Déc 032020
 

Lors de l’hagiographique Matinale de France Inter consacrée à Giscard suite à la mort de l’ancien président, alors que tous les intervenants rivalisaient de compliments pour vanter l’accordéoniste de Chamalières, ça a été plus fort qu’elle : il a fallu que Léa Salamé le compare à Macron !

Lauréate du prix de la meilleure intervieweuse de France en 2015, surprenante distinction quand on sait la complaisance dont elle fait régulièrement preuve à l’égard du pouvoir (comme ici, face à Bruno Le Maire, pointé par Acrimed), Léa Salamé s’est fendue ce matin sur France Inter d’une incroyable question adressée à Jean-Louis Borloo, l’ex ministre « centriste » (cet autre positionnement de droite), à propos d’Emmanuel Macron et de feu Valéry Giscard d’Estaing, président de la République de 1974 à 1981, décédé hier : « En voulant gouverner en même temps à gauche et à droite, Emmanuel Macron est-il le véritable héritier de Valéry Giscard d’Estaing, n’a-t-il pas réussi au fond à faire aboutir le rêve centriste de l’ancien président ? » Un rêve centriste à base de sarkozysme ? Borloo ne répond pas, il « ne [veut] pas commenter la vie politique actuelle ». Alors Léa insiste : « Mais enfin tout de même !, lâche-t-elle très agacée, sans commenter la vie politique, l’idée de casser la droite et la gauche, c’était, euh… là, c’est une question historique, je ne vous demande pas de commenter l’actualité politique… » Une question historique, pour sûr ! « C’est aussi une chose dont vous rêviez, à l’origine… » Réponse de Borloo : « Je ne crois pas du tout qu’il faille casser la droite et la gauche ! » La pauvre Salamé en est pour ses frais.
Mais tout de même : que Macron ait pu faire croire aux naïfs qu’il n’était ni de droite ni de gauche pour se faire élire en 2017 est surprenant, mais véridique ; qu’après le virage sécuritaire tout droit vers l’État policier avec un ministre aligné sur les syndicats d’extrême droite de la police, son texte voté à l’unisson par une nouvelle majorité La République en marche, Les Républicains et le Rassemblement national, faire encore passer devant des millions d’auditeurs Macron pour un « centriste » ? Comment dire…

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Nov 052020
 

C’est l’arroseur arrosé : Claude Malhuret, sénateur de l’Allier présidant le groupe Les Indépendants – République et territoires (croupion macroniste), jouait les amuseurs le 4 mai dernier : « Je revois le professeur Mélenchon de la faculté de médecine de La Havane pointer sur vous un doigt vengeur et vous lancer : « il y aura un deuxième pic de l’épidémie et vous le savez. » Impressionnant. J’étais au bord du retweet. » Le même Malhuret, membre de la commission d’enquête sur la Covid-19 (tremblez, macronistes !), déclare tranquillement le 29 octobre dernier : « Face à cette situation imprévisible, il est dans de nombreux cas presque impossible d’anticiper. »

Sauf que « le professeur Mélenchon » (de la faculté de médecine de La Havane) avait bien prédit l’imprévisible, ce qui faisait alors se gausser le cacique de la droite, ancien secrétaire d’État de Chirac. En parlant de prédiction, Jean-Luc Mélenchon avait déjà joué les Pythies en 2017 : « Nous sommes menacés d’un véritable krach sanitaire. Un krach, c’est un effondrement. Il résulterait de trois facteurs : le premier, ce sont des défis sanitaires totalement nouveaux ; le second, c’est un appareil de soins, un ensemble de moyens de soins, qui est en voie de dislocation ; et le troisième, le plus grave, le plus important, le plus décisif, c’est ce qu’il y a dans la tête des décideurs. Une vision absolument absurde, mercantile, entrepreneuriale comme ils disent pour se gargariser avec des mots dont ils ne savent plus très bien ce qu’ils veulent dire, mais qui font si bien au goûter de la marquise. Cette vision de la santé nous rend incapable de répondre à ce que nous voyons se lever devant nous. D’abord, le déchainement de nouvelles épidémies. Comment a-t-on pu en arriver là ? Regardez l’hôpital public qui était réputé, parce qu’il faut bien prendre le problème par un bout, être un modèle dans notre pays parmi les autres nations, et ça l’était. Comment en est-on arrivé au point où des gens qui travaillent sont devenus l’unique et dernière ligne qui permet à l’hôpital de fonctionner. Car sans leur dévouement, parfois jusqu’à la mort, il n’y aurait plus d’hôpital public. [On pourra toujours les applaudir à 20h !] Non, tout ça n’est pas normal. C’est pourquoi je vous parle d’un krach sanitaire en vue. Pendant qu’eux vous disent qu’ils vont encore enlever de l’argent public, encore diminuer les budgets publics, moi, je vous dis que nous allons améliorer la vie parce qu’on le peut. Le progrès est le seul horizon qui vaille. C’est ça qui peut nous rassembler. En ceci consiste la vertu : faire ce qui est bon pour tous. » Las, on connaît la suite : Mélenchon n’a pas été élu, Macron a poursuivi la taille en pièces de l’hôpital public et la pandémie est venue. Bien vu, malheureusement, professeur Mélenchon.

