Juin 142020
 

Le Conseil d’État met le holà à la dérive autoritaire de la Macronie.

« Dérive autoritaire du pouvoir », comme accuse régulièrement La France insoumise ? Une nouvelle pièce est versée au dossier, à charge, d’une Macronie violant les libertés fondamentales. L’interdiction de manifester sur la voie publique, prise dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire par l’article 3 du décret du 31 mai 2020, qui proscrit les rassemblements, réunions ou activités réunissant plus de dix personnes dans l’espace public, était-elle fondée et légitime ?

Le Conseil d’État a répondu hier, le 13 juin : « Le juge des référés relève que le Haut Conseil de la santé publique ne préconise, dans ses recommandations du 24 avril 2020, aucune restriction à la circulation dans l’espace public tant que les « mesures barrières » sont respectées (distanciation d’un mètre ou port du masque notamment), et qu’une reprise de l’épidémie n’est pas constatée. Alors que la liberté de manifester est une liberté fondamentale, le juge des référés en déduit que, sauf circonstances particulières, l’interdiction des manifestations sur la voie publique n’est justifiée par les risques sanitaires que lorsque les «mesures barrières » ne peuvent être respectées ou que l’événement risque de réunir plus de 5000 personnes. »

Voilà donc le gouvernement pris sur le fait d’attenter à une liberté fondamentale sans justification valable. Selon la formule célèbre du Canard enchaîné, Pan sur le bec de la Macronie ! « Selon l’avocat Paul Mathonnet, qui a déposé la requête au nom de cinq organisations syndicales (CGT, Solidaires, Fédération syndicale unitaire, Syndicat de la magistrature et Syndicat des avocats de France) [excusez du peu !, NdA], cette interdiction « porte une atteinte manifestement illégale à plusieurs libertés fondamentales : la liberté de manifester et le droit d’expression collective des idées et des opinions, la liberté de réunion et la liberté syndicale », résume Le Monde. Le Conseil d’État vient donc de lui donner raison, infligeant ainsi un nouveau camouflet majeur au gouvernement. Le pire étant que, pas plus tard que mercredi dernier, la fine équipe avait présenté une proposition de loi pour prolonger cette interdiction de manifester « manifestement illégale »… jusqu’au 10 novembre prochain ! Notons donc que, si nous ne sommes effectivement pas dans une dictature, c’est bien parce que les institutions républicaines empêchent le gouvernement de nous y conduire tout droit !

Conclusion gouleyante de l’avocat de la Ligue des droits de l’Homme, Maître Patrice Spinosi, cité par Franceinfo : « Lorsque le gouvernement abuse de l’état d’urgence sanitaire et interdit toutes contestations sociales, [le juge] vient rappeler au gouvernement que ce n’est pas possible. Quand on en arrive à avoir un ministre de l’Intérieur qui déclare publiquement que certes, les manifestations sont interdites, mais que des sanctions ne seront pas prononcées en cas de manifestations parce que l’émotion doit l’emporter sur le droit, on voit bien le malaise dans lequel est le gouvernement face à cette interdiction générale qu’il a lui même édictée. »

Imagine-t-on que ce type est ministre de l’Intérieur ? Son stupéfiant « L’émotion doit l’emporter sur le droit » vient juste après l’inénarrable expression « soupçons avérés » – qu’il a été contraint de retirer piteusement, non sans avoir osé prétendre, bougre d’âne, qu’il s’agissait d’une expression « volontairement choisie » – et confirme une incompétence sidérante à ce niveau. Christophe Castaner, grotesque personnage à la nullité abyssale, a mérité haut la main une place d’honneur dans notre rubrique Bonnet d’âne.

Pour conclure d’une blague du dimanche, nous vous livrons une astuce infaillible : comment savoir à coup sûr quand Castaner est en train de dire une bêtise ? Facile : à chaque fois que vous voyez ses lèvres bouger.

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