heure du retour sur les bancs de près de 12 millions d’élèves français, marquée par une improvisation permanente qui n’a d’égale qu’une criante impréparation, bonne rentrée scolaire à tous !

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Août 192020
 

Une pandémie de licenciements… « 43 343 suppressions de postes envisagées, auxquelles s’ajoutent 2 023 «petits licenciements collectifs» (de 2 à 9 salariés licenciés) », comptabilise Le Monde. Plus de 45 000 salariés sur le carreau : la Covid a bon dos.

CGT TUIFRANCE on Twitter: "La distanciation physique en Macronie ...

« Les PSE alibis : ils ne sont pas du tout concernés par le Covid mais sont lancés en espérant être noyés dans la vague » : notre Phrase du jour est signée Olivier Laviolette, membre du comité de direction de Syndex, cabinet d’expertise auprès des comités économiques et sociaux. Pour ceux qui l’ignorent, PSE signifie Plan de sauvegarde de l’emploi, dans la novlangue orwellienne des libéraux. Il énumère deux autres types de PSE qui tombent actuellement comme à Gravelotte : « les PSE d’opportunité : ils sont “habillés” Covid mais étaient déjà envisagés avant » et, tout de même, « ceux directement liés au Covid-19, comme dans le tourisme, le commerce, avec Camaïeu, ou encore dans l’aéronautique ». L’expert donne un exemple de « PSE alibi » : « l’emblématique PSE de Nokia ». Marianne y consacre un article : « Ce projet de PSE ne vise qu’à booster la productivité mondiale du groupe sur le dos des salariés », s’indigne Philippe Mulot, délégué central CGT de Nokia. » Même son de cloche du côté du syndicat des cadres CFE-CGC : « Dans cette période de sortie de crise sanitaire liée au Covid-19, tous les plans sociaux qui nous sont annoncés sont opportunistes car ils visent à satisfaire des objectifs financiers », déplore François Hommeril, le président du syndicat. 1233 licenciements en tout, qui font tousser même la CFDT, par la bouche du délégué central Pascal Guihéneuf : « Alors que grâce à la 5G, nous avons plusieurs années d’activité devant nous ! ». Marianne précise : « Cruauté du business, Nokia vient en effet d’engranger notamment sur ce marché… des contrats avec la quasi-totalité des opérateurs français ! »

Nokia : plus de 1200 suppressions de postes. – MELTING POT ASSOC
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Lannion, « ce site de télécom historique inauguré en 1962 par le Général de Gaulle », va perdre la moitié de ses effectifs, de 800 salariés à 402. Il n’appartient plus à Alcatel-Lucent depuis 2016, racheté par Nokia avec la bénédiction d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Depuis 2016, c’est le quatrième PSE chez Nokia. « C’est un dossier sur lequel le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, et derrière lui Emmanuel Macron à l’Élysée, vont devoir démontrer leur savoir faire afin de limiter la casse sociale », commente Laurence Dequay, journaliste de Marianne autrice de l’article, qui ironise : « Dans cette période charnière, l’Exécutif ne pourra se contenter de répéter qu’il se montrera « inflexible » à l’endroit de Nokia…comme en 2017, 2019… » On sait ce que vaut leur inflexibilité.

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Août 172020
 

Après avoir accueilli 12 000 personnes (!) un soir de juillet, le parc d’attractions du Puy-du-Fou, création du vicomte de Villiers, a obtenu une dérogation du préfet pour en recevoir 9000 le 15 août. Pour les autres événements, on reste à 5000 personnes maximum. Mais pour Bachelot, « aucun passe-droit ». Vraiment ?