L’imprévisibilité, c’est aussi l’alibi fourni par le président de la République :  « le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée. Nous avons tous été surpris par l’accélération soudaine de l’épidémie. Tous », ose avec aplomb Emmanuel Macron. Repris de volée par Le Monde : « L’Institut Pasteur avait envisagé une saturation encore plus rapide des services de réanimation ». Et le gouvernement a tellement été surpris qu’il en était évidemment bien informé, puisqu’il diffusait lui-même l’information : « Début octobre, le gouvernement s’est appuyé à plusieurs reprises sur des prévisions de l’Institut Pasteur datées du 25 septembre. Le 4 octobre, Le Journal du dimanche relayait ces «projections qui inquiètent le gouvernement», évoquant une possible saturation des services de réanimation dès la mi-novembre. Ces graphiques diffusés sur Twitter par le ministère de la santé reprennent ainsi ces modélisations dans plusieurs villes », en l’occurrence Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne. Et il n’y a pas que l’Institut Pasteur : « À la même époque, le 22 septembre, le conseil scientifique Covid-19 alertait dans une note le gouvernement sur les risques d’une diffusion non maîtrisée du virus ». Conclusion du Monde : « Contrairement à ce qu’a affirmé Emmanuel Macron, le scénario actuel était donc bien sur la table. S’il n’était pas possible de prédire à quel rythme l’épidémie pourrait progresser, plusieurs modélisations ont anticipé les ferments de la situation actuelle, en envisageant même parfois des hypothèses encore plus alarmantes. » Mais à part ça, « Nous avons tous été surpris par l’accélération soudaine de l’épidémie. Tous ».

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Oct 142020
 

L’ancienne soignante en Ehpad eurodéputée LFI « ne supporte plus le discours de Macron » : comme disait Desproges, étonnant, non ?

Sud Education Morbihan - Du fric pour l'hôpital public !

Interpellé par des soignants réclamant « Du fric pour l’hôpital public », Emmanuel Macron a osé la saillie suivante – la même que l’on nous sert depuis quarante ans pour saccager le système de santé, et l’on voit aujourd’hui le résultat : « Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question d’organisation ».

Anne-Sophie Pelletier — Wikipédia

Anne-Sophie Pelletier, ancienne soignante en Ehpad et eurodéputée France insoumise, répond dans Le Monde moderne : « Je ne supporte plus le discours d’Emmanuel Macron qui dit qu’à l’hôpital ce n’est pas une question de moyens mais d’organisation et bien NON, c’est d’abord une question de moyens car si il vous manque des lits, des jambes et des bras vous n’avez absolument aucun moyen de vous organiser autrement. »

Au vu de son expérience professionnelle en Ehpad, le journaliste l’interroge : « Comment cette période à été vécue chez les professionnels de ce secteur déjà en crise bien avant l’arrivée de ce virus ? » La réponse d’Anne-Sophie Pelletier déborde d’un flot de colère qu’on ne peut plus endiguer : « Très mal. Grâce à la mobilisation des opalines il y a quand même eu de grosses grèves dans les Ehpad et pourtant il n’y a pas plus de moyens, les soignants sont épuisés, il n’y a pas de protections, les soignants ont été infectés, il y en a un certains nombre qui sont décédés du Covid alors les retours que j’ai sont terribles. Encore une fois la santé est la dernière roue du carrosse, on les applaudit à 20h mais quand ils vont dans la rue pour manifester ils se font réprimer par la police et sont seuls. Là, avec la deuxième vague qui pointe le bout de son nez, les soignants n’en peuvent tout simplement plus et le plus terrible c’est que les soignants qui se sont permis de dénoncer cette situation, ont fait l’objet de mesures et de sanctions disciplinaires destinées à les faire taire. Le gouvernement devra rendre des comptes à un moment ou à un autre car il n’a pas été capable de gérer la crise, de protéger les soignants, les aînés, les familles, mais aussi tous les invisibles comme le personnel travaillant dans les pompes funèbres ou les aides à domicile dont on a absolument pas entendu parler pendant cette crise. »

