L’actualité nous fournit un exemple de choix pour alimenter notre recension de la rubrique Macron: des belles paroles aux actes contraires. Celui-là, on le voyait venir de loin, à partir du moment où il fut annoncé (par Emmanuel Macron lui-même : « Il n’y aura pas d’obligation du retour à l’école. Il faudra de la souplesse », « Ce sont les parents au final qui décideront ») que la reprise de l’école, fixée le 11 mai, se ferait sur la base du volontariat. Ça sentait l’entourloupe à plein nez. Bingo !

« Le gouvernement espère que le nombre de parents indemnisés pour garder leurs enfants baissera significativement à partir du 11 mai, date de reprise progressive de l’école », nous informe L’Usine nouvelle. Comment éviter dès lors que trop de parents ne choisissent – « volontariat », nous serine-t-on depuis sept jours ! – de ne pas envoyer leurs enfants à l’école ? Tout simplement en les privant du droit au chômage partiel. Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a tranché : il faudra fournir à l’employeur une attestation de l’école certifiant que l’établissement ne peut pas accueillir l’enfant.
Si l’on souhaite mettre en œuvre un réel volontariat, il faut donner les moyens d’exercer un libre choix. Sinon, c’est Tartuffe et compagnie. Or donc, si l’école est ouverte, le choix se borne pour les gens qui travaillent à y remettre son enfant ou à perdre tout rémunération (ou se débrouiller pour trouver une solution de garde).

La priorité gouvernementale est claire : dans la même phrase où Pénicaud annonce qu’il sera interdit de ne pas aller travailler pour garder les enfants – c’est à cela que revient la nécessaire attestation de fermeture de l’école -, elle ne s’empêche pas d’ajouter : « Mais il est important que les enfants puissent retourner à l’école ». Pour libérer les parents, ne précise-t-elle pas ici, mais on a bien compris : hop, tous au travail ! L’inénarrable Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, remet une couche en appelant un « maximum de Français à reprendre le travail ».
C’est ainsi que les écoles rouvrent, contre l’avis du Conseil scientifique, et le volontariat promis aux parents s’envole. Tartuffe, disions-nous.