Vendredi, la préfecture de Vendée a pris un arrêté autorisant le Puy du Fou à accueillir jusqu'à 9.000 personnes pour son spectacle nocturne, la Cinéscénie, le samedi 15 août.
Ca vous donne envie, à vous ?
Photo Franck Dubray

Roselyne Bachelot, ministre de la Culture (eh oui, il faut bien s’y habituer !) a été interrogée par Le Parisien à propos de la dérogation obtenue par le parc d’attractions du Puy-du-Fou d’accueillir 9000 spectateurs le 15 août, alors que la jauge maximale est de 5000 pour tous les événements. L’article étant article réservé aux abonnés, ouvrons Ouest France : « Le Puy du Fou, autorisé à accueillir jusqu’à 9000 personnes pour un spectacle en dépit des restrictions liée à l’épidémie de Covid«n’a bénéficié d’aucun passe-droit», assure dimanche la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. » Une précision, Madame la ministre ? « Il n’y a aucun fait du prince. Le préfet de la Vendée a examiné les dispositions du protocole sanitaire présenté par les organisateurs et fait en lien avec l’Agence régionale de santé. »

On attend donc d’autres dérogations pour d’autre événements. Pas seulement pour les bien en cour !

Philippe de Villiers, « conseiller » de l'ombre d'Emmanuel Macron ...
« Sans déconner, 9000 personnes ? »
Macron avait personnellement prévenu Villiers fin mai qu’il avait ordonné au préfet la réouverture du Puy-du-Fou…
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Août 152020
 

Après les lieux clos recevant du public, le port du masque est désormais exigé même en extérieur, dans les rues les plus fréquentées, mais aucune mesure semblable ne concerne les entreprises, pourtant premiers lieux de contamination. Et l’on sanctionne un inspecteur du travail coupable d’avoir voulu protéger des salariés !

https://photos.lci.fr/images/1920/1080/la-chronique-eco-tous-masques-dans-les-entreprises-20200812-0845-5d4ab1-0@1x.jpeg
Tu rigoles ? On va pas embêter le Medef !

Pourtant, dans le recensement des foyers d’infection (ou clusters en anglais, comme il est très agaçant que les médias usent de ce terme jusqu’à plus soif), « plus d’un cluster sur cinq se trouve en entreprise », comme le titrent Les Échos. « Dans un contexte de recrudescence de l’épidémie de Covid-19, les entreprises apparaissent comme d’importants foyers de propagation du virus », écrit pudiquement le quotidien économique libéral, qui poursuit ainsi : « Les regroupements familiaux et amicaux ne sont pas les seuls responsables de la reprise de l’épidémie de coronavirus. Les entreprises sont montrées du doigt, alors que le nombre de clusters ne cesse de croître (91 nouveaux foyers hebdomadaires déclarés début août contre 65 fin juillet) ». L’article mentionne le chiffre de 22% de ces clusters concernant les entreprises, hors établissements de santé, sans évoquer les 78% d’autres foyers, et pointe vers le point épidémiologique de l’agence d’État Santé publique France en date du 6 août dernier. Qu’y lit-on en page 14 ? « Parmi les 609 clusters, le milieu familial élargi (plusieurs foyers) et les événements publics/privés rassemblant de manière temporaire des personnes restent les types de collectivités les plus représentés (21%), avec les établissements de santé (ES) (17%) et les entreprises hors ES (22%). » Non mais, sérieusement, qu’est-ce que c’est que cette façon de s’exprimer, en plaçant le pourcentage le plus élevé à la fin tout en faisant mine au début de commencer par celui qui est en tête (« les types de collectivités les plus représentés »)? Remettons la phrase dans le bon sens, rectifiée de ce qui apparaît objectivement comme une grossière tentative de manipulation sémantique : parmi les 609 clusters, les entreprises hors ES restent les types de collectivités les plus représentés (22%), avec le milieu familial élargi (plusieurs foyers) et les événements publics/privés rassemblant de manière temporaire des personnes (21%) et les ES (17%). C’est plus clair, mais Santé publique France refuse de l’écrire.

Masques coronavirus : une centrale d'achat pour les entreprises ...
Ben voyons… Et les masque gratuits, c’est pour quand ?