EHPAD, une honte française | Lisez!
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Oct 122020
 
Macronavirus.... La Barbarie en Marche, A quand la fin ?
« La France est coupée en deux. D’un côté, une France qui considère qu’elle n’a plus rien à attendre d’un pouvoir jugé hors-sol, autiste, égoïste. De l’autre, une “élite” autoproclamée, satisfaite, inculte, fière de ses rapports à la mondialisation, riche, prétentieuse, agressive. »

Le Covid à la Une, encore et encore ! titre le journaliste, réalisateur et producteur de documentaires Jacques Cotta sur son compte Facebook. « Les villes tombent dans le rouge écarlate du jour au lendemain, les bars doivent fermer et les activités prévues doivent être supprimées. Le premier ministre Castex vient d’indiquer que plus de six dans un domicile privé, c’est pas prudent et qu’il demande à chacun de faire la police chez soi… « car l’état ne peut intervenir ». Il ne peut pas « interdire au parents d’embrasser leurs enfants » mais… Et pour les « grands parents », il faut savoir « garder de la distance »… Pour étayer toutes ces atteintes à venir aux libertés individuelles, il évoque des chiffres… 40% des lits de réanimation seraient occupés par des malades atteints par le Covid-19. Alerte ! Mais de quoi parle-t-on ?
->Il existe 5000 lits de réanimation en France pour 67 millions de français.
->Soit 50 par département en moyenne vu qu’il existe 101 départements.
Ce qui est affolant, ce n’est pas l’épidémie, mais l’état de notre système de santé victime d’une politique ultra libérale qu’il subit depuis plus de quatre décennies. Et ce qui affole le gouvernement c’est la possibilité, avec fort peu de malades, que cette situation réapparaisse au grand jour. Que soit établi sans discussion que les différents « Ségur de la santé » n’ont strictement rien réglé. Que la situation est toujours aussi accablante. Et que la véritable menace qui pèse sur la santé des Français est moins le Covid-19 que la politique menée depuis des décennies et aggravée depuis l’élection d’Emmanuel Macron qui compte « faire le boulot » jusqu’au bout… »

C’est peu dire que nous sommes pleinement en accord avec Jacques Cotta (relire sur plumedepresse L’hôpital à l’os : ceci n’est pas une crise sanitaire). Prenons le simple exemple de la région où nous vivons, en première ligne puisqu’il s’agit de la Métropole Aix-Marseille Provence (en rouge écarlate clignotant sur la carte de la peur !). Le quotidien local, La Provence, nous délivre aujourd’hui des nouvelles du front anti-Covid, dans une dépêche illustrée du tableau ci-dessous.

L’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) compte à ce jour 173 patients atteints de la Covid-19 hospitalisés dont 48 en réanimation.

« Avec 4 hôpitaux et 3 400 lits, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) est le 3e Centre hospitalier universitaire de France, lit-on sur le site de l’institution. C’est aussi le premier employeur de la région, avec plus de 12 000 salariés et près de 2000 médecins. » Marseille, 871 103 habitants en 2020, possède une « aire urbaine de 1 744 000 habitants », selon le directeur de l’Insee Paca, cité par La Provence. Et pourquoi le plan Orsec est-il déclenché, quel est ce cataclysme qui a conduit à la fermeture totale des cafés et des restaurants, à présent rouverts (avant d’être refermés ?) suivant la totale incohérence, mois après mois, des pouvoirs publics ? Parce qu’il y a, sur un bassin de population de 1 744 000 d’habitants, 48 personnes en réanimation (et moins de 200 hospitalisés) pour Covid. Ce monde n’est-il pas devenu complètement fou ? « Ce qui affole le gouvernement c’est la possibilité, avec fort peu de malades, que cette situation réapparaisse au grand jour », écrit donc Jacques Cotta. Que notre système de santé, ruiné par les libéraux, est à l’agonie. Les Marseillais ont-ils pris conscience que c’est moins la Covid qui les menace que l’incurie gouvernementale liberticide ? Que ce qu’il faut d’urgence, ce sont des moyens pour l’hôpital public ?

