On savait déjà que le maquillage des comptes grecs a pu s’opérer à cause de la banque Goldman Sachs, avec l’actuel président de la Banque centrale européenne qui prétend contre l’évidence qu’il n’était pas au courant, on peut maintenant chiffrer le montant du forfait : « Deux journalistes de l’agence Bloomberg révèlent que le maquillage des comptes du pays en juin 2001 a rapporté 600 millions de dollars à la banque d’affaires américaine, annonce Actuchômage. Ces révélations ont été rendues possibles par les premiers témoignages publics de deux personnages-clés de la transaction qui a permis à la Grèce de dissimuler à ses partenaires européens l’ampleur de son endettement : Christoforos Sardelis, responsable du bureau de gestion de la dette à Athènes entre 1999 et 2004, et Spyros Papanicolaou, son successeur de 2005-2010. Au cœur de l’engrenage : un accord de «swap» conclu avec la banque d’affaires Goldman Sachs en juin 2001. En pratique, l’opération consistait à échanger la dette contractée par la Grèce en dollars et en yens contre un prêt en euros auprès de Goldman Sachs. Un échange réalisé en utilisant un taux de change «fictif, historique», expliquent les auteurs de l’enquête. Cela avait pour effet mécanique de «faire disparaître environ 2% de la dette grecque de ses comptes nationaux», expliquent-ils. Et pour rembourser les 2,8 milliards d’euros empruntés à la banque, la Grèce a conclu un autre contrat de swap. Un montage de produits dérivés d’une complexité extrême dont les responsables grecs n’étaient pas capables de mesurer les dangers, de leur aveu même. En quatre ans, la dette ainsi contractée par la Grèce auprès de Goldman Sachs allait bondir de 2,8 milliards à 5,1 milliards d’euros. » To sack, en anglais : piller. Goldman sacks.
Cette banque « dirige le monde », carrément, selon Marc Roche, correspondant du Monde auprès de la City londonienne auteur d’un livre-enquête sur le sujet. « Avec la crise financière, les pratiques de Goldman Sachs, longtemps restées dans l’ombre, éclatent en pleine lumière. La banque se voit confrontée à des plaintes, des enquêtes et des amendes de la part des régulateurs. Son dirigeant, Lloyd Blankfein, un ancien avocat fiscaliste et ex-trader sur métaux, passe sur le gril d’une commission sénatoriale, obligé de reconnaître du bout des lèvres quelques erreurs, avant d’affirmer en public : « Je fais le travail de Dieu » ! Un supposé trait d’esprit reçu comme une nouvelle preuve d’arrogance. Une arrogance d’autant plus insupportable que Goldman Sachs, non contente de s’imposer dans la finance, place systématiquement ses hommes aux postes clés des gouvernements. On connaît la chose pour les Etats-Unis, où le secrétaire au Trésor de George W. Bush, Hank Paulson, était l’ancien PDG de Goldman ! Mais les anciens de la banque entourent aussi Tim Geithner, celui d’Obama. L’Europe n’est pas en reste. Certains anciens commissaires européens (Mario Monti, Peter Sutherland), ancien de la Bundesbank (Otmar Issing) et jusqu’à Mario Draghi, actuel gouverneur de la Banque centrale italienne et patron du Conseil de stabilité financière chargé de coordonner les efforts mondiaux de régulation sont des Goldmaniens ! » Le livre date d’octobre 2010. Depuis, Draghi est donc président de la BCE et Monti à la tête du gouvernement italien, sans compter Lucas Papademos, désormais Premier ministre grec et ancien « gouverneur de la Banque centrale hellénique entre 1994 et 2002, qui a participé à l’opération de trucage des comptes perpétré par GS. Le gestionnaire de la dette grecque, qui a racheté les produits dérivés ayant permis la supercherie, est d’ailleurs un certain Petros Christodoulos, ex-trader de la firme », résume l’excellent site Les mots ont un sens. « Otmar Issing, Allemand, aussi membre des Bilderberg, ex-président de la Bundesbank (1990-1998) et ancien « chief economist » à la BCE (1998-2006). Un homme bien sous tous rapports, qui continue de publier des tribunes en tant qu’ex-BCE, en cachant soigneusement son appartenance à Goldman Sachs, depuis 2006. Ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l’un des administrateurs, l’Irlandais Peter Sutherland (encore un membre Bilderberg), ancien commissaire européen à la concurrence, est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland, qui a fait faillite l’an dernier. Et il continue de jouer un rôle crucial dans la crise irlandaise. Le Portugais Antonio Borges dirige le département Europe du Fonds monétaire international (FMI). De 2000 à 2008, il fut dirigeant de Goldman Sachs International. Et l’actuel Président de la Banque mondiale, l’américain Robert Zoellick, fait lui aussi partie de la grande famille des anciens de Goldman Sachs. Sans parler des Américains : Henry Paulson et Robert Rubin, anciens secrétaires d’Etat au Trésor, Jon Corzine, responsable de la chute de MF Global, William Dudley, président de la Fed de New York, et à la Maison Blanche, les bureaux qui n’hébergent pas d’anciens de Goldman Sachs se font plutôt rares… Bref, une belle brochette de banksters, sapeurs et sans reproche, qui ont juste mis le feu aux poudres et déclenché l’incendie généralisé qui commence à nous chauffer le postérieur… et qui se retrouvent aux commandes du camion de pompiers. Le pire, c’est que tout le monde applaudit… tous aux abris ! » Le titre de l’article résume la situation avec un humour lucide : Goldman Sachs : les fous ont pris le contrôle de l’asile.
Excellent article. Lever le voile, encore et toujours. Partagé sur FB. Plus nous serons informés sur ceux à qui nous avons affaire, mieux nous pourrons nous opposer et rassembler.
Merci Olivier !
Merci Olivier.
Juste une précision (mais je comprends la confusion) : il s’agit des « mots ont un sens » et non pas « les mots sont importants ».
Zut, je corrige.
De mémoire, c’est Goldman Sachs le modèle de l’entreprise utilisée dans le film « La Firme » avec Tom Cruise
Ce n’est pas pour rien: une véritable mafia planétaire
[…] http://www.plumedepresse.net – Today, 11:58 […]
Si le monde continue à se déliter à grande vitesse, nous aurons un retournement complet du paradigme culturel – valeurs et activités socialement valorisées. Pour peu que les forces de l’Ordre, en France comme ailleurs, se souviennent qu’elles sont issues du peuple, la caste, le kyste qui nous infecte sera extirpé. Alors les banquiers et les politiciens vendus au marché seront traités pour ce qu’ils sont, des terroristes. Ils seront haïs, appelés criminels, traqués et mis au ban de l’humanité pour leurs crimes de guerre économiques
La Révolution Citoyenne a de bien beaux accents de Révolution Bolivarienne…
http://www.dailymotion.com/video/xfbw47_jean-luc-melenchon-programme-electoral-2012-en-8-min_news?start=1#from=embediframe
Cela aurait été bien de faire ces articles en 2008. C’est vrai que maintenant c’est tendance. La Libye c’est tendance en ce moment ou pas?? Un pays qui en 2009 etait environ 40 eme au classement idh ? Il semblerait que la guerre civile détruise ce pays. vous avez raison les journalistes vous faites votre beurre et brillez en société pour colporter l’air du temps. Bravo vous avez un metier formidable. Et encore merci de sauver la syrie, barhein et tout le reste………..
+Ces révélations ont été rendues possibles par les premiers témoignages publics de deux personnages-clés de la transaction qui a permis à la Grèce dissimuler à ses partenaires européens l’ampleur de son endettement+
article sourcé actuchomage qui copie/colle/résume celui de 20 minutes (non cité ici)
3 articles et la même faute dupliquée …
Merci, je corrige.