On ne le lira pas non plus dans Les Échos, dont nous reprenons l’extrait précité, qui apparaît dès lors particulièrement hypocrite : « Les regroupements familiaux et amicaux ne sont pas les seuls responsables de la reprise de l’épidémie de coronavirus. Les entreprises sont montrées du doigt ». Tu m’étonnes, Colette Aubert (journaliste qui signe ce papier) ! On les montre du doigt parce qu’elle représentent les foyers infectieux numéro un ! Le choix éditorial du titre laisse songeur : Plus d’un cluster sur cinq se trouve en entreprise plutôt que Les entreprises premiers clusters devant les regroupements privés ? Cela ressemble fort à un déni volontaire, presque un mensonge par omission. Et d’une façon générale, les médias dominants n’ont pas crié sur les toits que la première cause de contamination était celle d’aller travailler ! Deux poids, deux mesures, la santé d’un côté, l’économie et les profits de l’autre : auriez-vous imaginé un autre choix de la part du président des riches et de son équipe de sarkozystes libéraux, laquais du Medef, que celui de sacrifier les travailleurs sur l’autel des bénéfices et des dividendes ? Que compte donc faire le gouvernement, qui prétend lutter contre la pandémie sans se soucier des foyers d’infection les plus nombreux ? « Les consultations sur le port du masque en entreprise ont démarré », annonce le Journal du dimanche. Allons bon, une consultation. « Des discussions s’ouvrent dès ce vendredi [hier] avec les partenaires sociaux pour réfléchir à une adaptation des règles de protection en vigueur », précise l’organe appartenant à Arnaud Lagardère, qui ose même un assez incroyable « Le gouvernement a décidé d’accélérer le tempo ». En commençant à s’occuper mi-août de ce qui se passe dans les entreprises, où la règle n’a pas évolué depuis le 24 juin dernier ?

Muriel Penicaud, ministre du Travail, le 1er avril 2020, in Paris. (Photo d’illustration)
« Ce qui compte avant tout, c’est la santé des entreprises des travailleurs ! »
AFP/Ludovic Marin

Présentant alors la mise à jour du Protocole national de déconfinement pour les entreprises, la ministre de l’Exploitation du Travail d’alors, Muriel Pénicaud, assénait : « Le nouveau protocole qui entre en vigueur dès aujourd’hui tient compte de l’évolution de la situation sanitaire. Il est plus souple tout en maintenant une vigilance pour protéger les salariés comme les clients. La reprise de l’activité ne doit pas empêcher la prudence. Nous devons rester vigilants car le virus circule toujours. » Pour mieux tenir compte de l’évolution de la situation sanitaire, maintenir une vigilance pour protéger les salariés comme les clients et rester prudent car le virus circule toujours et ajoutons de plus en plus, on ne s’en est plus occupé depuis le 24 juin, dis donc !

La scandaleuse sanction de l’inspecteur du travail

Soutien à Anthony Smith - Home | Facebook
La pétition de soutien a recueilli près de 150 000 signatures.

Dans ce contexte, les macronistes envoient un signal clair aux fonctionnaires en charge de protéger la santé des travailleurs : on n’embête pas les entreprises pour des histoires de Covid ! « Un inspecteur du travail, accusé d’avoir désobéi à sa hiérarchie pendant le confinement, a été sanctionné par le ministère du Travail d’une mutation d’office, ont annoncé vendredi 14 août le ministère du Travail et une intersyndicale, qui réclame le retrait de cette sanction «particulièrement injuste», avertit Ouest France. Injuste ? « Les syndicats CGT, FO, FSU, Sud et CNT rappellent que l’inspecteur était suspendu depuis le 15 avril pour avoir exigé la mise à disposition d’équipements de protection individuelle (notamment des masques) et la mise en œuvre de mesures de protection contre la Covid-19 au bénéfice de salariées d’une association d’aide à domicile du bassin rémois. » En clair, Anthony Smith – c’est le nom de l’inspecteur du travail, par ailleurs syndiqué à la CGT – a été sanctionné pour avoir accompli sa mission de protection des salariés. Le ministère du Travail tente de justifier cette scandaleuse décision en prétendant que le fonctionnaire n’aurait « pas respecté le cadre de légalité qui s’impose au service de l’inspection du travail ». Tellement vague et jargonneux que ça sent la noyade de poisson à plein nez !« La direction du travail interdit désormais les contrôles inopinés dans les entreprises et les subordonne à l’autorisation de la hiérarchie, officiellement pour protéger les agents du coronavirus, protestaient les syndicats en soutien à l’agent alors mis-à-pied, le 16 avril, durant le confinement. Or, les masques sont inexistants dans la plupart des départements, ce qui limite considérablement l’activité d’inspection. (…) Alors que la situation exigerait des droits et des pouvoirs renforcés pour protéger les salariés, le ministère du Travail organise la paralysie et le court-circuitage de l’inspection du travail et l’empêche d’exercer ses missions en violation des règles de l’OIT [Organisation internationale du travail]. Dans le Nord, une inspectrice du travail a été dissuadée d’exercer un référé à l’encontre d’une association d’aide à domicile pour défaut de protection de ses salariés (port du masque, etc.). Le tribunal lui a donné raison la semaine dernière, contre l’avis de sa hiérarchie qui est allée jusqu’à intervenir directement auprès du tribunal, relèvent les syndicats. » Il s’agit donc bien d’une stratégie délibérée de la part de la direction de l’inspection du travail : les agents avaient le choix entre lui désobéir ou renoncer à protéger les salariés.

