Juin 012020
 

Insondable inventivité des crânes d’œufs de la Macronie : il y eut en ouverture, pendant le confinement, l’inoubliable auto-attestation dérogatoire, délice d’absurdité. Vint ensuite, en phase 1 du déconfinement, les dérogations accordées pour l’ouverture des plages avec leur nouveau concept que le monde entier, sûrement, nous envie : la « plage dynamique ».

Nous allions vous proposer de nous poser un peu pour réfléchir à cette question, mais voilà que, justement, nous n’en avons pas le droit. En tout cas pas sur une plage. Qui donc a-t-il le premier utilisé cette expression (impropre : ce n’est pas la plage qui est dynamique) ? Des élus locaux landais, selon le Huffington post (avec l’AFP). Pour contrer la décision gouvernementale de fermeture des plages jusqu’au 1er juin. Formulation reprise par l’Assemblée nationale. Et en quoi donc la « plage dynamique » consiste-t-elle ? « La plage doit être fréquentée d’une façon « dynamique », répond LCI. C’est-à-dire que ceux et celles la fréquentant doivent y marcher, y courir ou y glisser selon les pratiques mais jamais n’y stationner. » Notons au passage que l’on a le droit de pratiquer le yoga, comme le précise France bleu. Interdiction de la bronzette, donc, sauf dans la position du lotus !

Bon, la « distanciation sociale », on comprend. Ne pas se coller les uns aux autres pour éviter la contamination par la Covid-19. Du reste, 4 m2 par personne sont requis sur les plages. Mais quid de cette immobilité qui est proscrite ? Risque-t-on davantage de propager le virus, ou de l’attraper soi-même, si l’on ne bouge pas ? Le virus est-il si lent qu’il ne parvient pas à se fixer sur un organisme dès lors que ce dernier est en mouvement ? Brisons-là avec ces élucubrations qui tentent d’apporter une justification sensée à l’obligation de « plage dynamique ». Et passons à un ton plus colérique : qu’est-ce que ça peut leur foutre en quoi est-il donc gênant que l’on pose une serviette sur la plage ?

La Macronerie est bien le règne d’Ubu-roi. A-t-on seulement tout vu dans ce domaine ? Nous n’en mettrions pas notre main au feu, même si la « plage dynamique » place haut la barre. En attendant, dès demain, 2 juin, serons-nous enfin débarrassés de cette interdiction idiote ? Eh bien non ! Même si la règle n’a globalement pas été observée, en tous les cas dans les Bouches-du-Rhône d’où nous témoignons, mais qu’on était de fait à la merci d’un excès de zèle local, elle n’est pas encore caduque : c’est le préfet qui continue à décider. Et qui pourrait donc, théoriquement, continuer à pourchasser les poseurs de serviettes, terroristes sanitaires de nos plages.

Jean-Michel Apathie, David Pujadas, Christophe Barbier et Pascal Praud
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