Jan 142011
 

Un feuilleton plumedepresse© :  les démêlés du désormais simple député-maire de Chantilly, Eric Woerth, avec la justice. Nous avons mille fois tempêté en rendant compte de ses turpitudes, il est temps qu’il paye aujourd’hui l’addition.

Le premier épisode était à lire en exclusivité pour nos abonnés (message subliminal) sur le Kiosque permanent, à la date du 18 novembre. Rattrapage.

« Figurez-vous, comme si ça ne suffisait pas, que ce si « honnête » Eric Woerth, ex ministre inamovible du Budget puis du Travail, ne trimballe pas les seules casseroles du bettencourtgate : au lendemain de son éviction du nouveau gouvernement, « le procureur général près la Cour de cassation Jean-Louis Nadal a annoncé avoir saisi mardi la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) du cas d’Eric Woerth, qu’il soupçonne de favoritisme et de prise illégale d’intérêts lors de la cession de l’hippodrome de Compiègne », annonce Libération, qui publie des extraits du communiqué adressé aux agences de presse : « l’analyse de l’ensemble des documents ainsi communiqués fait apparaître que les conditions de la vente d’une partie de la forêt domaniale de Compiègne effectuée par Monsieur Eric Woerth, alors ministre du Budget, au profit de la société des courses de Compiègne, seraient susceptibles de constituer des indices d’atteintes aux règles régissant la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public (délit dit de favoritisme) ». Nadal précise avoir reçu « copie du complet dossier de la cession de l’Hippodrome du Putois » et que l’examen qu’il en a fait « met également en évidence la nécessité de faire vérifier, au regard des dispositions du Code pénal relatives à la prise illégale d’intérêts, l’existence ou l’absence de liens d’intérêts entre le ministre du Budget et les bénéficiaires de cette vente ». De quoi s’agit-il ? Résumé d’@rrêt sur images : « Dans cette affaire, Eric Woerth est soupçonné d’avoir cédé à la société des courses de Compiègne, en mars 2005, un terrain domanial – une forêt de l’Etat – au 5e du prix, sans appel d’offre ni publicité, alors qu’il était ministre du Budget ». Détail qui tue, livré par le JDD : Antoine Gilibert, le président de la Société des courses de Compiègne, est aussi l’un des dirigeants de l’association France Galop, à laquelle appartenait à l’époque… Florence Woerth. Et dire que cette dinde de Roselyne Bachelot s’est crue obligée de déclarer, lors de la passation de pouvoir : « Peu d’hommes politiques ont fait l’objet d’attaques aussi odieuses et imméritées que toi, que tu as surmontées avec un courage et un contrôle de soi (…) Chapeau Eric Woerth ! »

Retour à l’actualité : ça y est, « Depuis hier, l’ex-ministre peut être poursuivi par la Cour de justice de la République dans la vente de l’hippodrome de Compiègne », annonce Libération aujourd’hui à minuit.

Le quotidien tempère aussitôt : « Mais la prise illégale d’intérêt sera dure à prouver ». De son côté, Sud-Ouest globalise : « Les ennuis s’accumulent pour Eric Woerth. Dans deux des dossiers Bettencourt délocalisés à Bordeaux, l’ancien ministre du Budget est susceptible d’être mis en cause pour trafic d’influence et financement illégal de parti politique. Depuis hier, il est visé par une seconde information judiciaire. Relative à l’hippodrome de Compiègne (Oise), ville voisine de celle de Chantilly dont il est le maire, elle a été ouverte pour prise illégale d’intérêt par la Cour de justice de la République. La juridiction chargée de juger les crimes et délits commis par des ministres dans l’exercice de leurs fonctions a été saisie par le procureur général de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal. Le haut magistrat a pris cette initiative à quelques mois de son départ à la retraite. » Alors, conflit d’intérêt ou pas ? Faites-vous votre avis en lisant ce passage passionnant de l’article de Sud-Ouest : « L’ancien ministre se veut pourtant très détaché et assure que ce dossier n’a pas occupé plus de six à sept minutes de son temps. Peut-on prendre ces propos pour argent comptant au regard de l’intérêt manifesté par Éric Woerth pour la chose hippique ? Son épouse, Florence, détient des parts dans une écurie et il est le premier magistrat d’une ville réputée pour son champ de course. Parfaitement au courant des arcanes de cet univers, Éric Woerth a eu pour conseiller à l’époque où il était ministre du Budget un certain Hubert Monzat, personnage qui suscite quelques interrogations. Il est aujourd’hui le directeur de France Galop, société organisatrice de compétitions parisiennes à laquelle est affiliée la Société des courses de Compiègne. Ces liens de proximité dissimulent-ils des relations d’intérêt de nature à permettre à Éric Woerth d’en retirer un avantage ? C’est la question à laquelle devra répondre la Cour de justice de la République. Celle-ci n’ayant pas la réputation d’instruire les rares dossiers qui lui sont confiés avec célérité, la réponse n’est sans doute pas pour tout de suite. » A suivre dans notre prochain épisode d’ « Eric Woerth en prison! »

Illustration Eric Woerth en prison! : Edilihan.

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  3 commentaires à “« Eric Woerth en prison ! »”

  1. Jeudi dernier, Eric Woerth a assisté aux voeux du maire de Betz, patelin de l’Oise, dont la particularité est d’avoir sur son territoire un château, résidence française des rois du Maroc, depuis Hassan II jusqu’à son fils Mohammed VI, actuel roi. Eric Woerth, maire de Chantilly, en compagnie de Philippe Marini, sénateur-maire de Compiègne, et d’Arnaud Foubert, maire de Crépy-en-Valois (ville où je vis). La clique UMPiste de l’Oise condamnée aux petits villages ? Pour Woerth qui a fait quelques chichis quand on lui a proposé une coupe de champagne : « oui, non, oui merci finalement », cela doit être terrible de se retrouver dans les coins à betteraves les plus reculés du territoire isarien… (Pour info : je n’étais pas aux voeux du maire de Betz !). Mais tout se sait dans la cambrousse.

  2. Eric Woerth a par ailleurs annonce avoir lui-meme autorise en 2009 un controle fiscal de lartiste Francois-Marie Banier. Eric Woerth … souligne que cest sous son autorite qua ete lance un controle fiscal sur Monsieur Banier affirme un communique du ministere du Travail.

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