Hallucinant message de la préfecture de police de Paris sur Twitter :
Il existe donc (depuis février 2020, création à Bobigny) une « cellule de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire » – que nous baptiserons Clirc). Sous l’égide de laquelle on a contrôlé aujourd’hui une école « attachée à une mosquée ». « Procédure classique », nous précise-t-on. Donc rien à voir avec la future loi. Dont on n’a visiblement pas besoin pour qu’une « cellule de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire » n’aille contrôler les écoles confessionnelles. Et finalement quoi ? « Plusieurs insuffisances liées à la sécurité incendie ». Signification de ce message ? « Vous voyez, on lutte contre l’islamisme : on a déjà chopé une école où il manquait deux extincteurs ! »
Cette mosquée ou cette école, rue Jean-Pierre Timbaud dans le onzième arrondissement de Paris, ont-elles été repérées comme radicalisées ? Qu’on nous le dise. Ou l’a-t-on ciblée au hasard ? À croire Hamadi Hammami, président de l’association Foi et Pratique responsable de la mosquée, qui interpelle le Conseil français du culte musulman (CFCM), cette association, membre fondatrice du CFCM, est «présente depuis plus de 40 ans, et ne représente en rien un danger contre la République et ses valeurs, bien au contraire. Nous œuvrons tous, pour former les citoyens de confession musulmane de demain». Il précise : « Ce matin, une quinzaine de policiers, tous corps confondus, ont fait irruption dans la mosquée Omar pendant les cours d’arabe. Les enfants et les enseignants ont été choqués par cette intrusion, qui n’a aucun sens.»

Didier Lallement, préfet de police de Paris, a dû confondre mosquée Omar et mollah Omar, c’est ballot. Il aurait dû lire StreetPress du 15 décembre 2015 : « En 2012 l’imam de la mosquée Omar était expulsé du pays, accusé de prêcher un djihad violent. Aujourd’hui le lieu de culte affiche une banderole «Pas en mon nom». Il en est aussi question dans Le Figaro du 27 septembre dernier, qui titrait Attentat près de l’ancien siège de Charlie Hebdo: à la mosquée Omar, on fustige «cet acte ignoble» : « Ce premier dimanche d’automne, la banderole «not in my name» – «pas en mon nom» –, aurait pu être à nouveau affichée sur le fronton de la mosquée Omar (…) «Nous aurions pu ressortir cette banderole que nous avions affichée sur notre façade en 2015 après les attentats de Charlie Hebdo, confie au Figaro Hammami Hamadi, le président de l’association Foi et pratique, responsable de la mosquée. C’est le message qu’a prononcé l’imam dans son prêche de vendredi. Comment peut-on se reconnaître dans un acte aussi ignoble que cruel, ce n’est pas possible. Lors de la publication des nouvelles caricatures, il n’y a eu aucun remous dans la communauté. » Conclusion : la cible du jour est justement une mosquée exemplaire par sa condamnation du terrorisme !
Annonçant la création de la première Clirc, RTL expliquait : « L’idée est de mobiliser les services de renseignement, mais aussi les collectivités locales, les municipalités, l’éducation nationale, voire des particuliers. Objectif : détecter et prévenir le prosélytisme et le communautarisme. » Avantage avec les particuliers : ils peuvent faire milice ou délation… À travers ce qui débouche finalement sur un contrôle incendie dans une école coranique, n’est-ce pas le gouvernement Macron-Castex-Darmanin qui joue avec le feu ?
PS : que cette campagne présidentielle va être longue…