« Nous serons là pour conserver le triple A », disait encore François Baroin en octobre. Pour le ministre de l’Economie, on pouvait être rassuré : « quelle que soit l’évolution de la situation des marchés, quelle que soit l’évolution de la stabilité de la zone euro », rien n’allait empêcher notre fine équipe du pouvoir d’éviter cette fâcheuse dégradation. « Nous serons présents »… Où es-tu François ? Fine équipe, écrivions-nous : que dire de cette cruche du Budget, Valérie Pécresse, qui déclare au soir de l’annonce de la perte du triple A décidée par l’agence de notation Standard & Poors : « Notre stratégie économique ne changera pas : c’est le désendettement, la compétitivité et le potentiel de croissance ». C’est ça, oui, l’austérité nous conduit droit dans le mur mais on continue en klaxonnant !
Si A signifie andouille, après Baroin et Pécresse il nous en manque une. Convoquons Luc Chatel, ci-devant ministre du Saccage de l’Education nationale : « À chaque fois que les socialistes ont été aux responsabilités, on a eu une fuite en avant budgétaire et on a fait reposer sur la génération future les avantages sociaux de la génération précédente. » [La perte du AAA] « ce n’est pas la sanction de la politique de Nicolas Sarkozy, c’est le résultat de 30 ans de fuite en avant budgétaire, d’incurie budgétaire », ose-t-il. Toute l’UMP s’applique à nier l’évidence de la responsabilité de Nicolas Sarkozy, quand les chiffres sont implacables.
500 milliards, comptent même les journalistes Emmanuel Lévy (Marianne) et Mélanie Delattre (Le Point), auteurs d’Un quinquennat à 500 milliards, le vrai bilan de Sarkozy. Qui dit mieux ?
500 milliards ! Qui n’ont sûrement pas été perdus pour tout le monde… Va donc jeter un œil sur la fortune de nos plus riches. On peut cliquer sur un nom choisi dans la liste et regarder l’évolution de sa fortune depuis 2004, c’est très instructif :
http://www.challenges.fr/classements/fortune/
Oh, comme je vous comprends et combien je compatis en lisant votre liste instructive mais non surprenante!!! Honteux, malhonnêtes, qu’ils aillent tous en enfer (si toutefois il existe).
On disait « plus c’est gros, plus ça passe », à propos d’énormités. Nos amis sarkozystes auront au moins réussi à faire le proverbe. Plus c’est con, plus ça coince.
Quel triple A ? Je ne vois pas de quoi vous parlez : http://www.youtube.com/watch?v=UgjHKKud2FE
Ce n’est pas tant la question du journaliste qui le gêne ; on le voit surtout réellement furieux de ce qu’à son niveau, il considère comme une trahison de gens de son clan.
Donc, pour lui, M. le maudit n’existe pas… mais la politique de rigueur et d’austérité et de dévalisation du pays par le gang de M. le maudit cessera-t-elle pour autant ? Non plus. Pourtant, il pourrait s’il le voulait la faire cesser… s’il bossait pour la France, évidemment. Pas seulement pour ses hyper-riches.
« Luc Chatel, ci-devant ministre »
Malheureusement il l’est toujours.
L’expression « ci-devant » date de la Révolution, elle siginifie précédemment et était appliquée aux anciens nobles.
Voyez donc le terme « ci-devant » sous son expression plus générale, celle qui appartient à un peuple désignant une ancienne élite qui s’est dévoyée:
Pour les nobles de l’époque de la Révolution, je suis sûr qu’il considéraient qu’ils le demeuraient malgré cette même Révolution en marche. Il en est de même avec ce gouvernement et cette « majorité » qui se croient encore légitime. Si l’on en désigne comme « ci-devant » c’est qu’on les déchoit raisonnablement de toute forme d’autorité étatique considérant celle-ci illégitime en leurs mains.
S’il faut encore répéter ces généralités qui fondent, en principe, nos sociétés démocratiques alors soit:
L’autorité ne peut émaner que du peuple souverain, qui peut décider de la placer momentanément en quelques représentants, mais aussi la retirer à tout instant même si cela n’apparaît que sous une forme morale en dehors de période électorale dans le système actuel. Il n’y a que ceux qui infantilisent ou nient le peuple pour croire et faire croire que ce peuple ne saurait reconnaître lorsque les institutions n’agissent pas dans l’intérêt général. La démocratie est en danger chaque fois qu’un état ou quelque fraction de celui-ci abuse de la réputation d’autorité qui lui est octroyée. La « majorité » actuelle surfe depuis trop longtemps déjà sur un soutien inférieur à 30% (en moyenne,) ce n’est pas anodin.
Voilà qui explique, je pense, l’utilisation réactualisée du terme « ci-devant ».
La dette, c’est la droite, graphique édifiant à l’appui : VOIR ICI…