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Août 112020
 

« Au secours, la deuxième vague arrive ! », catastrophise le Conseil scientifique Covid-19. « Pas du tout, d’ailleurs on va autoriser le 15 août les concerts de plus de 5000 personnes », répond Bachelot. « Ah ben non, finalement, pas avant le 30 octobre », rectifie Castex. Quant à Blanquer, il assouplit en douce les règles sanitaires pour la rentrée scolaire : plus de distance physique ! Y-a-t-il un pilote dans l’avion ?

Covid-19 – Pour éviter une deuxième vague, les mesures sanitaires ...

Signé du préfet de la Haute-Savoie le 10 août.

« Une seconde vague de l’épidémie est « hautement probable » selon le Conseil scientifique, lisons-nous le 5 août sur BFM TV. Un retour en force de l’épidémie, prévu par le comité en « novembre, ou plus tard dans l’hiver », dans un avis remis au gouvernement la semaine dernière et rendu public mardi. » On ne peut faire plus alarmiste. Peut-être que si, finalement : «Nous restons à la merci d’un gros événement de supercontamination», avertissait la veille dans Le Figaro le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19. Bref, nous sommes dans de beaux draps.

Roselyne Lagaffe

Un best of de Bachelot vue par Les Guignols de l’info.

Mais que donc lisons-nous aussi en ce même 4 août dans Le Parisien ? « Un concert avec plus de 10 000 personnes ? Ce sera bientôt possible. Les rassemblements culturels (spectacles, concerts, etc.) de plus de 5000 personnes pourront en effet être autorisés, à compter du 15 août, par les préfets en respectant «certaines conditions» sanitaires, a indiqué mardi le ministère de la Culture dans un communiqué. » Les bras nous en sont tombés. Avant que de découvrir, dans Le Figaro d’aujourd’hui : « Dans la confusion, le ministère de la Culture avait annoncé la semaine dernière une levée de la mesure, sous conditions, à partir du 15 août. Jean Castex a finalement décidé de proroger l’interdiction. » Dans la confusion, c’est cela. Quelle mouche a bien pu piquer Roselyne « J’accumule-les-conneries-bêtises » Bachelot, ministre de la Culture, au solide palmarès en la matière lorsqu’elle détenait les portefeuilles de l’Environnement puis de la Santé ? Quoi qu’il en soit, le maintien de l’interdiction de rassemblements culturels de plus de 5000 personnes est cohérent avec la position du Conseil scientifique qui crie « Au loup ! ». Mais quid de la rentrée scolaire ?

Pendant ce temps-là, en catimini…

dessin de Zaïtchick sur l’épidémie de coronavirus Covid-19 et la fermeture des écoles vue par Jean-Michel Blanquer

Avaler son chapeau ne fait pas peur à Jean-Michel Blanquer.