Lille: plusieurs milliers de soignants manifestent, quelques incidents en  marge
Lille, le 16 juin 2020

Incorrigible, Emmanuel Macron est aveugle, volontairement, cyniquement.  « Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question d’organisation », a-t-il encore osé, mardi dernier 6 octobre, interpellé par des soignants de l’Hôpital Rothschild de Paris. Comme s’il n’avait rien appris, rien retenu des leçons de la crise sanitaire. Ou que ça l’arrange d’y précipiter la France plus encore, pour mieux gouverner par la peur. Rien n’a changé, c’est « le retour à l’anormal ». Marianne nous apprend que « Dans son projet de loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2021, publié ce mercredi 7 octobre, l’exécutif prévoit en effet 900 millions d’euros d’économies dans les établissements de santé. » Il serait vraiment temps de se débarrasser de ce grotesque monarque au petit pied, bouffi de suffisance, incapable de gouverner autrement que pour renforcer les privilèges des 0,1% de la population.

Mise à jour du 13 octobre : ils ne sont plus que 47 aujourd’hui en réanimation.
Mise à jour du 14 octobre, dans l’attente des nouvelles mesures annoncées ce soir par Macron : 161 hospitalisés dont 42 en réanimation.

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Oct 112020
 

Plus de 5 millions de Français ont désormais besoin de l’aide alimentaire, tandis que les 0,1% les plus riches ont enregistré 25% d’augmentation de leur fortune en deux ans, grâce aux cadeaux fiscaux du président des riches.

Merci à notre confrère Guillaume Blardone, qui exhume fort à propos un extrait de la conférence de presse post « grand débat national », en avril 2019, où Emmanuel Macron annonce qu’il ne reviendra pas sur la transformation de l’Impôt sur la fortune (ISF) en Impôt sur la fortune immobilière (IFI) : « Comme c’est une réforme pragmatique, elle sera évaluée en 2020 et nous regarderons son efficacité. Si elle n’est pas efficace, nous la corrigerons. Si elle est trop large, qu’elle a des effets pervers, ils seront corrigés. Mais je le dis très clairement : c’est une réforme pour produire, pas un cadeau pour les plus fortunés. » Bien, bien, bien. Nous sommes en 2020 et que nous apprend Le Monde ? Après la suppression de l’ISF, les revenus des 0,1% les plus riches ont explosé en France, titre-t-il. Le quotidien résume ainsi le deuxième rapport du comité d’évaluation des réformes de la fiscalité, publié jeudi 8 octobre, précisant qui en sont les auteurs : « Réalisé sous l’égide de France Stratégie, l’organisme d’évaluation et de prospective rattaché à Matignon, [il est le] travail d’économistes, de députés, de représentants de l’Insee, du Trésor, ou encore du Medef et de la CFDT. » Pas un ramassis de gauchistes, donc. Et que concluent-ils ? « La suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) et l’instauration de la «flat tax» [prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus du capital] au début du quinquennat ont eu pour effet de faire fortement augmenter les revenus des 0,1% des Français les plus aisés, tandis que la distribution de dividendes, de plus en plus concentrée, a explosé. »

« Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l’entourage, ce livre fait la chronique édifiante d’une guerre de classe menée depuis le cœur de ce qui s’apparente de plus en plus à une monarchie présidentielle. »

Public Sénat effectue un constat implacable : « les dividendes ont augmenté «fortement», de 60% en 2018, pour atteindre en volume 23,2 milliards d’euros. La tendance haussière se poursuit en 2019. «Les 0,1% de Français les plus aisés sont un quart de fois plus riches que les 0,1 % de 2017», constate l’étude. «Ce rapport souligne de façon caractérisée et solide : pour les très hauts revenus, le gain est considérable», note le sénateur socialiste Vincent Eblé, ex-président de la commission des finances au Sénat. «Les chiffres sont absolument hallucinants. En une seule année, l’inflexion est énorme. C’est un changement de nature démentiel. » (…) la concentration de ces revenus tirés du capital est de plus en plus marquée. Si en 2017 0,1% des foyers fiscaux (38 000 personnes) percevait la moitié du total, la part du même groupe est passée aux deux tiers en 2018. Quant aux 0,01% de foyers les plus fortunés (3 800 personnes), leur part est passée dans le même temps d’un cinquième à un tiers. «Macron est devenu le président des très très riches, c’est confirmé», analyse le sénateur communiste Éric Bocquet, membre de la commission des finances du Sénat. L’élu du Nord s’inquiète de voir l’écart des richesses «continuer à se creuser». « Une enquête du Secours populaire nous apprend qu’il y a de plus en plus de monde à solliciter l’aide alimentaire, les départements sont assaillis de nouvelles demandes de RSA. La pauvreté s’enkyste dans la société et quelques jours plus tard, on apprend que les riches deviennent encore plus riches», s’indigne-t-il. »

