Déc 022012
 

Avec Montebourg, Hollande et Ayrault, on passe vite du volontarisme au couille-mollisme. Mittal ? «Les mensonges de Mittal depuis 2006 sont accablants» et il n’a «jamais tenu ses engagements vis-à-vis de l’Etat français»tempêtait Montebourg le 26 novembre. Et on allait nationaliser. Résultat des courses : « trahison ! » hurlent les syndicats. Ce Mittal aux mensonges accablants qui n’a jamais tenu ses engagements, eh bien on lui fait finalement confiance ! Le confrère et ami Jean-Marcel Bouguereau s’exclame« Le grand gagnant du bras de fer de Florange est Lakshmi Mittal. Finalement, il garde toute l’aciérie dont la filière froide, la plus rentable, celle qui transforme l’acier produit localement et ne s’engage qu’à une chose : il n’y aura pas – pour l’instant du moins – de plan social mais la filière chaude, les hauts fourneaux, arrêtés depuis longtemps ne seront pas redémarrés. Ils seront simplement entretenus dans l’attente d’un hypothétique plan européen de production d’acier propre. Les salariés de Florange n’ont pas mis longtemps à comprendre. Comment pourraient-ils croire aux investissements promis de 180 millions d’euros sur cinq ans alors qu’un rapport estime le site « viable, fiable et rentable«  à condition d’un investissement de 400 à 500 millions d’euros, d’autant qu’on attend toujours le chèque promis par Mittal pour Grandrange ? Le problème c’est que ce pitoyable dénouement arrive au terme d’une semaine où Arnaud Montebourg avait menacé, tempêté, promis les foudres d’une « nationalisation » partielle et même annoncé l’existence de deux éventuels repreneursDe faux espoirs. Au bout du compte il ne reste plus rien de ces promesses qui avaient fait espérer que toute la filière allait repartir. » Mais qu’on se rassure : si Mittal, encore une fois, reniait ses engagements, promis, là on nationalisera. Notre œil.

« Ayrault et Montebourg m’ont menti ! »
Un syndicaliste balance : « Edouard Martin, responsable CFDT d’ArcelorMittal à Florange, a accusé samedi le gouvernement d’avoir « menti tout au long » des discussions sur l’avenir de Florange, ajoutant qu’aux salariés il avait « fait croire que la nationalisation était acquise. Jusqu’à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n’a pas compris du tout ce pataquès de dernière seconde où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n’avait jamais été jamais évoquée », a-t-il dit sur RTL. Edouard Martin s’est demandé « si à un seul moment le Premier ministre a cru à l’hypothèse de la nationalisation. On aurait aimé qu’on arrête de nous rouler dans la farine (…). J’ai l’impression qu’on nous a menti tout au long », a-t-il dit. Pour le responsable syndical, « si le patron n’était pas Mittal on aurait pu crier quasiment victoire » mais, a-t-il ajouté, Lakshmi Mittal « n’a jamais respecté les engagements qu’il a pris ». Il a exprimé la crainte que « pour le gouvernement le dossier soit bouclé et la page tournée, et que (les salariés de Florange) soient oubliés ».

Concluons par du Mélenchon : « Lakshmi Mittal n’est pas le bienvenu en France et ne l’a jamais été. Parce que l’OPA qu’il a fait sur Arcelor est une OPA hostile. M. Mittal n’a aucun droit sur nous », a déclaré l’ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle, estimant que l’accord entre le gouvernement et Mittal s’est « fini en pantalonnade médiocre. Il faut immédiatement que les syndicats reviennent à la table », a estimé Jean-Luc Mélenchon qui « reste sur la position de nationalisation ». Si cette « nationalisation » ne se fait pas, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu’il faudrait des « garanties » au nouveau projet. » Parce qu’on ne combat pas la finance avec un pistolet à eau, ni avec un sabre en carton. Pas plus chez Mittal qu’à PSA.