« Sans aucune communication officielle auprès du grand public, le ministère de l’Éducation nationale a publié en catimini, mercredi 5 août, le nouveau protocole sanitaire applicable dans les écoles et établissements scolaires à la rentrée prochaine », constate Sud Ouest. « Conformément, à l’avis du Haut Conseil de la santé publique rendu plus tôt, les règles sanitaires ont été assouplies, afin de pouvoir accueillir la totalité des élèves. » Nous proposons que ce Haut Conseil, qui aborde ainsi la rentrée de façon si zen, se concerte avec le Conseil scientifique Covid-19, qui tire une assourdissante sonnette d’alarme ! « Dans toute l’enceinte de l’établissement, cour comme espaces clos, la distanciation sociale ne sera donc plus obligatoire, si elle n’est « pas matériellement possible ou qu’elle ne permet pas d’accueillir la totalité des élèves », explique le protocole. (…) Autre différence majeure : l’accès aux aires de jeux, et autres espaces collectifs ainsi que la « mise à disposition d’objets partagés au sein d’une même classe ou d’un même groupe constitué » sera également autorisée. » Mais c’est open bar dans les écoles ! « Le protocole sanitaire pour la rentrée scolaire a été bouclé le 9 juillet et transmis aux recteurs d’académie et aux personnels de direction des établissements le 20 juillet, récapitule l’éditorialiste Laurent Bodin dans L’Alsace. Avant d’être rendu public ce vendredi 6 août, non par le ministère de l’Éducation nationale mais par nos confrères du Monde. Jean-Michel Blanquer serait-il devenu un petit cachottier ? Le ministre n’a pas manqué beaucoup de rendez-vous médiatiques ces dernières semaines. Mais jamais il n’a fait état de cette note. Bien sûr, sa mise en application est encore très hypothétique. Elle dépendra, évidemment, de l’évolution de la pandémie. La méthode est cependant maladroite. Elle traduit un manque de transparence sur un sujet hypersensible. Agir en catimini, surtout sur une question publique, n’est véritablement pas de nature à retisser les liens déjà distendus entre le ministre et les membres de la communauté éducative. » Pas sûr en effet que ce genre d’agissements restaure la confiance…

Le ministre vu par le syndicat anarchiste Confédération nationale du travail.

Les enfants seraient moins contaminants, nous explique-t-on. Les vérités du jour ne sont pas celles du lendemain, depuis le début de la crise sanitaire, mais si on nous le dit… Mais les plus grands ? « Les universités rouvriont elles aussi, avec des règles plus souples« , répond Sud Ouest. Mais on n’y comprend décidément plus rien ! Dans ce contexte, vous imaginez bien les syndicats enseignants vent debout. « Le 9 juillet, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports a produit un quatrième protocole sanitaire réduit à peau de chagrin, communique ainsi Sud Éducation. L’objectif avoué est d’assurer l’accueil de tou-te-s les élèves dans tous les établissements scolaires, sans aucune anticipation du risque sanitaire que tout indique à la hausse. Ainsi, la distanciation physique n’est plus obligatoire alors qu’il est toujours recommandé de respecter les gestes barrière qui demeurent «les mesures de prévention individuelles les plus efficaces contre la propagation du virus». De même, toutes les mesures permettant de limiter le brassage dans les salles de classes n’ont désormais vocation à s’appliquer que «dans la mesure du possible». Le port du masque n’est plus obligatoire dans le cas où la distance d’au moins un mètre est respectée, ce qui est pratiquement impossible à mettre en place avec l’accueil de tou-te-s les élèves. Tous les personnels auront à leur disposition deux masques pour chaque jour de présence dans les établissements mais les parents devront fournir des masques à leurs enfants [à partir de 11 ans, NdA], ce qui est parfaitement scandaleux. Alors qu’ailleurs d’autres choix ont été effectués (en Italie par exemple, création de 84 000 postes et réduction des effectifs par classe), en France le ministère préfère maintenir les effectifs par classe très élevés en continuant à supprimer des postes. Six mois après le début de la crise sanitaire, l’Éducation nationale ne s’est toujours pas donné les moyens de préparer au mieux la rentrée : Sud Éducation dénonce l’irresponsabilité du gouvernement qui ne prend toujours pas les mesures nécessaires afin d’assurer une rentrée sereine pour tous et toutes. »

Info Coronavirus COVID-19 - Masques grand public | Gouvernement.fr
Pédagogie gouvernementale, pour une fois correcte.

