Mai 182020
 

Nous vous en parlions dans un billet précédent : la création par le gouvernement du dispositif DésInfox, censé lutter contre les fausses informations, n’empêche pas l’équipe au pouvoir de continuer d’affirmer des contre-vérités. Suprême hypocrisie qui nous invite à jouer avec les gouvernementeurs aux arroseurs arrosés. À commencer par Sibeth Ndiaye. La porte-parole sait bien pourtant que ses déclarations sont particulièrement scrutées, au vu de ses antécédents, mais c’est plus fort qu’elle, dirait-on. Quand bien même la vérification de ce qu’elle avance est élémentaire.

Les décodeurs du Monde s’en chargent : « L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a-t-elle attendu le mois d’avril pour enjoindre aux pays d’effectuer des tests de dépistage des personnes suspectées d’être porteuses du SARS-CoV-2 ? C’est ce qu’a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur BFM-TV, le 10 mai. Selon elle, la France se serait alignée sur les recommandations de l’OMS afin d’augmenter, au mois d’avril, les capacités de tests sur son territoire. Alors que la France a pris du retard dans sa stratégie, et que l’objectif gouvernemental annoncé de 700 000 tests par semaine est loin d’être atteint, Mme Ndiaye dit-elle vrai ? » À votre avis ? La vérité est que le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a énoncé cette préconisation dès le 6 mars, répétée le 11 et martelée le 13 : trois fois, l’OMS a indiqué qu’un dépistage généralisé était nécessaire ! Et le directeur général déclarait le 16 mars : « Nous n’avons pas vu d’escalade assez urgente dans le dépistage, l’isolement et la recherche des contacts, qui sont le pilier de la riposte. » 

Ndiaye a menti, c’est entendu. Le gouvernement n’a pas voulu entendre la recommandation de l’OMS. Emmanuel Macron en personne s’est même autorisé à pontifier le 13 avril, comme cité par L’Obs :  « Nous n’allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, ça n’aurait pas de sens ». Sa Suffisance présidentielle contredisait ainsi, avec l’insupportable aplomb qu’on lui connaît, la doctrine officielle de la communauté scientifique internationale. Et que dire du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui prétend que dépister chaque Français répondrait « à des attentes médiatiques », mais « pas à des attentes médicales » ? Quel toupet ! L’hôte de la place Beauvau aura sans doute confondu : OMS ne signifie pas Organisation médiatique de la santé ! À croire que la Macronie a faite sienne la maxime de Joseph Goebbels : « Plus le mensonge est gros, mieux il passe ».

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