Illustration piquée aux camarades du PCF

PS : sur PSA, il faut absolument lire Pierre Derruelle. Extrait : « Je savais aussi que la famille Peugeot était la première fortune française (4,4 milliards d’euros via une holding crée en 1929) résidente en Suisse, puisque plusieurs membres s’y étaient installés il y a belle lurette, non pas pour échapper à l’imposition fiscale française, mais pour la qualité de l’air pur des montagnes helvètes et la beauté paisible et propice à la méditation, des pâturages verdoyants. »

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  9 commentaires à “Mittal, le pistolet à eau et le sabre de carton”

  1. Encore Montebourg et toute cette faune PS gouvernementale a menti, comme Mittal et pour Mittal. Ils n’ont jamais eu l’intention de nationaliser. Ces dévots du Marché, ces socialistes convertis aux chèques sous la table et aux places qui les attendent chez une marque ou une autre n’ont jamais eu l’intention de combattre une multinationale. Vous rêvez ou quoi ?…Les syndicats se font balader, du moins certains…
    Encore une fois, on s’est fait baisé par la canaille socialiste, celle qui fait exactement la même chose que la droite mais nous demande en plus de l’applaudir.

  2. Jamais plus les socialistes ne répèteront qu »on a tout essayé en matière de chômage » et que « l’État ne peut pas tout ». Pauvres chats échaudés. Alors ? Alors, ils sont condamnés à faire des moulinets avec leurs petits sabres de cartons pour donner le change. Oui, sabres de carton car ils se sont laissé désarmer en acceptant de demeurer dans le cadre capitaliste pour gérer l’économie du pays et en optant définitivement pour la sociale-démocratie qui sera la dernière des solutions. S’opposer frontalement aux marchés et aux ploutocrates ne se ferait pas sans risques, sans violences, sans troubles. Ils n’y sont pas préparés et la grande majorité des français non plus. Et puis au bout du compte pour quel nouveau paradigme ? Ils n’en savent strictement rien, incapables qu’ils sont comme la droite de penser l’avenir. Pour ceux qui cherchent une voie étroite, voir les déclarations récentes de JL Mélenchon – et d’autres d’ailleurs – pour un écosocialisme qui pose clairement que l’économie doit être au service des hommes dans le respect absolu de son environnement. Ce doit, maintenant, être notre désir car seul le désir est révolutionnaire.

  3. « couille-mollisme » ?

  4. Si encore j’étais surpris du manque de poigne des dirigeants de notre pays, ce serait bien, mais franchement, l’un d’entre vous s’attendait-il vraiment à autre chose ? Depouis que Mittal s’est installé en France, il a touché plus de subventions qu’il n’a fait d’investissement, ou dépensé en salaires. Par quel miracle pourrait-il en être autrement aujourd’hui ?
    L’état va continuer à subventionner en pure perte une entreprise privée, qui fermera dès que les subventions ne seront plus suffisantes pour couvrir les frais de fonctionnement. Pendant ce temps, les dividendes et les bénéfices tombent, mais loin de la France.
    Quelqu’un a dit « gauche » ???

  5. […] volonté de sauver des emplois. Non, le combat qui s’est mené la semaine dernière n’est pas une stratégie voulue et concertée entre l’équipe de Hollande et son Ministre du redressement productif, […]

  6. Expropriaio et autogestion…

    La seule solution…

    Misère…

  7. Malheureusement rien d’étonnant.
    Nous avons tous assisté à cette bouffonnerie en sachant pertinament quelle serait la fin de la pièce.
    Pas besoin d’une suite, on la connait déjà tous. ça nous fera des économies, c’est dans l’air du temps.

    Mittal est un voyou, servi par des voyous, qui, eux, nous dirigent.

    Il ne tiendra pas ses promesses, les politiciens crieront doucement au scandale, et puis on passera à une autre trahison. Qui servira d’écran de fumée. Comme Mittal pour autre chose.
    Et dans 4 ans, le PS et l’UMP se combattront dans un championnat de dupe et gagneront.
    Ce sont toujours les mêmes qui perdent, de toutes façons.

  8. J’adore les illustrations !

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