Amélie de Montchalin, députée La République en marche de l’Essonne, l’a répété quatre fois ce matin sur France Inter, pour justifier la politique menée par Emmanuel Macron, quand bien même le dernier sondage indique l’opposition de 55% des Français. Pire, « L’action d’Emmanuel Macron pour ce qui est du pouvoir d’achat et de la réduction des inégalités sociales est jugée sévèrement, 78% des Français estimant qu’elle va dans le mauvais sens ». Mais qu’à cela ne tienne, « Nous avons été élus sur un projet », a seriné la jeune femme. Sans que jamais Éric Delvaux, journaliste préposé à l’interview, ne formule la moindre objection. Singulière réécriture de l’histoire et fondement de l’imposture macronienne : en réalité, Emmanuel Macron a bien été élu parce que son adversaire était Marine Le Pen. De fait, objectivement, « 83% des français n’ont pas voté pour E. Macron au premier tour », en comptabilisant la totalité de la population majeure comme le fait ce billet de blog sur Médiapart, qui conclut en titre que « 8 français sur 10 n’ont pas voté pour Macron ».
Pour ne considérer cette fois que les inscrits sur les listes électorales, ainsi que le fait Francetvinfo, « plus de 4 millions d’électeurs (soit 8,6% des électeurs inscrits et 11,5% des votants) ont glissé un bulletin blanc ou nul dans l’urne lors de ce second tour. Il s’agit d’un record absolu sous la Ve République. En définitive, Emmanuel Macron a donc été élu par seulement 43,6% des électeurs inscrits, alors que le total de l’abstention et des votes blancs et nuls atteint 34%. (…) Parmi les électeurs d’Emmanuel Macron au second tour, 43% disent avoir voté pour lui en premier lieu pour faire barrage à Marine Le Pen. » Résumons donc : sur 43,6% des inscrits ayant apporté leur suffrage au second tour au président, 43% ont voté contre La Pen et pas pour Macron. Combien reste-t-il ? Nous sommes nuls en maths et une forte migraine commence à nous prendre… Quoi qu’il en soit, cette assertion d’Amélie de Montchalin, «Nous avons été élus sur un projet », est aussi mensongère que scandaleuse. Comme le fait qu’Éric Delvaux n’ait pas bronché. Mais il y eut pire sur France Inter tout récemment : l’avant-veille, face à un François Ruffin éberlué, Nicolas Demorand a osé prétendre qu’ « Une majorité de Français soutient Emmanuel Macron ». Alors que 60% des Français ne veulent pas que Macron se présente pour un second mandat. Voilà où en est aujourd’hui la propagande macroniste sur le service public, avec les hagiographies répétées de Laurent Delahousse sur France 2 (la dernière relatée par Télérama, après ce sommet de l’interview à-plat-ventriste, contée encore une fois avec tout le talent de Samuel Gontier). Et ne parlons même pas de la nomination de Bertrand Delais, autre notoire hagiographe à-plat-ventriste, à la tête de La chaîne parlementaire. Et il en est qui se piquent de donner des leçons à RT France ?
Je m’abstiens d’écouter France Inter, je m’évite ainsi une souffrance inutile 😀
Comme je te comprends… Mais je ne sais qu’écouter d’autre et il faut bien s’informer !