Pire que le Président des Riches ! – Adrien Quatennens

Donc ce qui n’était « pas un cadeau pour les plus fortunés » était bien un cadeau pour les plus fortunés. À présent que la réforme a été évaluée, comme promis – accordons-le à Macron -, nous attendons que la réforme soit « corrigée ». Supprimée en fait ! Mais ne rêvons pas. Comptons par contre, si ce n’est la presse, qu’au moins les députés France insoumise, dont le président Jean-Luc Mélenchon avait averti dès mai 2017 que Macron était « le président des riches », ce en quoi il avait parfaitement raison, preuve fournie par le rapport, interpelle la majorité sur ce point. Comment nieront-ils l’évidence, assumeront-ils de gaver les millionnaires quand le peuple souffre de plus en plus ? « Le Secours populaire met en garde mercredi contre une flambée de la pauvreté sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale », relayait France 24 le 29 septembre dernier ; « Dans les rues de Paris, les files d’attente pour les distributions alimentaires continuent de s’allonger, face à l’afflux inédit de nouvelles personnes venant s’ajouter aux précaires dont la situation a empiré. Familles monoparentales, personnes âgées, étudiants, mais aussi intérimaires ou travailleurs indépendants : personne ne semble plus à l’abri de la précarité, selon le Secours populaire. » Un deuxième article apporte des précisions : « Les chiffres donnent le tournis : 1,2 million de personnes supplémentaires ont été aidées par l’association de mi-mars à fin août, soit une augmentation de 50% par rapport aux années précédentes. Au total, ce sont plus de 5 millions de Français, selon une estimation du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui ont désormais recours à l’aide alimentaire. » « Il est «trop tôt» pour évoquer l’impact fiscal de la crise du Covid-19, a estimé mercredi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, en réponse à un début de polémique sur la suppression de l’ISF et un appel au don lancé par le ministre des Comptes publics », nous informait Le Figaro en avril dernier : «Il y aura un temps pour le débat fiscal» mais «il est trop tôt pour le poser». Et maintenant ?

Rends l'ISF d'abord !
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Sep 092020
 

Le gouvernement annonce 25 milliards sur 10 ans, historique ! En réalité, ce sont 224 millions tout de suite, et le reste si les futurs gouvernants le veulent bien. Macron joue encore au bonneteau : « Tu les vois mes milliards ? Hop, tu les vois plus ! ».

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Marie Sonnette, maîtresse de conférences en sociologie à l’Université d’Angers et membre du collectif Facs et labos en lutte était tout à l’heure l’invitée du 5/7 de France Inter (à partir d’1h19 dans le podcast). En question, le projet de loi sur la recherche, examiné au parlement cette semaine. « Un effort que ce gouvernement entreprend sans commune mesure depuis 1945 », d’après Jean Castex, de 25 milliards sur 10 ans. « C’est plutôt une bonne nouvelle, non ? », l’interroge la journaliste Mathilde Munos. « Vous savez, les promesses n’engagent que ceux qui les tiennent, répond la chercheuse. Et en l’occurrence, ce que nous propose le gouvernement ici, c’est 224 millions dans la prochaine année, et ensuite effectivement jusqu’à 2030 un certain nombre de milliards, dont la plus grande partie seront donnés en 2030, c’est-à dire 3 milliards en 2030. Le gouvernement Macron, lui, en fait, aujourd’hui, s’engage sur 224 millions, ce qui est une toute petite enveloppe pour la recherche. (…) Pour arriver aux 3% du PIB, il nous faudrait 18 milliards d’euros. » Vous la sentez venir, l’entourloupe ? Mathilde Munos aussi : « Si cette trajectoire budgétaire est votée, elle pourrait être détricotée plus tard par un prochain gouvernement, par exemple, c’est pas gravé dans le marbre ? », avance-t-elle, faussement candide. « C’est pas gravé dans le marbre, confirme la sociologue. Chaque gouvernement est bien-sûr libre de ses choix budgéraires. »

Déjà, le gouvernement parlait fin juillet de 400 millions, qui sont devenus subitement 224. Ensuite, le Premier ministre s’engage sur du vent. Éventuellement, plus tard, si les futurs gouvernements le veulent bien… Un foutage de gueule intégral. Un de plus en Macronie.

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