Nov 292020
 

Avant d’autoriser à filmer des policiers dans l’exercice de leur fonction, le service de communication de la police nationale exige désormais un droit de validation du reportage avant diffusion, annonce francetvinfo. On croit rêver, mais on n’a encore rien vu : « Il demande aux sociétés productrices de reportages la signature d’une convention stipulant qu’il « visionnera l’émission dans sa version définitive avant première diffusion dans un délai permettant une éventuelle modification (…) sera le seul habilité à valider définitivement le contenu produit sur les plans juridiques, éthiques et déontologiques en accord avec la société (…) Les enregistrements ne doivent pas porter atteinte à l’image de marque de la police nationale, ni comporter de scènes pouvant être considérées comme « choquantes » (…) Aucun extrait ne pourra être diffusé sans l’accord express du représentant de la police nationale. » L’hallucination est totale. Ne pas porter atteinte à l’image de marque de la police, ne pas diffuser d’images choquantes, non mais ça va bien ou quoi ? L’on ne pourra donc montrer que de preux et vaillants chevaliers au comportement irréprochable : un véritable rêve de bisounours fasciste.

C’était donc ça, le « nouveau monde » de Macron : le retour aux années 60-70

Une flopée de journalistes de l’audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l’information et producteurs de magazines d’actualité – les plus importants, des plus grandes chaînes, les journalistes les plus célèbres et même les bien élevés comme Laurent Delahousse ! – signent donc un texte commun protestant qu’ « en exigeant une validation de nos reportages et documentaires, les pouvoirs publics veulent s’octroyer un droit à la censure. Aucun journaliste ayant pour vocation d’informer librement le public ne peut l’accepter. Il est impensable que la cohérence globale d’un reportage sur le plan juridique, éthique et déontologique soit supervisée par des ministères. » Ce qui tombe sous le sens. Reste à savoir ce qui a bien pu se passer dans la tête de ceux qui ont cru que pouvait passer fin 2020 ce retour à l’Office de radiodiffusion-télévision française et au ministère de l’Information (1938-1974).

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