Pour résumer, les alertes du Conseil scientifique à propos d’une deuxième vague « hautement probable » entraînent une surenchère dans l’exigence du port des masques en extérieur – sans aucun discernement pour les zones concernées par l’obligation, comme à Paris où une rue se parcourra masqué et celle d’à côté, à la même fréquentation, pourra pourtant s’arpenter à visage découvert. Mais dans le même temps, on lâche complètement l’affaire dans l’Éducation nationale ! Déboussolés, les Français ne savent plus que croire. Certains sont inquiets, voire terrorisés (les chaînes d’info continue sont d’hystériques amplificateurs de panique !) et d’autres – les « anti-masques » – propagent les sornettes les plus idiotes et se prennent pour des rebelles en refusant de se masquer. Mais tous en ont assez des injonctions paradoxales, des incohérences, de l’amateurisme et de l’improvisation permanente macroniste.

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Août 112020
 

Canicule ou Covid-19, le fringant ministre de la Santé les enfile.

Face à la canicule, Olivier Véran occupe le terrain
Drôlatique bandeau Alerte info, ah ils sont forts, chez BFM TV !

Les anciens se souviennent de l’immortelle phrase de Roselyne Bachelot, alors ministre de l’Environnement, en 2003, durant la première grande canicule dûment estampillée comme telle (15 000 morts en France) : « Il faut garer les voitures à l’ombre ». Eh bien Olivier Véran, actuel ministre de la Santé, a joué les Bachelot : « Les règles, c’est chercher la fraîcheur à tout prix ». Précieux conseil entre autres suivi par « Il faut s’hydrater avec de l’eau, pas avec de l’alcool ». Ce qui nous rappelle une autre citation historique de Véran, prononcée le 19 avril 2020 en conférence de presse, à propos de la Covid-19 : « Il y a des personnes qui sont plus fragiles que d’autres (…) et, parfois, qui décèdent plus que d’autres ». Mais quand il n’enfile pas les évidences comme des perles, que nous dit le ministre, justement à propos de la pandémie ?

Canicule, Covid, ventilos et clim’

Réponse lors de sa visite d’un Ehpad le 7 août dernier: « il a appelé à proscrire les ventilateurs «dans les pièces où il y a du monde», narre Le Parisien. «La climatisation ne pose pas de difficulté (…) mais là où ça peut être compliqué, c’est quand vous avez une pièce avec un ventilateur. Il va brasser du virus, l’envoyer sur toutes les surfaces et le masque ne protège pas suffisamment.» Covid 1 – Canicule 0. Question existentielle : vaut-il mieux mourir de chaud ou du virus ? Pas de ventilateur donc dans une salle commune pour nos anciens, mais « La climatisation ne pose pas de difficulté ». Ah bon ? Que lit-on pourtant sur le site rappelant toutes les recommandations et mesures gouvernementales à propos de la Covid-19 ? « La climatisation retarde la dissipation du virus à l’intérieur d’un bâtiment parce qu’elle s’effectue fenêtres fermées et brasse l’air de celui-ci. On n’a en revanche pas à ce jour observé de contamination directe par le système de climatisation lui-même. » On n’a pas non plus observé de contamination directe par le ventilateur lui-même, boudiou ! Donc le système de climatisation fait exactement la même chose qu’un ventilateur, il brasse du virus. On ne devrait donc dès lors pas davantage l’utiliser qu’un ventilateur. Ou alors ventiler et climatiser fenêtres ouvertes ? Les Recommandations en matière d’aération, de ventilation et de
climatisation en période d’épidémie de
Covid-19
ne sont guère plus claires. Bref, on n’y comprend plus rien. Mais ce sera le sujet d’un prochain billet. D’ici là, protégez-vous de la canicule, de la Covid-19 et des âneries et incohérences gouvernementales.

Article 1 -

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